Je vous déconseille d’y jouer.
Je vous ai prévenu.
Et surtout, n’y jouez pas à deux. Le gameplay repose tout sur une chaîne qui relie les deux joueurs et les empêchent de se transporter dans les airs librement. Cette simple phrase, dite à voix haute, devrait servir d'interdiction formelle de partir plus loin dans cette idée. Vous vous bloquez mutuellement, vous flottez mais l’autre vous en empêche, vous tombez mais l’autre vous retient. Vous tenez jamais sur place, votre dragon grelotte, glisse, se coince ce qui n’arrange pas les plateformes, et il est encore plus dur d’atterrir surtout quand c’est aussi lent ! Il est quasiment impossible de savoir clairement quand on peut monter dans les airs puisque rien n’est indiqué et pourtant, à certains endroits magiques, votre dragon ne fait plus du surplace, magie ! Parce que oui, on peut voler mais on ne le fait pas tout le temps, autrement, ce serait de la triche alors on instaure une drôle de loi des airs qui décide arbitrairement que si tu sautes d’une plateforme élevée, tu peux atteindre ce que tu veux, et à d’autres moments, tu bats des ailes en rond, et ça fait des chocapics.
Alors, on vole… Mais aussi, on se bat. Spyro devrait se renommer Naissance d’un Boxer. On fout des patates de forain, des acrobaties dans les airs, et tout ça dans une ambiance qui rappelle un peu trop Astérix et Obélix XXL… Ce sont les mêmes développeurs en même temps. Vive le camembert français du jeu-vidéo.
“Et enfin… Une bien triste nouvelle qui risque encore d’entacher la réputation de notre bel hexagone vidéoludique…”
Et pourtant, dans cette franchise, les combats sont équilibrés, les ennemis ne prennent pas trente millions de coups pour mourir, et on est pas constamment obligé d’aller chercher les cristaux de la région pour se soigner et recharger la magie. Malheureusement, comme la santé ne régénère pas toute seule, vous êtes bien obligés de partir en randonnée, cueillette de cristaux.
Et attention ! On est pas dans un jeu linéaire, Spyro fait dans le semi open-world bizarre où l’exploration vous fait partir un peu dans tous les sens avec un level design des plus chaotiques. C’est incroyable d’avoir raté ça en sachant que les autres spyros ont toujours un level design soigné aux petits oignons : tu sais où tu vas, c’est linéaire mais tu as un sentiment de liberté, tu as des trucs à faire mais tu te perds jamais, tu as toujours l’impression de progresser et avec un petit peu d’effort, tu trouves les items à collectionner. Vous enlevez les rubis qui jalonnent votre chemin, vous le remplacez par des cristaux posés n’importe où. Vous devez partir en bas, en haut, à droite, à gauche, vous devez revenir en arrière à des moments presque saugrenus.
Mais pour que tous ces éléments macèrent dans une merde des plus puissantes, il faut un élément bien pourri, un ingrédient secret pour faire monter la merde en neige… Je vous le donne en mille… Une caméra de merde !
Je crois que je ne me suis jamais autant plaint d’une caméra dans un jeu… Elle est catastrophique. Quand tu finis par l’oublier, c’est seulement pour trois secondes. Pour chaque déplacement, elle fait chier. Elle chie sur le level design, sur les combats, sur l’exploration… tout ! Elle chie même encore plus quand on joue à deux ! Magnifique, un jeu en coop qu’on peut ranger dans le grenier des désillusions.
Je crois fermement que si la caméra avait été meilleure, le jeu aurait gagné en qualité.
Bon après, il faut oublier les cinématiques immondes où le montage est à la ramasse (pas un seul cut correct - et les transitions… aïe), les animations ratées avec les dragons aux dentiers rouillés, les doublages… très inspirés, l’histoire digne d’un Marvel. Explosion et fins du monde, sacrifice et amitié. Cocktail de vomi pour la table 0.
Alias, le roi des blaireaux.