Life is strange 2 est paradoxal : il met l'accent sur son duo de frères, alors que le plus intéressant, c'est tout ce qu'il raconte à côté : ces portraits successifs de personnages hauts en couleurs, tantôt abjects, tantôt bienveillants, parfois en conflit avec le monde, parfois en dehors ; cette délicate découverte de la confiance et de l'intime quand la violence du politique nous brise chaque espoir de tendresse et de sécurité ; cette nécessité absolue de construire du lien à défaut de se bâtir une vie bien rangée.
Life is strange 2, comme le 1er opus, n'est pas un grand jeu vidéo, il s'est d'ailleurs encore plus éloigné du medium que son prédécesseur, et il n'a même pas gagné en liberté de choix narratifs. On en ressort sans doute un peu moins marqué, un peu plus frustré. Mais que de beaux souvenirs malgré tout (notamment au court du 3e épisode, le meilleur), que de panoramas grandioses, que de compositions musicales qui mettent les poils, que de dignité dans l'écriture.
Je n'aspire qu'à une chose, que Dontnod puisse continuer l'élaboration de son univers étendu, sans pression, en continuant d'assumer les temps morts, les phases d'ennui, les déclarations d'amour gribouillées, les bains de minuit improvisés, les sorties en forêt.
On a trop besoin de ça.