Mon expérience de Mahoyo a été assez particulière. J’en ai démarré la lecture pendant l’été il y a 3 ans, et il m’aura fallu presque 1 an et demi pour le terminer, la faute à des études qui m’ont pris beaucoup de temps, et au fait que ce soit mon premier VN « long ».
Et quel VN !
Ça n’aura échappé à personne, mais du point de vue technique Mahoyo est exemplaire. Même s’il a bientôt 10 ans (!) dans les pattes, chaque image du jeu est magnifique et serait comparable à une CG dans la plupart des VN, tandis que la gestion de la lumière est également très réussie. Le tout est accompagnée d’une bande son très réussie, maniant avec brio aussi bien de beaux morceaux classiques (Liebestraüm, Première Gymnopédie, etc.) que des compositions originales qui font leur effet (je pense à Five en tête).
Mais la grande force de l’œuvre repose surtout dans son trio principal : Aoko, Alice et Soujuuro. Au-delà de l’impression de cliché qu’ils donnent un peu au départ, on va rapidement s’attacher à ces joyeux protagonistes qui vont à la fois évoluer et profiter chacun de leur moment de gloire. Et souvent, quels moments de gloire ! Je n’ai pas lu tant de VN que ça, mais je peux dire que certaines scènes de Mahoyo me resteront en tête pour un moment.
Même Soujuuro, qui peut être un peu pénible par moment malgré lui, finit par être un personnage chouette à suivre qui se révèlera dans quelques scènes fortes.
Je tiens également à souligner le cast secondaire, car si tous les personnages ne sont pas marquants ils restent chouettes dans l’ensemble, en particulier l’antagoniste principale.
Pour un VN, Mahoyo manie également à la perfection les scènes d’action. C’est forcément quelque chose d’un peu difficile à faire, mais il arrive à faire ressortir une vraie tension et une vraie énergie de ces scènes, en particulier grâce à sa mise en scène, son jeu avec les échelles de plan et sa musique. A ce titre, deux scènes se démarquent tout particulièrement : le parc d’attraction et le combat final. Ce dernier est d’ailleurs tout particulièrement exceptionnel et je pense que la lecture de Mahoyo vaut le coup rien que pour celui-ci.
Je le redis, je n’ai pas lu beaucoup de VN, donc ce que je vais dire vaut ce que ça vaut, mais la scène où Aoko utilise la cinquième Vraie Magie m’a bluffé, au point d’être la meilleure scène issue d’un VN que j’ai pu voir.
Pour ceux qui se posent la question, Mahoyo est également une œuvre du Nasuverse, et à ce titre elle utilise des concepts de cet univers. Cela étant dit, je pense que ce VN est une excellente porte d’entrée à celui-ci puisqu’il présente plusieurs concepts fondamentaux et personnages récurrents. Ne pas être familier de cet univers n’est absolument pas un problème pour l’apprécier à son plein potentiel !
Je tiens également à saluer toute l’équipe de Moon Trad qui s’est occupée de traduire l’intégralité du jeu en français. Leur travail est exemplaire, je n’ai remarqué aucune erreur ou formulation étrange et cela n’a à aucun moment gêné ma lecture, je vous recommande de profiter de leur patch !
Alors quid de la suite ? Mahoyo devait a priori être une trilogie à l’origine, mais bientôt 10 ans après sa sortie, pas la moindre information à ce sujet ne semble confirmer qu’un tel projet soit en cours. Le chapitre bonus semblait proposer plusieurs pistes à explorer, mais celles-ci le seront-elles un jour ? Pour le moment, on ne peut qu’espérer. Peut être que tel le remake de Tsukihime, ce projet renaîtra de ses cendres d’ici quelques décennies.
En tout cas, Mahoyo aura été pour moi une excellente lecture. C’est une œuvre si qualitative dans la forme que je doute qu’un animé arrive à faire aussi bien en terme de DA, et à côté le récit est porté par un trio marquant et des moments forts. A ce titre, il est à ce jour mon VN préféré, et je recommande à tous de lui prêter attention.
Believe, believe, there’s magic here tonight nous chante Nagi Yanagi alors qui résonnent les première notes du générique de fin.
Et en effet, il y avait véritablement de la magie en cette nuit des sorcières.