Lemmings est LE jeu emblématique de Psygnosis en tant qu’éditeur pour le commun des mortels (les autres penseront aussi à Barbarian, Shadow of the Beast et WipEout).
Lemmings est un jeu de réflexion/réflexes datant de 1991 dans lequel le joueur doit diriger de petites créatures vertébrées vertes et bleues de l’entrée du niveau vers sa sortie. Les Lemmings avancent automatiquement, le joueur devant assigner à chaque créature une tâche parmi 8 comme bloquer ses compagnons, se suicider dans une explosion précédée par le célèbre « Oh no ! », creuser dans différentes directions, sortir un parapluie/parachute pour éviter une chute mortelle,… Mais la mort ne survient pas uniquement à cause de chutes trop grandes, mais aussi de par les pièges placés par les développeurs dans les différents niveaux à la difficulté croissante permettant une courbe d’apprentissage parfaite.
Le jeu peut se manier entièrement à la souris en utilisant le curseur pour choisir une tâche ou une action et l’assigner à un lemming en particulier et, dans les niveaux les plus difficiles, il faudra souvent réfléchir à comment sauver un maximum de lemmings dans un temps limité et avec des lemmings lâchés rapidement les uns derrière les autres, ce qui demande de la précision tout en gérant la pression du temps et la résolution de l’énigme !
L’idée de ces petites créatures, qui étaient initialement rouges et bleues, vient d’expérimentations faites par Mike Dailly de DMA Design, le développeur du jeu, pour caser une animation d’un personnage dans un espace de 8 pixels par 8 pixels, test réalisé pour les besoins du développement de Walker, un autre jeu de DMA Design et publié par Psygnosis. Voyant ça, Russell Kay, un collègue, pensa qu’ils pouvaient en faire un jeu. Une sorte de concours des meilleurs niveaux s’est alors spontanément créé entre les designers dont le résultat s’est compté en centaines de niveaux, chaque designer ayant ses petites touches personnelles. Une sélection de 120 de ces niveaux a ensuite été utilisée pour les répartir entre les 4 différents modes de difficulté du jeu.
Techniquement, le jeu n’est pas un chef-d’œuvre, avec ses graphismes simples, sur fond noir en vue de côté et avec ses musiques en MIDI, mais ces dernières sont très marquantes (même certaines ont depuis été retirées car elles s’inspiraient bien trop de chansons encore sous copyright, mais à cette époque, on y faisait moins attention) et certaines restent cultes. De plus, les graphismes sont certes simples mais le jeu est ainsi très lisible et, comme dans Worms, la gravité affecte les lemmings mais pas le décor, probablement pour une question de complexité de programmation.
Le succès de ce jeu fut assez fulgurant pour engendrer, comme nous allons le voir, extensions et suites avec plus ou moins de bonheur mais il reste l’un des jeux portés sur le plus grand nombre d’ordinateurs et de consoles, preuve que son concept, simple à comprendre mais difficile à maîtriser, lui procure une aura digne d’un Tetris.
Ce test a été écrit dans le cadre du dossier "Psygnosis" publié dans le n°6 du magazine papier RetroPlaying Mag.