« You’ve ruined everything ! »
Si jusque-là, tout les DLC scénarisés de Mass Effect 2 étaient plutôt à leur juste place de parties annexes à la trame principale, pour ne pas en imposer l’achat au joueur investi dans l’intrigue, la tradition est rompue avec Arrival. Ni plus ni moins que le prologue de Mass Effect 3, indispensable à la juste compréhension de ses premiers dialogues, il a été fait à la va vite pour coller au remaniement d’urgence du scénario du troisième épisode et on sent déjà bien des problèmes poindre à l’horizon.
Déjà cette existence-même pose problème, ça tient du fait qu'on change le scénario de Mass Effect 3 en cours de route alors on fait une nouvelle fin bâclée à Mass Effect 2 pour essayer de rendre un minimum cohérent l'ensemble du scénario, ça aurait peut-être pu marcher si ça avait été très bien fait mais ce n'est clairement pas le cas. Il ne faut pas attendre plus longtemps que le briefing pour voir les premières failles du scénario avec une justification scénaristique très bancale au fait de se retrouver seul pour la mission quand on sait très bien que la vraie raison est la flemme d’intégrer correctement les 2 coéquipiers.
Le scénario de base n’est pourtant pas mal du tout, avec des enjeux de taille, et la mise en avant de Butariens dont on ne parle pas souvent est intéressante sur le papier mais c'est complètement gâché par une linéarité indigne de Mass Effect, des personnages pas du tout développés, des deux ex machina d’une idiotie infinie, des Butariens qui ne sont rien de plus que des ennemis... Si le DLC avait duré plus longtemps avec un commandant Butarien charismatique en face, pourquoi pas Balak si il est en vie, qui aurait estompé le manichéisme et contre lequel on se serait battu lors des derniers instants avec une mise en scène de meilleure qualité, alors l'arrivée aurait pu être excellent, ou tout du moins bon, mais là rien n'a été fait en ce sens, ça a été bâclé alors que c'est censé introduire Mass Effect 3 !
Il n'y a aucune nouveauté de gameplay en dehors du fait qu'on est seul la plupart du temps, ce qui n'est une bonne chose ni en infiltration à cause d'une IA pas du tout pensée pour ça, ni en action du fait qu'on ne peut combiner nos pouvoirs avec des alliés pour être efficace, encore moins en difficulté élevée où le jeu n’est tout simplement pas fait pour être joué seul. Le seul passage original est le contrôle à distance d'un Méca Loki qui s'expédie très vite et qui est sans intérêt. Les quelques énigmes sont soit d’une facilité déconcertante, soit idiotes et plombant le rythme. Les quelques ressources supplémentaires à débloquer sont de plus inutiles puisque la logique veut que l’on réserve la mission à la toute fin de partie.
D’ailleurs, étant donné l’importance scénaristique de finir le jeu avec ce DLC et la difficulté requérant d’avoir déjà un haut niveau, je me demande bien pourquoi il est débloqué et encouragé dès la mission sur Horizon. Prison, hangars et bureaux constituent la majeur partie des environnements explorées, en dehors de quelques panoramas sur la fin, rien à se mettre sous la dent sur le plan visuel pour compenser tous ces problèmes, certainement pas le chara-design ultra basique des personnages inédits, le plus souvent masquées, sinon très génériques. Seule l’OST utilisant efficacement les chœurs pour la portée épique du final est à sauver de ce naufrage.
L’arrivée n’est pas celle des moissonneurs, mais du premier échec critique de la saga. Ce n’est pas tant le prélude de Mass Effect 3 que des controverses qu’il subira. Et le fait qu’il ne puisse être passé de par l’importance qui lui est octroyée agrandit encore davantage le problème. C’est une profonde déception et c’est un vrai dégoût que de finir le prolongement de mon jeu préféré sur un tel gâchis.