Vous incarnez un jeune écuyer et votre mission consiste à lui trouver une copine en quatre mois, soit avant que la guerre n'éclate. On ne va pas se mentir : ce résumé, pris au sérieux, a de quoi faire grincer des dents jusqu'à s'en péter l'appareil dentaire. Mais un peu à la manière d'HuniePop, Love Esquire arrive à glisser beaucoup d'humour, pour peu que vous y soyiez sensible, et à mêler différents genres pour produire quelque chose de spécial.
Ici aussi, le doublage est d'excellente qualité, et la réalisation de manière générale est irréprochable, en dehors de quelques soucis d'enregistrement ou de mixage ici et là, et sert des dialogues vraiment réussis et qui se distinguent vraiment d'une fille à l'autre. On retrouve quelques éléments chers à une certaine catégorie d'animés (le héros bon à rien, avec un humour de gros pervers, qui se fait régulièrement menacer, frapper, ou rabaisser par celles qu'il essaye de conquérir), mais on évite, je trouve, les moments les plus gênants de ce type de production. Love Esquire a même ses "moments", où les différents personnages clichés en apparence dévoilent un passé un peu complexe, se confient, ou affrontent des périls. Au-delà de son côté absurde un peu "Disque-monde", de son propos un peu inavouable et de son humour gras, et une fois mise en perspective, l'écriture du jeu surprend parfois avec des moments tragiques, nostalgiques, ou même touchants. Les dialogues sont très bien écrits, ni trop courts, ni écrasants, et les personnages sont plus intéressants que certains personnages-fonctions de jeux de rôles génériques pondus tous les ans.
La structure globale reste celle d'un dating sim : de six heures du matin jusqu'à minuit, on dispose de quelques hueres pour aller parler à notre douce, ou lui offrir des cadeaux, sans négliger l'entraînement d'écuyer, qui permet de progresser dans un "donjon" et de gagner de l'argent, le tout étant présenté sur une carte détaillant la position de nos cibles, où chaque déplacement coûte du temps. Mais ici, pas d'activités absurdes à rallonge, de tableau de statistiques indigestes, puisque les relations progresseront essentiellement via des événements spéciaux (même si un cadeau ou deux ne fera pas de mal) et la prise de bonnes décisions. Le renversement du système de combat est amusant : vous êtes le soutien, pas le héros, et vous devrez faire de votre mieux pour mitiger les dégâts, ramasser le butin et soigner ou encourager votre champion. Simple, original. Certains combats demandent quand même un peu de planification, pour pouvoir se faire un peu d'argent, malgré les taxes exhorbitantes du roi.
L'aventure se boucle en une vingtaine d'heures. C'est drôle, original, rafraîchissant et bien réalisé. Cet écuyer est décidément vraiment trop con.
It's time to git gud !