Lollipop Chainsaw ou la chute de reins de Juliet.
Quel jour opportun pour parler de ce soft sorti en France le 15 Juin 2012 sur 360 et PS3.
Lollipop Chainsaw est un jeu fait par les gars de Suda51 (GrassHoper Manufacture). Studio bien connu du monde vidéoludique, il a l’habitude de signer des titres atypiques caricaturant une certaine forme de violence exacerbée. Killer 7, No more heroes, ou plus récemment Shadow of The Damned, ils ont coutume de nous "imposer" leur vision du jeu vidéo à grands coups d’univers originaux à la maturité troublante. Ils agrémentent également souvent le tout d’un humour grinçant ou potache finissant de poser les bases de ce qui commence à devenir une patte reconnaissable entre mille. Dans le cas présent, tous les canons de la culture populaire étatsunienne se retrouvent dépeints avec une certaine légèreté. Tout cela au service d’un défouirallage de zombies en bonne et due forme à l’aide d’un gameplay de beat’m all 3D enrichi par de petites surprises bien sympathiques.
Save the cheerleader, save the world…
Le jeu commence alors que Juliet Starling, chasseuse de zombies de profession et Pom-pom girl au lycée de San Romero (Tiens, on dirait le nom d’un grand réalisateur de film de zombies) débarque à son établissement alors que la quasi-totalité de ses camarades se sont transformés en créatures avides de se repaitre de chair humaine. Elle sort donc sa fidèle tronçonneuse de son sac de sport pour en découdre avec ces satanées bestioles. Alors qu’elle défouraille gaiement du zombos dans un déluge d’arcs-en-ciel et d’étoiles, elle assiste impuissante à la contamination de son «boyfriend », Nick, par le biais d’une morsure pendant qu’il tentait de la défendre. Alors qu’au seuil de la «mort » tout semble perdu, Juliet décide de…lui trancher la tête et de se servir d’un sort de son cru pour le maintenir en vie, sans lui demander au préalable son avis. Commencent alors les péripéties de la chasseuse de zombies hype et de la tête de son mec.
I love Rock’n Roll…
Malgré un aliasing qui parfois se fait remarquer, le jeu propose des graphismes raisonnablement beaux et surtout une variété d’environnements grisante. La force du titre résulte du fait qu’il propose de dépeindre plein de représentations canoniques de la culture Rockabilly, Punk, Rock, Hard Rock, etc. Le tout avec humour à grands coups de personnages caricaturaux (Zed le Zombie Punk hurlant à tout va ou encore Mariska la hippie Zombie déphasée et d’une bande son aussi variée que transcendante (Dead or Alive, Skrillex, The Chordettes !!!!!, etc.). Le tout gratiné de tous les clichés de la culture pop américaine telle qu’on la voit dans les séries et autres medias servant de miroir pour dépeindre cette société idéalisée. Une myriade de caricatures qui sont ici traitées avec un humour gras qui passe plus comme un hommage que comme quelque chose d’insultant. Il faut noter la présence d’un filtre permanent sur l’image qui crée un effet vieux film du plus bel effet.
L’autre force résulte de la variété des environnements proposés allant du lycée, à la ferme et même à une salle arcade. Eux aussi fourmillent de clichés visuels dépeignant la culture américaine des années 70 à aujourd’hui.
Les dialogues sont restés en V.O et grouillent de petites subtilités qui ne sont pas forcément retranscrites dans les sous-titres (Nick qui arrive dans un niveau et qui dit : « Hey ! Mais on se croirait dans une Commodore 64.» AWESOME !!!!!!!!!!!!).
Tu veux bouffer mes pompoms raclure de vivant ?
En ce qui concerne le gameplay, on se retrouve devant un beat’em all 3D sympathique qui procure de bonnes sensations malgré une certaine rigidité qui demande un léger temps d’adaptation. Si de prime abord le nombre limité de combos peut rebuter les moins insistants, après en avoir acheté quelques uns on se rend compte que le nombre important de coups n’a rien à envier aux grands pontifes du genre (Devil May Cry, God of War, etc.). Des coups de fesses (???????), des « cyclones » avec sa tronçonneuse, des combos aux Pompoms, une variété de coups qui transforme le champ de bataille en bain sanglant et en gigue d’effets visuels rose-bonbon. Le tout saupoudré de coups spéciaux avec…la tête de Nick, aussi risibles que démentiels. Vous pouvez vous en servir comme projectile, fouet et plein d’autres attaques ridicules mais bien pratiques.
Pour acheter les améliorations et les effets personnels de Juliet (Tenue de Soubrette, Maillot de bain, Tenue des meufs de HighSchool Of The Dead <3…autant d’éléments pour vos bas instincts de mâles en rut et des tenues variées et sympathiques pour les gameuses…) vous devez récolter des médailles. Vous pouvez les obtenir en tapant des mid-boss disséminés dans tous les niveaux ou encore en tuant plusieurs zombies en un coup (Sparkle Hunting). Plus il y aura de zombies plus vous récolterez de médailles. D’ailleurs le désir de tout posséder est un bon moteur pour un replay-value fortement suggéré.
Le jeu possède son lot de surprises en proposant des phases de gameplay très arcade (Un clin d’œil à Pac-Man, une phase où tu dois exploser des zombies à la moissonneuse batteuse,…) ainsi qu’un système de scoring qui peut, si le joueur le désire, lui permettre d’apparaitre dans le classement mondial en ligne.
Le seul réel bémol c’est sa durée de vie assez famélique (8 heures ) mais comme on dit, vaut mieux un plaisir bref mais permanent qu’une lente agonie ennuyeuse à mourir.
Et à la fin du monde…
Pour résumer, on peut dire que Lollipop Chainsaw est un beat’m all à l’humour potache proposant un gameplay riche et varié et un environnement blindé de références culturelles hautes en couleurs. Peut être pas un « must-have » mais un capital sympathique motivant qui fait de cette galette un OVNI vidéoludique comme on en voudrait plus souvent dans sa ludothèque. Encore un pouce vert levé très haut pour Suda51 et sa cheerleader zombie hunter hot et efficace…