I am a real American, fight for the rights of every man

Dans la jungle des shooters, Max Payne 3 semblait se démarquer de par son ambiance, sa DA, son scénario et son gameplay. Au final, c'est un TPS plutôt banal, qui cumule les tares des autres jeux du genre.

Attendez-vous donc à flinguer la moitié des habitants d'un continent, avec des scènes extrêmement réalistes en 1 VS 100, à enchaîner des séquences de jeu qui sembleront interminables (forcément quand on a fait le tour du gameplay après 2h de jeu) ou à pester sur des cinématiques inutilement longues, alors qu'au fond le scénar n'en vaut pas la peine. Et oui, Max Payne 3 dispose d'un scénario extrêmement banal, à base de trafics illicites et de trahisons téléphonées. Bon, ça se laisse suivre, mais les 15 minutes de cinématique entre chaque niveau sont franchement dispensables. Et le tout a un côté " les malheurs de Max" assez désagréable : il suffit que le pauvre homme se pointe quelque part pour que le pire des scénarios possible se produise à chaque fois ("oh zut alors, je flingue un mec au hasard, et c'était le fils du mafieux le plus puissant de la ville"). Très prévisible sur la fin.

La direction artistique est cependant de qualité, les effets visuels sont agréables et souvent judicieux pour mettre en avant l'action (les scènes de game over avec des zooms successifs sur la blessure fatale de Max sont particulièrement agréables à l'oeil), ou les sarcasmes (inspirés !) de Max. L'ambiance plutôt sombre, et glauque par moment, sans édulcoration aucune, est également particulièrement réussie, et donne au jeu un cachet assez adulte. Dommage que le scénario ne soit donc pas à la hauteur. L'ambiance sonore est également excellente, et les musiques fort variées et agréables à l'écoute.

Mais le coeur du jeu, c'est quand même son gameplay en bullet time. Max peut donc ralentir le temps quand il le souhaite, faire des plongeons au ralenti dans tous les sens, ou encore bénéficier d'un ralenti "vengeance" quand un ennemi le force à prendre un "painkiller" pour lui redonner de la santé. Extrêmement jouissifs et intuitifs, les gunfights incarnent le fun même. Et plus les ennemis sont nombreux, plus l'adrénaline est au rendez-vous ! Vider son chargeur sur trois-quatre ennemis en plongeant au ralenti, puis enchainer sur une roulade en récupérant au passage le M4 d'une des victimes pour achever le cinquième larron dissimulé derrière un muret, c'est le genre de scène épique qu'on peut vivre toutes les cinq minutes dans Max Payne 3. Malheureusement, comme le gameplay se limite strictement à ça (pas d'interaction avec les décors, pas de grenades, peu de variété dans les séquences proposées), la lassitude se fait vite sentir. Surtout quand les niveaux tombent dans le convenu, avec des décors tels que des hangars gris abandonnés ou des ruelles pauvres d'où sortent des dizaines d'ennemis de partout.

Au final, Max Payne 3 est un jeu profondément fun, disposant d'un gameplay très réussi, mais qui manque vraiment de variété, et qui finit par s'essoufler en terme de scénario ou d'intensité des séquences après 5 petites heures de jeu. Dommage pour un jeu qui en dure 8. Un sympathique TPS, mais rien de mémorable.