Great bald of fire
Après avoir perdu sa famille, la nouvelle femme qu'il aimait, sa réputation, ses illusions il ne restait plus grand chose à Max Payne, flic New-Yorkais accro aux médocs, à la souffrance et à la...
le 2 juin 2012
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Jeu de Rockstar Vancouver, Rockstar Games et Take-Two Interactive Software (2012 • PC)
Peu de portraits de personnages dans le jeu vidéo marquent autant que celui de Max Payne. Un personnage perdus en pleines ténèbres, en perte de contact avec la réalité, marqué par la tragédie et la mort. Comme pour beaucoup de joueurs, j'ai été transfiguré par les deux premiers Max Payne.
Les premiers visuels ont choqué les joueurs: atmosphère lumineuse et tropicale, héros bedonnant, barbu et au crâne rasé, on était très loin du flic de film noir qu'est Max Payne, en apparence. Et pourtant, moi ça m'a limite plus intrigué qu'autre chose... Un Max Payne tellement au fond du trou qu'il part en vrille, loin de chez lui, sans repère, ça a du sens finalement. Pourtant, le résultat final n'est pas vraiment du même calibre que les précédents à mon humble avis...
On retrouve Max tirant un trait sur son passé, accompagnant un ancien ami flic, Raul Passos, dans son job de garde du corps pour une richissime famille brésilienne. Constamment sous médocs et bourré, Max n'est plus que l'ombre de lui-même, alors que son boulot est loin d'être de tout repos, les gangs des favelas et autres milices privées menaçant constamment ses clients... Lorsque Fabiana, la soeur de son client, est kidnappée alors qu'elle se trouvait sous sa garde, ça cause un électrochoc à Max, qui réalise qu'il va devoir reprendre sa vie en main...
Max Payne. MAX PAYNE. Faut pas être un génie pour comprendre quand même. Douleur maximale ? Non ? Parce que bon, c'est pas vraiment ce qu'on ressent dans le personnage. Juste un gros alcoolo qui traine son bide d'un coin à l'autre du pays et qui pleurniche sur tout et n'importe quoi. On sent les efforts, on sent les bonnes idées, mais c'est juste tellement pas le personnage. Il suffit pas de faire dire un nombre incalculable de répliques au personnage sur comment la vie elle est pas cool pour que ça passe. On ne ressent pas le mec hanté par le passé. En fait on est presque dans le burlesque par moments. Et en soi, c'est pas mal.
Non, le titre et le personnage sont pas mal du tout en fait. C'est juste que c'est pas Max Payne. On a presque l'impression que le nom a été plaqué sur le scénario. Parce que dans les faits, on dirait juste un genre de John McLane dépressif en plein trip voix off.
Pourquoi ces choix étranges ? Le scénar est d'ailleurs pas des plus recherchés : les personnages secondaires sont des caricatures, et mauvaises encore bien, tandis que les rebondissements se suivent et se ressemblent. D'ailleurs le tout n'est pas exempt d'incohérences:
Finalement, que vient foutre Max Payne là-dedans ? Parce qu'on laisse entendre à plusieurs moments qu'il a été choisi de façon bien spécifique par Raul Passos et le frère qui fait le passeur de drogue afin de servir de... prétexte ? Ils ont été chercher un psychopathe notoire à des milliers de kilomètres de là pour servir d'homme de paille alors que le premier venu aurait pu en faire de même ? Soit j'ai rien compris, soit il y a une gigantesque incohérence. Aussi, tant que je suis en spoiler, parlons du "basculement" de Max Payne: son changement de look est censé marquer un changement dans sa psyché, mais franchement je vois pas. Je suis chauve et sobre maintenant ! Ah ok. Ca c'est du développement de personnage. Ou alors justement, l'idée était de montrer le contraire ? Qu'il ne suffisait pas de bonnes résolutions pour tout changer ? Dans ce cas c'est très mal montré.
Et pourtant, on a un gameplay aux petits oignons, qui correspond plus que parfaitement à ce qu'on est en droit d'attendre : nerveux, rapide, sans pardon. Max est un bourrin à moitié suicidaire, qui se lance dans l'action sans planifier, et avec une terrible maladresse, étant donné son état de sobriété plus que douteux. Donc ça c'est vraiment bien. On passe son temps à se prendre des murs en essayant de faire des trucs classe, mais ça a du sens.
Toutefois, à un moment on finit par en avoir marre des vagues d'ennemis qui nous sautent à la gueule. Dans les précédents épisodes on pouvait presque y voir des fantasmagories, Max perdant le contact avec le réel. Mais ici, c'est le seul élément qui pourrait indiquer cela, nulle part ailleurs Max ne montrant des signes de délire. On a bien droit à des filtres moches par intermittence durant le jeu pour montrer l'état de conscience altéré du gros tas en question, mais c'est tout, et c'est d'ailleurs un peu maladroit, au même titre que ces inserts de morceaux de dialogue dans les cut-scenes qui vous sautent à la gueule de façon bien désagréable. N'oublions pas non plus les cut-scenes maladroites qui masquent le passage d'arène de jeu en arène de jeu, au cours desquelles d'ailleurs on switche automatiquement de l'arme à deux mains à une arme de poing pour les besoins de l'animation, phénomène extrêmement déstabilisant et à l'origine de plus d'un game over pour ma part.
Tout cela est bien triste, parce que le jeu a clairement bénéficié d'énormément de soin dans bon nombre de ses aspects, le rendant fascinant. Au final, qu'en penser ? Je sais pas, franchement. J'aimerais pouvoir le porter aux nues, mais il faut bien lui reconnaitre des défauts très handicapants.
Au final, Max Payne 3 cause surtout beaucoup de déception, parce qu'on imagine sans peine ce qu'il aurait pu donner si les quelques gros problèmes qui l'émaillent étaient sérieusement réglés.
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Créée
le 6 févr. 2016
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