Je ne sais plus pourquoi j'ai acheté ce jeu l'an dernier. Peut-être que c'est parce que le nom me disait quelque chose. Toujours est-il qu'il a trainé dans mon catalogue de jeu Switch jusqu'à ce que je retombe l'autre jour dessus, lorsque je recherchais un jeu à jouer lors des insomnies (parce que Suika Game, ça va bien dix minutes.)
Et pour le coup, je suis tombé sous le charme de ce jeu, sans même savoir qu'il a déjà 15 ans dans les pattes. Il s'agit d'un petit point & click où un robot, Josef, doit déambuler à l'intérieur d'une cité remplie de robots et sauver son amie. En réalité, je n'ai compris l'objectif du jeu qu'en cours de route parce qu'au début, je me suis surtout contenté de recréer mon personnage, puis d'aller d'un point A vers un point B. De même il m'a fallut aller sur Tvtropes pour avoir le nom des personnages.
C'est fou à quel point le jeu à eu l'intelligence d'enlever tout ce qui est FRUSTRANT dans les point & click : ainsi, le jeu ne noie pas le joueur sous un déluge de lieux mais propose au contraire une courbe de difficulté agréable. On commence par des défis faciles dans un tableau donné, puis on augmente le nombre de tableaux progressivement. Chaque tableau comportant souvent un ou deux mini-jeux (souvent des casse tête plutôt connus voire des petites phases de jeux vidéos.) Par contre, il y a une énigme où il faut gagner au morpion contre un robot, à la loyale, et j'ai bien mis une heure avant de réussir.
Si l'on est perdu dans nos objectifs, il suffit de cliquer sur une bulle et Josef montre, en image, ce qu'il faut faire. Les succès (et leur ordre) peuvent aussi aider à savoir ce qu'il faut faire. De plus, dès qu'un objet ne sert plus à notre quête, il est jeté ce qui fait qu'on se prend assez peu la tête sur cet aspect récurrent des point & click où l'on teste tous les objets sur tous les lieux.
Mais l'option que j'ai adoré, c'est que la triche se trouve DANS le jeu. En effet, si l'on est perdu (et ça m'est arrivé plusieurs fois) on peut débloquer carrément un manuel qui nous explique en bd, ce qu'il faut faire... mais pour cela il faut faire un petit jeu de Shoot & Up. Cette petite contrainte pousse le joueur à se dire "oh, est-ce que ça vaut le coup que j'aille voir la soluce... peut-être que si je fouille un peu." Et je me suis servi de la triche, tant sur la fin, je ne comprenais pas trop certaines énigmes (celle qui consiste à énerver un ventilateur par exemple... ça a du sens en jeu.)
Car il faut dire qu'à l'instar d'un Dropsy, le jeu est totalement muet. Mais il le fait bien : j'ai identifié petit à petit qui étaient les méchants (qui sont vraiment des personnages "bêtes et méchants") et à m'attacher aux personnages. Il faut dire que lorsqu'on ne fait rien, Josef se met à rêver et à se souvenir de moment avec Berta. C'est souvent des moments ultra-couillons (ils se baignent dans de l'huile, il mange ses bougies d'anniversaires, etc...) mais ce petit bonus permet mine de rien de s'attacher aux personnages.
Et graphiquement le jeu est impeccable : chaque tableau est ultra-inventif, la direction artistique est chouette. les personnages ont tous des tronches de robots en ferraille (on baigne en plein Clock Punk, avec des robots qui marchent partout et qui mènent leur vie.) Notamment cela joue avec l'idée que comme les personnages sont des robots ils peuvent être aussi bien pnj et objet. Et puis l'ambiance sonore est folle : pour l'avoir fait au casque au début j'ai été immergé dedans (le jeu a gagné le prix de la meilleur bande son en 2009.) Petit bonus, j'ai compris à la toute fin la façon dont le décors du Machinarium était interconnecté de manière assez intelligente.
Avant ce jeu je n'avais pas connaissance du studio tchèque, Amanita Studio, et je pense que si je tombe sur d'autres de leur production, je serais tenté de les faire.
Jeu fini en : Une dizaine d'heure, je pense. (ma Switch indique juste que j'ai commencé à y jouer il y a une semaine.)
100% des succès