Le sentiment d'appropriation personnelle de l'aventure, marque de fabrique de Bioware, est ici poussé à son paroxysme grâce à l’ingéniosité du background plaçant le joueur dans les premiers pas de l'humanité sur l'échiquier galactique et faisant ainsi de lui le premier porte parole de l'entière race humaine auprès des races extraterrestres. Cet excellent concept justifie ainsi la mécanique de découverte, propre à tout RPG, dans un univers qui reste véritablement à conquérir pour les Terriens et donne un pouvoir considérable au joueur, où ses actions ne se limitent pas seulement à sauver la Galaxie mais à influencer la vision des Aliens sur la race humaine. Même les quêtes secondaires participent à cette ambiance en nous montrant des paysages déserts dans lesquels notre personnage plante des drapeaux à la manière d'un Pionner de l'espace.
Pour le reste, l'incroyable qualité des dialogues et de leur mise en scène suffisait à rendre le jeu diablement immersif tout comme le système de combat dynamique qui ne provoque pas le sentiment de rupture frustrant avec le reste de l'action, comme les affrontements des RPG Japonais. Si l'histoire principale sait se montrer haletante malgré ses nombreuses similitudes avec celle de Kotor, c'est bien l'intelligence de ce background qui confère à Mass Effect cette saveur si unique, où l'individualité des décisions du joueur est pour ses interlocuteurs le reflet d'une civilisation entière.