Ecrit par Rhianna Pratchett, a qui l'on doit notamment Mirror's Edge et Tomb Raider 2013, Lost Words : Beyond The Page nous raconte l'histoire d'Izzy, une enfant qui rêve d'écriture et qui jongle entre son journal intime et l'aventure qu'elle rédige dans l'univers d'Estoria.
En terme de gameplay, le jeu est un jeu de plateforme contemplatif très simple où l'héroïne utilise des mots sur des points précis de l'environnement (Déplacer le verbe "casser" sur une pierre qui brille la casse, le verbe "enflammer" allume des torches, etc.). Le nombre de verbes est limité et fait peu de place à l'expérimentation. Pour le public visé, l'absence de difficulté n'est cela dit pas rédhibitoire et l'originalité de la mécanique se marie bien avec le classicisme du jeu.
La beauté du jeu est évidente, mais quand on y regarde d'un petit peu trop près, on y trouve à redire. Quand un jeu (et surtout un platformer 2D) joue l'atout charme, on s'attend à ce que le jeu ne soit graphiquement jamais pris en défaut. Ce n'est malheureusement pas le cas de Lost Words au niveau des animations des personnages. Rigides et mécaniquement datées, elles brisent souvent l'illusion d'un conte de fée qui méritait de ne pas être parasité. On retrouve également pas mal de murs invisibles. On ne demande pas d'avoir une aventure fluide comme un Ori, mais ça n'aurait pas fait de mal de passer un petit coup de polish.
Ce qui me force également à donner une note moyenne au jeu, c'est la traduction française : elle n'est pas au niveau. Bien qu'elle fasse le boulot la majorité du temps et que la localisation d'un tel jeu n'est pas tâche aisée, il arrive régulièrement de tomber sur des mauvais choix d'adjectifs ou de tournures de phrases, ce qui détériore ainsi l'expérience. On devine que le traducteur n'a probablement pas joué au jeu et c'est dommage.
Malgré un propos touchant plutôt bien porté en VO, il est difficile de recommander Lost Words : Beyond the Page à un joueur francophone, jeune ou moins jeune.