Sans mentir, c'était vraiment bien

Fusionner du Dark Souls, du Bloodborne et du Sekiro dans un jeu à l’univers dark steampunk, inspiré librement du conte Pinocchio ? Et en faire un jeu vidéo ? Non vous mentez, ce n’est pas possible. Et pourtant c’est bien le cas. Lies of P, développé par le studio sud-coréen Round8 Studio, a débarqué en septembre 2023 dernier, et je l’ai ignoré.

Je trouvais la proposition de jeu ridicule. Et puis, j’ai fini par me laisser tenter par le jeu en soldes début 2024, sur PS5 ( jeu en 60 FPS stable) car je voulais trouver un remplaçant au très bon remake de Demon Souls. Après 38 heures de jeu, le verdict est sans appel. Lies of P est probablement mon souls préféré, hors From Software, avec Nioh 1. Je garde en tête également le premier The Surge et le Stranger of Paradise : Final Fantasy Origins. Mais Lies of P trône tout en haut avec Nioh. Mieux, je n’ai pas encore fini Elden Ring, et je dois reconnaître que Lies of P m’amuse plus que celui-ci, car je préfère les souls dans un monde semi-ouvert mais avec des zones ultra connectées.

Et c’est le cas ici, Lies of P a une architecture qui se rapproche du premier Dark Souls et j’ai aimé ça. Le jeu vous place dans la peau d’une marionnette, qui est probablement Pinocchio. Il est réveillé dans la ville de Krat, une ville aux inspirations steampunk, aux inspirations anglais, italiennes et françaises. Cette ville cachée du monde a fait une découverte, l’ergo (les âmes du jeu) qui permettent d’alimenter des marionnettes motorisées de grandes qualité. Un jour ces marionnettes se révoltèrent, brisant le contrat des marionnettes, et on se retrouve dans une ville de Krat à moitié détruite, où rôde des automates, des humains corrompus par l’ergo et il va falloir vous tracer un chemin.

Et ça tombe bien parce que notre Pinocchio est équipé d’un bras motorisé, personnalisable et améliorable qui lui permet de par exemple, cracher des flammes, de l’electricité… Notre Pinocchio peut faire des coups faibles, coups forts et des attaques dites de fable, qui sont des attaques spéciales. La composante la plus importante du jeu, que vous allez devoir maîtriser, c’est la parade et la stupéfaction. Plus vous frappez un ennemi, et plus vous parez et plus vous avez de chances de déstabiliser l’ennemi C’est symbolisé par la barre de vie de l’ennemi qui change de couleur. Vous avez alors quelques secondes pour faire soit un coup fort soit une attaque de fable, et vous allez étourdir l’ennemi, permettant ainsi de lui faire une attaque critique comme une parade/contre dans un souls. C’est très important de connaître ça.

Parce que le jeu devient plus accessible quand on comprend ça. Le jeu permet aussi d’invoquer un spectre qui peut vous aider pendant certains combat de boss ( 2/3 ont deux phases préparez-vous), vous pouvez également lancer des objets sur les monstres/boss, ne négligez pas ça vous pourriez vous dépêtrer de certains boss de cette façon. Ne négligez pas non plus les cubes à souhait pour renforcer votre spectre.

Ce que Pinocchio ajoute de plus par rapport à un souls, c’est la combinaison d’armes, vous pouvez choisir une poignée et un embout et faire des essais, des expériences, afin de trouver ce que vous aimez le plus dans votre style de jeu. On va pas se mentir, ce n’est pas la fonctionnalité que j’ai préféré dans le jeu, j’ai tourné avec 2-3 armes pendant tout le jeu.

Faites les quêtes secondaires. Parlez aux personnages qui sont présents dans l’hôtel Krat, le hub du jeu. Non ça permet d’étendre le lore, les personnages sont attachants pour la plupart, mais surtout, surtout ça va vous permettre de récupérer des objets/des armes spéciales qui vont vous aider pour la fin du jeu. Une certaine arme le katana, m’a bien aidé sur les 3 derniers boss. Mention spéciale au vrai boss de fin, qui pour moi est un des meilleurs boss final d’un Souls Like, comme le premier Dark Souls. Tu ressens de la tristesse à la fin, et en même temps un challenge. J’ai aimé.

Si on laisse de côté le gameplay, et qu’on se penche sur le level design et le scénario, ainsi que la direction artistique, on se rend compte que le jeu s’en sort parfaitement. Le jeu traite du mensonge comme élément fondamental de l’humanité. Pinocchio va avoir la possiblité ou pas, selon vos choix, de mentir. Et en fonction, Pinocchio deviendra un humain ou restera une marionnette. J’ai eu la meilleure fin du jeu, où Pinocchio embrasse son humanité, et j’ai trouvé ça vraiment excellent.Les choix ne sont pas forcément binaires. Parfois Pinocchio peut mentir de façon malveillante, parfois Pinocchio peut mentir de façon bienveillante, parfois Pinocchio devra dire la vérité vraie. Jaugez bien, certains actes peuvent avoir des conséquences plus tard dans le jeu. Le détail accordé à la façon dont Pinocchio évolue en être humain, ses cheveux qui poussent, des interactions avec un chat qui deviennent possibles, c’est pas grand-chose mais ça veut tout dire dans le story telling.

Que dire de plus ? Les musiques sont très bonnes. L’ambiance est efficace. On prend plaisir à explorer le monde de Krat. Lies of P est une vraie bonne surprise, un excellent jeu. Certes, il copie beaucoup d’aspects des souls, mais il réussit à insuffler sa patte et un petit quelque chose qui fait que on va le retenir. Quelques défauts, par ci par là, comme l’inventaire qui est pas le meilleur que j’ai vu dans un souls, la technique qui parfois pourrait être un poil mieux et 2-3 problèmes d’équilibrage dans certaines zones. Mais globalement c’est du bon, et la suite annoncée semble prometteuse puisqu’elle va explorer possiblement un autre conte. Bravo à Round8 studios Lies of P est une réussite, d’après moi. Pas un chef d’oeuvre cependant, mais ça ne l’empêche pas d’être très efficace.