La série Metal Gear Solid va dans le bon sens, et ce troisième opus ne manque pas d'apporter beaucoup de bonnes choses avec lui
Gameplay
Kojima m'a entendu ! Ou pas, en fait, vu que je teste le jeu 10 ans après sa sortie... mais je dois bien reconnaître, à mon grand plaisir, que le gameplay de ce Metal Gear Solid 3 est beaucoup moins frustrant que celui de son prédécesseur. Le mérite en revient surtout à la nouvelle caméra 3eme personne manipulable par le joueur, qui est beaucoup plus confortable et permet enfin de ne plus avancer avec des œillères. Finis les angles morts et les ennemis hors-champ.
Bon, tout n'est pas tout rose. Snake reste tout de même un personnage assez rigide et on se fait souvent repérer à cause de fausses manip' malheureuses... mais rien d'insurmontable. Disons que je ne suis toujours pas un "fan" du gameplay de ce MGS, mais au moins ce n'est plus une purge comme par le passé.
Les camouflages sont des ajouts bienvenus, même s'ils exigent de passer par le menu pause (un raccourci aurait été appréciable). La barre de stamina apporte un certain réalisme très agréable. Je suis un peu plus sceptique sur l'intérêt du menu "Guérison" qui casse le rythme des combats, mais on n'y a pas recours très souvent donc je passe l'éponge.
On remarquera aussi que les renforts automatiques de MGS2 (envoyés dès qu'une seule sentinelle ne répond pas à son talkie) ont été supprimés, donc on peut prendre notre temps pour s'approcher doucement. Ca c'est bien. En revanche, le temps d'attente pour qu'une alerte se résorbe a été drastiquement augmenté... On a littéralement le temps d'aller aux toilettes ou d'aller lire un article sur internet pendant le compte à rebours ! Celui-ci indique "100 secondes", mais comme les secondes in game sont plus longues que nos secondes (20 secondes = 30 secondes irl), on a presque TROIS MINUTES pendant lesquelles on ne peut rien faire d'autre qu'attendre. Parfois plus, car le compteur est remis à zéro si les soldats trouvent de nouvelles victimes. Bref, c'est trop long (tout comme ma tirade).
Scénario et personnages
L'histoire est très sympathique, et même si elle est moins ambitieuse que celle de Sons of Liberty, suivre la génèse de Big Boss est tout simplement passionnant. D'autant plus que l'on croise une flopée de personnages intéressants et complexes.
Je n'ai jamais été un grand fan des ennemis "paranormaux" dans les MGS (comme Vamp et Fortune), et justement Snake Eater sait rester mesuré à ce niveau. Certes The Pain, The Sorrow et The Fear (dans une moindre mesure) rentrent encore dans cette catégorie, mais Ocelot, The Fury, The End, et The Boss, non, ce qui les rend plus charismatiques. Les combats eux-mêmes sont souvent très stylés, notamment celui contre The End, royal. Volgin fait aussi un très bon vilain, même si je ne sais pas trop dans quelle catégorie le ranger (son contrôle sur l'électricité pourrait s'expliquer de manière pseudo scientifique, mais apparemment MGS 5 nous apprend que c'est simplement paranormal).
La "romance" très James Bondienne avec EVA était aussi intéressante. Sa tenue ouverte sur un décolleté outrageant peut même "se justifier" de par sa volonté de suivre Snake. Donc pourquoi pas.
Mais The Boss est vraiment le personnage qui détonne le plus, et les révélations sur son compte obtenues à la fin du jeu sont assez bouleversantes. On peut difficilement faire plus héroïque. Big Boss a du boulot pour honorer son mentor.
Par contre il faudrait y aller un peu plus mollo sur les cinématiques badass qui introduisent nos ennemis. Snake se fait rouler dessus par The Boss à plusieurs reprises. Volgin a l'air limite invincible, même The Pain semble surpuissant (comment lutter contre un essaim d'abeilles ?). Et pourtant les combats sont au final assez simples... cela crée un décalage, je trouve.
Conclusion
J'avais noté MGS 2 7/10, la faute au gameplay rigide plombant un scénario par ailleurs extraordinaire. Ce MGS 3 Subsistence s'en sort mieux niveau gameplay grâce notamment à une caméra revue, et même si le scénario n'est pas aussi ambitieux que Sons of Liberty, il a ses moments de génie, et je trouve le 8/10 amplement mérité.