Comme un petit goût d’inachevé...

Après un premier épisode fort prometteur et un spin-off tout aussi sympathique, on peut dire que ce Spider-Man 2 était une belle attente. Les points forts du 1er opus étaient sans conteste son scénario, qui tirait parti de la mythologie de Spider-Man pour la remanier à sa sauce, et son gameplay, qui sans être novateur, avait au moins le mérite de donner cette sensation de satisfaction lorsqu’on se déplaçait à travers de la ville de New York.

Qui dit suite dit aussi grosses attentes. J’avais fait exprès de me préserver de toute information capitale concernant le déroulé du jeu, car je savais que je n’aurai pas la possibilité d’y jouer à sa sortie. Du coup, mis à part l’apparition de Venom, je n’en savais pas plus. Ce fut donc avec une quasi totale surprise que j’ai entamé ma partie de Spider-Man 2. Et si le jeu s’avère être une solide suite, il n’en reste pas moins que j’ai eu un petit arrière-goût de trop peu…

Graphismes: ★★★★☆

Le jeu est visuellement toujours aussi réussi. Avec les capacités de la PS5, il est même encore plus joli, notamment dans ses décors et la façon dont le tout est éclairé. J’ai trouvé certains paysages tellement jolis qu’il m’arrivait parfois de me tenir sur le haut d’un bâtiment pour observer les panoramas. Les couchers de soleil sont juste splendides!

Par ailleurs, je n’ai pas ressenti de redondance avec la map du 1er jeu et son spin-off. Car le terrain de jeu est le même, sauf qu’il y a quelques modifications qui ont été apportées, ainsi qu’une nouvelle zone qui a été ajoutée. Cette zone est assez anecdotique, mais ça reste quand même sympa d’avoir autre chose à survoler que des gratte-ciels.

Pour ce qui est des personnages, c’est également une réussite, même si le changement de visage de Peter m’a pas mal perturbé (ce fut également le cas dans le spin-off de Miles Morales, mais ça m’avait moins marqué étant donné que Peter ne fait qu’y apparaître). Mais je trouvais le visage de Peter dans la version PS4 bien plus convaincant, il avait un air un peu plus mature.

Pour ce qui est du symbiote, j’ai trouvé son design très cool. Les textures sont vraiment jolies, avec ce côté luisant qui donne une impression visqueuse. J’ai trouvé ça bien plus cool et badass que dans les daubes cinés Venom avec Tom Hardy. Là au moins, on avait un vrai Venom, que ce soit d’un point de vue visuel (il y a des passages assez effrayants) ou même niveau gameplay.

Maniabilité: ★★★★☆

Car oui, le jeu nous permet d’incarner Venom le temps d’un ou deux passages assez mémorables. On peut même incarner Peter sous l’emprise du symbiote, et je peux vous dire que le gameplay est bien nerveux, ça tabasse dans tous les sens (même si les techniques spéciales sont vite limitées).

Si on avait eu ne fut-ce qu’un dixième de cette version de Venom dans les films avec Tom Hardy, le résultat aurait été bien plus percutant.

Pour le reste, la manip reste la même que dans les précédents jeux. Selon le Spider-Man que l’on incarne, les techniques sont différentes. Il y a un côté très satisfaisant dans la manière de terminer un combat, avec une exécution bien stylée (et encore plus quand on combat en binôme, avec des finishing moves bien énervés!).

Il y a quand même quelque chose d’assez déroutant au début, c’est le fait de pouvoir planer avec nos deux héros. C’est déroutant car pouvoir voler en jouant Spider-Man, ce n'est pas forcément l’idée que je me faisais en lançant un jeu sur l’Homme-Araignée. Mais au final, ça passe plutôt bien quand on doit aller assez rapidement d’un point à l’autre. Je trouve ça juste un peu dommage car ça retire un peu ce plaisir de tisser sa toile entre 2 buildings.

Sinon le gros point noir niveau gameplay, ça reste les phases où on incarne MJ. C’est tellement mou, je ne comprends pas pourquoi les développeurs ont à ce point voulu mettre des phases d’infiltration aussi moyennes dans leur jeu. D’autant plus que ces phases m’ont parues assez nombreuses… Je trouve que ça cassait parfois la dynamique du jeu.

Bande-son: ★★★☆☆

La musique fait le taf, on retrouve le thème principal du 1er jeu, décliné à toutes les sauces. Après, il n’y a rien de bien spécial et je trouve qu’il manque quelques nouveaux thèmes marquants. J’ai quand même eu un gros coup de cœur pour la chanson « Seabird », des Alessi Brothers, qui est LA découverte musicale du jeu (en plus d’accompagner un des meilleurs moments de cette saga vidéoludique!).

J’ai également envie de faire une petite mention à la mission concernant les instruments de jazz. Je ne suis pas un grand fan de ce style musical, mais la façon dont le jazz est représenté dans le jeu est un véritable hommage, et ça fait toujours plaisir quand quelqu’un (ici en l’occurrence les développeurs) nous partagent leur passion avec autant d’amour.

Pour ce qui est du doublage, ça reste très bon. Donald Reignoux est vraiment la voix parfaite pour cette version de Spider-Man. Et puis le fait qu’il soit parvenu à rajouter quelques petits easter eggs personnels (« C’était un mardi »), c’est un joli clin d’œil pour ses fans. Le doublage de Miles m’a également moins insupporté que dans son spin-off. Il faisait moins « gamin insupportable ».

Durée de vie: ★★★☆☆

C’est pour moi le plus gros défaut du jeu. Non pas que la durée de vie soit trop courte. Les missions principales sont assez nombreuses. Mais je trouve qu’en terme de contenu, on n’atteint pas le niveau du 1er Spider-Man. Ce second opus m’a donné un petit arrière-goût d’inachevé, en particulier dans les missions secondaires. Elles sont trop peu nombreuses à mon goût, et surtout inintéressantes au possible. Les missions de Mysterio, celles avec la mémoire de Marko, celles avec les graffitis, les caches du Rôdeur, … C’est bien trop répétitif et ennuyant…

Il en est de même pour les combats de boss, donc la durée est artificiellement allongée en nous faisant combattre chaque boss en plusieurs rounds (3 en général), ou la manière de procéder est exactement pareille… On combat le boss, on se dit « yes je l’ai eu », puis 2ème round exactement pareil, petite cinématique, et on se retrouve à nouveau face au boss dans un round final. J’ai trouvé cette manière de faire très paresseuse de la part des développeurs…

En fait, j’ai l’impression (mais je me trompe peut-être), que le jeu est sorti alors qu’il n’était pas vraiment terminé. Et que pour les quêtes secondaires, ou pour allonger la durée du titre, ils ont mis des trucs un peu au hasard. C’est dommage car dans un monde ouvert pareil, il y avait tellement de choses à proposer…

La durée de vie reste correcte mais on est en droit d’en espérer plus venant d’un gros titre pareil.

Plaisir de jeu: ★★★☆☆

Le plaisir de jouer à cette suite reste intact, même si j’aurai préféré que le jeu soit un peu plus complet (notamment dans ses quêtes secondaires) et que le scénario ne s’éparpille pas à ce point. Après une intro grandiose, le jeu finit par s’essouffler, malgré quelques moments marquants. Mais j’ai trouvé l’histoire dans sa globalité moins percutante, comme s’ils avaient voulu en mettre de trop, et cela nous offre parfois des moments un peu WTF. Je pense notamment à un combat de boss dans le quartier résidentiel, sorti un peu de nulle part et qui donnait une impression de « too much ».

J’espère que le 3ème opus sera un peu plus complet et surtout qu’il s’éparpillera un peu moins que ce second épisode. En tout cas, avec un univers pareil, il y a de quoi faire!

Note globale: 14/20