Metal Gear Solid
8.5
Metal Gear Solid

Jeu de Konami (1998PlayStation)

Je ne pense pas que ce Metal Gear Solid soit le jeu le plus stimulant auquel j'ai joué. Et pourtant, rares sont les jeux dont je deviens accroc au point d'y jouer plus de trois fois par semaine (oui, je suis un joueur très irrégulier).


Metal Gear Solid est une franchise qui jusque là, ne m'avait jamais tenté. Pourtant, je ne sais pas ce qui m'a pris, mais dans un élan de stupidité (ou lucidité), j'ai acheté en très peu de temps les quatre premiers jeux ainsi que Peace Walker. Résultat, me voilà avec cinq jeux Metal Gear Solid alors pourquoi ne pas commencer par le premier.


Et au début, j'ai eu peur. J'ai eu peur d'avoir la même réaction que devant Resident Evil ou God of War. Me laisser tenter par les critiques élogieuses pour me rendre compte que finalement, ce n'était vraiment pas fait pour moi. Resident Evil m'est apparu comme une simulation de fouille (ce dont j'ai horreur), et *God of Wa*r m'a lassé dès la première heure de jeu tant je le trouvais répétitif. Et quand j'ai commencé ce MGS (on va abréger, ce sera plus simple), j'ai eu peur en me disant : « merde... c'est un jeu d'infiltration, le genre de jeu ou tu attends bêtement que l'ennemi te passe à côté sans te faire repérer ». Parce que je me connais, les phases d'infiltrations ont toujours été ma hantise dans mes jeux préférés. Sauf que là, les ennemis que je rencontrais dans le jeu étaient cons. Si je disparaissais de leur champ de vision pendant dix secondes, ils laissaient tomber et oubliaient totalement ma présence. Rien que pour ça, le jeu est devenu accessible à mes yeux.


Alors oui, je galérais un peu au début, il faut bien un temps d'adaptation, mais une fois qu'on a compris le gameplay, comment éteindre les caméras ou se débarrasser des ennemis, MGS est un pur plaisir à jouer. Je ne pensais pas m'amuser autant en contournant des ennemis.


Du coup, MGS était un jeu vraiment agréable à jouer, les nombreuses cachettes et secrets sont bien trouvées, le terrain de jeu est assez diversifié pour ne pas s'ennuyer et malgré ma manette de PS1 qui n'a qu'une croix directionnelle (pas de stick), je n'ai, à aucun moment, trouvé la maniabilité rigide.


Sauf qu'en fait, le véritable intérêt de MGS, et ça tout le monde l'a dit, c'est bien évidemment son scénario. J'ai des jeux en tête qui ont des super scénarios, The Last of Us, Red Dead Redemption, Bioshock Infinite, mais je crois qu'avec MGS, on passe un niveau supérieur. On commence avec une banale histoire d'infiltration pour empêcher des terroristes de s'approprier une arme nucléaire révolutionnaire (le Metal Gear), mais au fil de l'aventure, de nombreuses subtilités viennent s'ajouter.


Tout d'abord, en ce qui concerne la mission de stopper le Metal Gear, on pouvait craindre une quête assez banale mais il n'en est rien. Plus on avance, plus le jeu nous fait douter de nos nombreux alliés, notre personnage se fait manipuler dans tout les sens et le plan des terroristes est plus que réussi. Les adversaires que l'on croise sont charismatiques et vraiment marquants, la mission est truffée de bonnes idées (la clé thermo-adaptable), bref, la mission est vraiment palpitante et pleine de rebondissements.


Mais la véritable réussite du jeu, c'est l'écriture des personnages. Que ce soit les alliés de notre personnage, les adversaires, tous ont une histoire à raconter, un passé. Alors oui, des fois, ça peut paraître redondant quand le troisième boss que l'on abat décide de raconter sa vie avant de lâcher son dernier souffle, mais en ce qui me concerne, ça ne m'a jamais dérangé. Au contraire, ça permet d'avoir un nouveau regard sur les boss qu'on combat et je suis sûr que quand je rejouerai à ce jeu, je les affronterai avec un autre état d'esprit.


Les alliés eux aussi sont vraiment intéressants et cachent des secrets assez importants et qui se révèlent au fil de la partie, Naomie, Roy Campbell, Master, Otacon, au fur et à mesure, on ne sait plus en qui avoir confiance tant les trahisons sont nombreuses.


Mais les deux personnages les plus importants sont bien évidemment Meryl et Solid Snake. L'écriture de ces personnages est d'une qualité astronomique. De leurs différences va naître une histoire d'amour pas du tout lourde les rendant foutrement attachant. On a d'abord un Solid Snake froid, calculateur et méticuleux qui remplit toutes les missions qu'on lui donne. Il est dans son élément et on pourrait presque se demander s'il aime tuer (question qui reviendra à de nombreuses reprises). C'est un homme cynique qui ne se pose pas de question et qui tue pour vivre. A côté, on a Meryl, une femme qui a toujours voulu être soldat et qui va découvrir au fil de cette mission, toute l'horreur de la guerre et finalement renoncer à ses rêves d'enfant. On a donc une Meryl trop fragile pour la guerre et qui va tenter de s'en échapper, et un Solid Snake qui n'y voit aucune alternative. Bref, deux personnages incroyablement bien écrits et dont les interactions sont réussies.


Et tout ce scénario vient offrir un regard sur la guerre et plus particulièrement sur les armes nucléaires et leurs capacités destructrices. Un jeu qui nous fait vivre la guerre mais qui pose un discours anti-nucléaire pertinent.


En somme, MGS est non seulement un jeu réussi sur sa forme, de par son gameplay, ses boss variés et les nombreux items. Mais le jeu brille surtout de par son écriture d'une subtilité ahurissante. On parle souvent de la saga MGS comme d'une licence de jeu vidéo qui vient puiser dans le cinéma, et bien on peut aisément dire que le scénario de ce jeu dépasse la majorité des films.

James-Betaman

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