Ne connaissant ni Limbo, ni Inside, je rapprocherai Little Nightmares de Another World, un jeu linéaire, court, aux contrôles simples, et à la narration riche.
Linéraire, car le jeu de plate-formes se décompose en différents lieux que l'on doit passer les uns après les autres, soit en interagissant avec des objets (prendre/lancer), souvent en passant par de petites ouvertures, et sur la fin en essayant d'éviter des gros bouffeurs de saucisses. La discrétion est souvent de mise pour passer les niveaux, mais il faudra également savoir courir. Cette petite fille en ciré jaune dont on ne verra jamais le visage doit d'ailleurs éviter les affrontements. Loin d'être une Lara Croft, elle n'est équipée que d'un briquet qui sera sa seule source de lumière, elle devra néanmoins grimper, escalader, sauter sur des objets à plusieurs mètres du sol, marcher sur des tuyaux ou des poutres, s'accrocher à des crocs de boucher, etc. Ah, elle a de la ressource. Tiraillée par la faim, ce ressort scénaristique sera utilisé pour nous procurer différents twists narratifs.
Il n'y a pas de dialogues. Nul besoin au final. L'ambiance visuelle suffit à tout raconter.
L'ambiance du jeu est remarquablement bien travaillée, que ce soit dans les couleurs, très grises, qui assure une ambiance assez glauque et sur les jeux de lumière.
Le jeu est court. Il faut compter environ 4h de jeu pour le terminer. Il est très intuitif. On n'est jamais bloqué, il y a toujours quelque chose à faire, soit interagir avec un objet dans une pièce close, ou chercher une clé pour passer une porte. On peut mourir souvent, certes, mais ce n'est jamais frustrant. On reprend tout de suite au lieu que l'on vient de quitter, on n'a pas à refaire une séquence de 15 minutes de jeu.
La fin reste ouverte et ambigue, on ne sait toujours rien de cette petite fille.
Globalement, on passe donc 4h de jeu dans une ambiance opressante, mais riche et pleine de qualités narratives.
La simplicité est la sophistication suprême.