Haaaa Yakuza, une longue histoire d'amour, même si je n'ai pas fait la moitié des titres existants.

2005 ère PS2, je découvre le premier opus, un simili Shenmue dont l'intrigue se déroule dans un quartier animé de Tokyô, un mélange de quartiers existants, Kamurocho. Déjà dans le premier opus, il y avait de la vie dans ce petit bout de carte, une sensation de monde ouvert, malgré l'étroitesse des ruelles que nous parcourions. La découverte de la pègre japonaise, un scénario digne d'un film noir, de supers doublages, déjà à l'époque, une histoire poignante...Ce petit air de RPG bien qu'orienté très action. Je retrouve la licence pour l'épisode 2, des épisodes PSP axé sur un autre personnages avec une dimension "combats de coqs", puis je lâche l'affaire entre le 3 et le 6 (que je me garde dans un coin de ma tête, un jour peut-être) puis je redécouvre la série avec Yakuza Zero, Kiwami 1 et enfin Yakuza 7 qui semble faire prendre à la série un tournant assez singulier. Le spin-off Judgment sort, je me fait les deux épisodes, et là au deuxième volet, overdose de contenus, un jeu à l'histoire passionnante mais noyé dans du contenu annexe propre à la licence mais bien trop appuyé, pas intéressant au niveau du gameplay, dommage car l'histoire de base était brillante. Et là je découvre Yakuza 8 Infinite Wealth, alors que dire...

Je fais partie des gens qui ont adoré Yakuza 7 et sa dimension tour par tour. C'est brillant de mêler le rpg traditionnel avec ses jobs et compétences diverses à un univers plus réaliste et le côté complètement barré collait parfaitement à ce mélange d'apparence loufoque, parodie de Dragon Quest. Le système de combat restait dynamique et la nouvelle équipe de héros, bien qu'à 90% composée de petits nouveaux étaient plus que satisfaisante. Ichiban Kasuga est un personnage fort, naïf, burlesque, grotesque même et pourtant on s'attache très vite à lui. On assiste véritablement à la naissance d'un nouveau protagoniste pour une saga qui semble évoquer les fortes thématiques de la transmission, de l'amitié.

Dans le 8, Kasuga revient, et il a un rôle primordial, réhabiliter les ex yakuza à se réintégrer en société. Il travaille dans un pôle emploi et aide ces "paumés" à une possible reconversion. Mais tout ne se passe pas comme prévu, un scandale survient, et Kasuga va être amené à quitter le Japon pour l'île d'Hawaï, sur les traces de sa mère et d'une secte... Je vous passe les détails de l'intrigue mais Kasuga va croiser Kiryu, et d'autres nouveaux acolytes qui vont l'épauler dans sa quête.

Infinite Wealth est un vibrant hommage à l'intégralité de la saga. Kiryu revient et va reprendre son rôle de protagoniste (sans éclipser Kasuga) qu'il avait déjà récupéré dans l'épisode Gaiden. Une petite chose change à son sujet, en plus de son look vraiment spécial, il est SPOIL "mourant" et ce point précis va le pousser à faire une introspection et aussi à tenter de s'ouvrir un peu plus aux autres, à ses amis, à tous ces gens qu'il a croisé durant sa vie fort mouvementée. Ainsi le jeu va petit à petit se scinder en deux parties, une partie à Hawaï avec le truculent et touchant Kasuga, et une autre à Yokohama, avec le plus torturé mais non moins touchant Kiryu. Les grandes nouveautés de cet épisode se feront davantage sentir dans les chapitres consacrés à Hawaï où les joueurs pourront découvrir une toute nouvelle et vaste carte avec pléthore d'activités et de quêtes annexes à parcourir ainsi que de nouveaux jobs plus exotiques à apprivoiser. La ville est vraiment géniale, avec ses quartiers bien distincts, le dépaysement faisant beaucoup. A nous la plage de sable, les passants en maillots de bain, tout le côté "social", avec les applications de téléphones nous permettant de nous faire des amis, de draguer en ligne ainsi que bien évidemment "le jeu dans le jeu" de cet épisode, la "Dondoko Island", véritable "Animal Crossing" made by Yakuza ou encore le déjà connu système de "Sujimons", cette fois-ci poussé à l'extrême ou encore les donjons générés aléatoirement... Vous en aurez pour des heures à tout explorer, récupérer et terminer.

Les combats sont encore plus dynamiques qu'avant avec l'ajout de quelques systèmes bien sympathiques comme les attaques groupés liés aux affinités créées entre les personnages (encore un côté social), la possibilité de déplacer son personnage avant de lancer une action, ce qui rend les affrontements plus stratégique. Les attaques sont parfois zonées, peuvent toucher plusieurs adversaires ou créer une percée, j'ai rarement vu un système de tour par tour aussi fun à jouer. On prend vraiment plaisir à enchainer les combats, à tester de nouveaux jobs, à augmenter les affinités avec ces derniers ou les personnages. De plus le gameplay lié à Kiryu rajoute un peu plus de richesse, permettant par exemple de quitter le mode tour par tour pour un mode bourrin à l'ancienne dans un temps limité. Petite idée de génie qui rajoute encore de la richesse au contenu déjà pléthore du jeu (sans parler des souvenirs du dragon qui vont nous faire passer par tout un tas d'émotions).


Vous l'aurez compris, le jeu est gargantuesque, il va vous bouffer plusieurs après-midi et soirée, assurez-vous d'avoir bien coupé les ponts avec toute votre vie sociale avant de vous lancer dans l'aventure. Car si vous comptez platiner le jeu, les 150-200 heures d'investissement seront à prévoir. C'est bien simple à chaque fois que vous serez libre de vous déplacer dans la ville (c'est à dire quasi tout le temps) , vous serez toujours amenés à faire un truc, une quête, un mini-jeu, de l'xp, ou du simple "dropping", sans parler des lignes de dialogue à s'enfiler avec les conversations facultatives. La dimension social du titre vous demandera un investissement supplémentaire, vous obligeant à suivre ces fameuses conversations ou à saluer certains passants pour augmenter vos affinités ainsi que vos traits de caractère (intelligence, charisme, charme etc), chose que l'on avait déjà dans l'opus précédent mais cette fois-ci plus poussée.

Il faut donc adhérer au concept, il s'agit bien là d'un jeu "fleuve", plus encore que le 7 ou n'importe quel épisode. Est-ce que le jeu est décourageant pour autant ? NON.

On sent toute la générosité d'une telle offre, le jeu est peaufiné jusque dans les moindres détails, il est généreux, touchant, drôle, hilarant même. Il vous fait passer littéralement du rire aux larmes et est aussi très peu frustrant. Tout est mieux dosé, mieux calibré que dans le premier Like a dragon. L'histoire n'est par contre, pas forcément aussi passionnante, en tout cas du côté de Kasuga, dommage car cela démarrait pourtant très très bien. L'histoire de Kiryu par contre, celle concernant l'intimité du personnage risque de vous faire chialer, surtout si vous avez fait tous les épisodes de la saga et je parles bien de tous les épisodes tant les références et même caméos sont nombreux.


Coté musique par contre, je suis déçu, je n'ai pas vraiment entendu de nouveaux thèmes marquants, même si j'ai retrouvé tous les anciens thèmes iconiques des volets précédents.

De même pour les boss, je trouve qu'il manque un poil de challenge à ce jeu et on affronte le même adversaire en boucle, le fameux Yamai, personnage sympathique au demeurant mais qui aurait pu au moins avoir la décence de s'intégrer à mon équipe après lui avoir mis la misère 45 fois avant.


Un vrai GOTY.



uther
8
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Créée

le 13 févr. 2024

Modifiée

le 26 mars 2024

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uther

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