Ha, cette bonne vieille Lassie. Elle a le cœur sur la patte, mais il y a toujours des méchants qui lui veulent du mal. Comme le monde est mal fait ! Eddie Hynes, une vieille connaissance lui a volé ses six chiots. Devinez quoi ? Elle va tenter de les retrouver. Quelle brave mère !
Jusqu'aux années 2010, un jeu à licence représentait un potentiel commercial plus assuré. L’éditeur Blast ! a acquis un certain nombre de licences de films au milieu de cette année pour fournir un certain nombre d'adaptations. Certains noms vous rappelleront peut-être quelques souvenirs émus comme Allo maman, j’ai raté l’avion ou Babe. Lassie fait donc partie de ce panier, développé par EM Studios. Le jeu est sorti uniquement en Europe, le reste de la planète n’ayant pas eu cette chance. Les pauvres ? Car comme les autres jeux à licence cités, ils en veulent plus au portefeuille qu’aux bons sentiments.
Dans Lassie, chacun des six niveaux repose sur une idée bien précise, le plus souvent appliquée sans trop d’efforts. Le premier demande au joueur de suivre les traces du camion de Hynes dans la neige, c’est l’occasion de faire un peu de plate-forme très sommaire. Ensuite la descente sur une bûche d’un flanc de montagne étonne, tandis que le troisième niveau où il faut mener des moutons de différentes couleurs (!) dans leurs enclos respectifs nous le confirme : il y a un peu de tout dans ce jeu, mais surtout pas grand-chose. Chaque niveau repose sur une idée, et c’est tout. A la fin de chacun d’entre eux, Lassie récupère un de ses chiots.
Une fois un des rejetés retrouvés, il faut en prendre soin lors d‘une petite phase de jeu, en le satisfaisant avec de la nourriture ou un jeu. La plupart des activités demande un certain nombre d’os, que Lassie trouve dans les niveaux ou en creusant des mottes de terre. Mais cela ne sert à rien pour la suite des aventures, à part peut-être vous vanter dans les soirées mondaines que vous vous êtes occupés des chiots de Lassie (dans ce cas, soyez gentil de me dire où vous aller, que je ne vous y croise jamais).
Les différentes capacités de Lassie sont assez nombreuses, chacune d’entre elle étant plus particulièrement usitée dans un niveau. Car Lassie peut s’accroupir, sauter, sentir des pistes, aboyer, creuser… Elle ne sait pas faire caca ou pipi, mais à peu de choses près, on a presque un vrai chien. L’effort est louable, mais le jeu exploite assez mal l'ensemble de ses possibilités.
On ne s’étonnera même pas de la réalisation indigente du jeu, en partie masquée par l’esthétique dessin animé du pauvre mais les animations ou la modélisation trahissent le plus le manque de moyens. C’est certainement la bande-son qui horripile le plus. Les musiques se comptent sur une main, on retrouve donc parfois la même pour un autre niveau. Elles ont toutes le désavantage de boucler assez vite, et même de manière abrupte, avec un silence de cinq secondes. Rapidement, elles vous vrillent le cerveau à la petite cuillère, et, comme par hasard, il n’est pas possible de les désactiver dans le jeu.
Heureusement, le jeu se termine assez vite. Comptez sur deux heures si vous êtes un joueur, plus si vous êtes un enfant à qui on aurait eu la malchance de vous offrir ça (une petite pensée émue pour les déceptions enfantines de Noel 2007). Chaque niveau est assez court, n’exploitant que peu les différentes capacités de Lassie tandis que les phases avec les chiots ne demandent guère plus de quelques minutes. Évidemment, il n’y a rien à débloquer ou qui permettrait de prolonger le jeu. Ce qui serait un inconvénient chez d’autres jeux est un énorme point positif, même si vous avez la force d’aller jusqu’au bout, cela ne vous prendra pas beaucoup de votre temps.
Lassie n’en fait pas trop, loin de là, le jeu en fait le minimum. Il ne s’agit pas d’une sombre bouse, il a cherché à être un peu varié, il est rarement frustrant et cette brave chienne est assez maniable. Non, il est tout simplement très médiocre, même au petit prix où il était vendu.