I Am The Fury In Your Head

Jeu d’aventure narratif épisodique, LIS est une lettre d’amour au monde geek. Dontnod Entertainment, entreprise française, nous offre après le très bon Remember Me, une toute nouvelle aventure. Mais ici à la sauce Telltale Games avec des parutions trimestrielles et une sortie en version boite début 2016.
Étudiante en photographie dans une petite ville américaine, On va suivre Maxine, une adolescente tout ce qu’il y a de plus banale. Jusqu’au jour où elle découvre qu’elle peut remonter le temps.
Elle va a tout jamais changer le cours de sa vie mais pas que…

I) Viens, on est bien !

Univers geek assumé, on se retrouve au commande d’une jeune fille toute à fait banale en dehors de son pouvoir. Elle est timide, mignonne, c’est encore une jeune fille en passe de devenir une adulte, mais elle a du mal.
Le jeu se permet des multitudes de références tout au long de l’aventure. Je ne citerais que La Planète des Singes et Blade Runner.
Un des amis à Max, Warren est lui aussi un geek. Aucune connotation négative dans le jeu du terme geek. Bien au contraire. Les geeks ne sont pas des gens forcément plantés devant leurs PC 24h/24, mais des personnes imprégnés d’une culture pop forte.

Le jeu se déroule dans une petite ville des EU, dans une université classique qui comprend des salles de cours, des dortoirs, une piscine, des soirées, des conflits d’intérêts, d’orgueil et de popularité. Mais aussi des histoires d’amour et des trahisons.
Un cocktail réussi de la vie d’une jeune fille qui rentre dans le monde adulte.

Le style graphique contribue aussi à cet univers geek. A mi chemin entre un cartoon et du cel-shading, je dois avouer avoir eu un peu de mal au début. C’est assez peu détaillé de près et le rendu est assez perturbant. Une fois la tempête sous les yeux, tous mes doutes sur les graphiques et la technique se sont envolés (avec la tempête tu vois ?). C’est doux au regard et offre une fois encore une approche unique du jeu qui a fini par m’émerveillé.

II) L’effet papillon

Avec son pouvoir de remonter dans le temps, nous allons pouvoir changer le cours du temps et des personnes pour le meilleur et pour le pire. En effet, un changement minime des choses peut influencer fortement et durablement le futur. C’est l’effet papillon.

La première scène du jeu nous montre Maxine vers le phare avec la ville Arcadia Bay en contre bas, une tornade gigantesque s’approchant de la plage et de la ville dangereusement. C’est une prémonition, et on comprend donc que nous devons sauver la ville de cette tempête, mais ce n’est pas le seul problème.

Le jeu, à la façon d’un Telltale Games, nous avertie avant chaque épisode que nos choix peuvent influencer le passé, le présent et le futur. Et où le jeu s’en sort mieux que ceux de Telltale Games, c’est la possibilité par le biais des pouvoirs de Max de faire un choix, rembobiner le temps et voir ce que l’autre choix nous propose. Bien sur voir les deux choix ne nous aide pas forcément à décider dans la mesure où l’on voit ce qui se passe dans le très court terme. Mais c’est vraiment intéressant et nous implique encore plus dans le jeu. En effet, on sait ce que produise les deux choix à court terme, mais on ne sait pas leurs effets à long terme. On hésite encore plus.

III) Une histoire touchante qui ne tombe dans des clichés

Je ne spoilerai pas le jeu en dehors des zones indiquées. L’histoire est vraiment prenante, avec des implications temporelles, de choix, moraux et pas que vraiment incroyable. En finissant le jeu, je n’avais pas ressenti autant de sentiments, de sensations qu’à la fin de The Walking Dead (Saison 1) et Bioshock Infinite. Ce qui explique la présence de ce titre dans mon top 10.
Bien sur le scénario ne plaira pas à tout le monde, il faut être un minimum sensible et aimer les relations complexes, le peu d’actions et surtout des dialogues assez longs. Un gameplay plutôt passif évidemment pour ce genre de jeu.
LIS est un jeu sur la vie d’une certaine manière. Il arrive a aborder aisément un grand nombre de sujets, parfois beau (amour, amitié), parfois rude (harcèlement, corruption, ) et parfois triste (suicide, mort d’un proche)
Le tout test toujours abordé subtilement ou du moins jamais sans être lourd ou cliché.

Sur cette section, je ne veux pas tout spoiler, mais LIF est un exemple sur ce point : aborder des sujet complexe et d’actualité (harcèlement sur réseau sociaux) sans tomber dans des phrases moralisatrices ou des clichés.

IV) Au final, qu’en penser ?

LIF est un chef d’œuvre. Répartie sur 5 épisodes, il offre une aventure unique, touchante et sans fautes avec un final des plus émotionnel.
L’ensemble des personnages sont réussis, attachants (ou pas) avec un background et une évolution. C’est fou qu’un jeu qui dure pas plus de 12 heures arrive à incorporer autant de personnages si travaillés, importants et touchants. Je parle en dehors de Max et Chloé (Kate et Victoria <3)
Sinon, le duo principal est l’un des plus beau qu’on m’ait donné de connaitre dans un jeu vidéo. Leur relation est si touchante. Des personnages si haut en couleur, c’est vraiment rare.
Accompagné d’une bande son des meilleurs, qui se compose de plusieurs style mais toujours dans le thème. Un autre sans faute. Je vous conseille vivement d’écouter cette bande son, même si vous n’avez pas joué au jeu.
http://www.senscritique.com/album/Life_Is_Strange_Bande_Originale/18079330

Les choix sont plutôt insignifiants au début, mais sont de plus en plus importants et comportent des enjeux colossaux vers la fin.
Il y a beaucoup de chose que je ne peux aborder dans cette critique comme le cerf, Chloé… Mais je souhaite vous laissez la surprise.

Je voulais faire une critique assez complète pour crier mon amour pour ce jeu, le tout sans spoiler.
J’espère que ça vous aura donné envie de jouer à ce jeu. Pour 35 euros, vous pouvez avoir la version collector avec la bande son physique, le jeu et un artbook. Sinon, en version dématérialisée vous pouvez l’avoir pour bien moins cher.
Je ne peux que vous conseiller ce jeu qui m’a bouleversé. L’évolution entre les 5 épisodes des personnages, de leurs relations diverses… Bref, impressionnant.

Le jeu vidéo français a encore de belles heures.
Merci