Première chose qui me vient en tête : le travail sur le son est vraiment incroyable, c'est digne d'un gros AAA et je vous en conjure : jouez avec un casque ! Faites gaffe cela dit, le début du jeu est particulièrement anxiogène, notamment le niveau dans l'école, avec une professeure plus que dérangeante. Il m'est quasi inutile de rappeler que ce jeu ne se joue EN AUCUN CAS devant des enfants ; je le trouve encore plus inquiétant que le premier opus d'ailleurs.
Comme attendu le reste du jeu rassemble toutes les atrocités du premier opus : des monstres dégueulasses et presque une envie de gerber (ça c'est plutôt cool) mais aussi un gameplay flottant à la Little Big Planet couplé à une volonté de frustrer à des moments imprévisibles : vous allez mourir à répétition, ça c'est sûr. Vous allez jurer aussi, beaucoup. Quelques idées de gameplay et de mise en scène sont notables mais pas assez pour faire oublier ces trop nombreux die and retry qui déciment toute peur à chaque nouvelle tentative. Ca me rappelle que je me fais fréquemment ce genre de réflexions face aux jeux d'horreur : j'estime que quand on est tendu ou qu'on a les chocottes, on ne peut plus réagir au reste comme il faudrait, à moins de s'entraîner à résister au stress comme le font les pomplards par exemple. Ainsi, et malgré mon amour indéfectible pour les deux premiers Silent Hill, j'ai toujours trouvé que les énigmes étaient inutilement complexes et nous faisait perdre le fil de notre peur, si je peux m'exprimer ainsi. Eh bien dans LNII c'est à peu près la même chose mais avec ce côté die and retry arbitraire qui nous sort littéralement du trip. Disons simplement que quand un monstre géant apparaît soudain et que s'engage une course poursuite, on apprécie d'abord le frisson et les mains moites mais au bout de dix essais, la peur a depuis longtemps laissé place aux joues rouges de colère. D'ailleurs, si vous savez votre seuil de rage face à l'injustice assez bas, je vous déconseille franchement le jeu.
Je me dois aussi de pointer du doigt les trop nombreux bugs. Le personnage dont les pieds bloquent sur un élément invisible ou le fusible qu'on a du mal a dévisser du mur passent encore. Mais qu'un objet principal comme une clé disparaisse littéralement du jeu après une sauvegarde automatique, ça fout bien les boules ! Sans spoiler, si vous vous rendez compte que quelque chose cloche quand vous voyez un incinérateur et des peluches, rechargez vite vite vite votre sauvegarde ! Moi je m'y suis pris trop tard et il m'a fallu recommencer le jeu du tout début...
Au rayon des bons points on a donc la qualité de l'ambiance sonore dont je parlais plus haut mais aussi, sans spoiler une fois de plus, tous ces rappels à des films, des romans ou à d'autres jeux, avec un degré de références assez savoureux. Le côté binôme et l'IA parfois assez maligne du PNJ ferait presque penser à Ico, et certaines idées de mise en scène à Heart of Darkness, c'est dire. Et plus globalement le scénar paraît moins abscons que celui du premier opus, les énigmes encore plus simples et naturelles (de l'eau + un câble dénudé = électrocution par exemple), les décors sont somptueux parfois et rendent bien compte de ces terreurs enfantines qui nous restent avec le temps, que ce soit la peur de l'école, de l'hosto, de la disparition ou du noir. Et si injustices il y a dans le gameplay, elles ont au moins le mérite de nous rappeler comme ce monde imaginé par Tarsier Studios est oppressant, odieux et amoral.