You're pretty good !
Lorsque Kojima était enceinte de Metal Gear Solid 4, il devait être très inquiet. Après tout, mettre au monde une progéniture pareille est une opération périlleuse, quasi suicidaire même. A peine...
le 24 août 2013
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Jeu de Kojima Productions et Konami (2008 • PlayStation 3)
Bon je vous préviens je ne vais pas me soucier de ne pas spoiler dans cette critique car MGS 4 n'est à faire que si vous avez joué aux 3 premiers MGS et si c'est pas le cas, faites-les ! Pas pour me faire plaisir mais pour vous faire plaisir, moi-même je n'ai pas eu la chance de jouer à ces jeux à leur sortie, je suis loin d'être un fan des jeux d'infiltration en règle général (parce que je suis une bille), j'étais pas super emballé au début par les allures un peu nanar du machin... finalement aujourd'hui je suis sincèrement convaincu que les MGS sont des jeux qui sont tous excellents, qui sont tous différents et qui sont tous à faire impérativement.
La critique étant longue voici une musique que je vous recommande pendant la lecture, essayez de ne pas verser une larme :
https://www.youtube.com/watch?v=m0NqNq_hnqQ
Snake a toute une palette de mouvements hérités de ses anciennes aventures, parfois améliorés, parfois complétés comme le camouflage auto, le solid eye, le petit robot pour distraire, assommer... transposé dans un TPS moderne pour un tout qui tient la route. Ce gameplay peut compter pour le soutenir beaucoup d'armes personnalisables, une quantité impressionnante même si au final on a tendance à se servir de peu de choses là-dedans tellement ça demande du temps passé dans les menus. Sachant que les cinématiques prennent déjà une grande place dans le jeu, si on en fait autant dans les menus on ne va pas s'en sortir. D'autant que c'est vraiment au joueur de chercher à tout exploiter, le jeu ne prenant la peine de nous mettre en situation régulièrement pour nous apprendre toutes ses très nombreuses subtilités.
C'est difficile d'exploiter à 100 % un gameplay aussi riche et en plus de ça il faudrait qu'il soit ergonomique. Ne pas pouvoir sprinter, ne pas pouvoir passer à la volée en mode VN ou changer d'arme en mode visée, ne pas pouvoir passer par dessus une rambarde qui n'a pas été prévu pour mais qui visuellement le laisse à penser... constituent plein de petites lourdeurs qu'il s'agira de gommer dans le futur pour un gameplay aussi riche que celui-là tout en étant souple, ça s'excuse parfaitement pour cet épisode de par sa date de sortie mais on peut encore faire mieux, ou en tout cas plus confortable et dans des environnements plus ouverts de préférence (ce qu'on aura finalement avec MGS V). Le gameplay se renouvelle souvent d'un acte à un autre pour le meilleur comme pour le pire.
Devoir se faufiler entre deux camps qui s'affrontent pendant les deux premiers actes notamment est à double tranchant, d'un côté on peut très vite devenir la cible d'une puissance de feu qui nous rappellera que MGS c'est d'abord de l'infiltration et d'un autre côté on peut se servir de leur affrontement pour atteindre notre objectif aisément et avec intelligence. A partir du moment où on ne cherche pas à dégommer tout ce qui bouge ces phases deviennent intéressantes. Les phases d'action pures dans laquelle des vagues d'ennemis nous arrivent dessus sont certes très bourrinnes mais plutôt réussies vu l'arsenal conséquent qu'on se trimbale et puis faut bien se défouler après une longue phase d'infiltration délicate.
Par contre, j'aimerais revenir sur la phase d'infiltration au début du troisième chapitre en Europe de l'Est : suivre le résistant dans la ville jusqu'à son repère. Cette phase a marqué une véritable rupture dans mon expérience de jeu, je l'ai trouvé immonde, devoir gérer l'IA ennemie + l'IA alliée très moyennes a été horrible pour moi : les ennemis me repèrent je les tue, je perd le résistant de vue ; le résistant se fait capturer bêtement, je le libère, il me tue ; je suis le résistant habillé en soldat, un véhicule passe au pire endroit au pire moment possible je tire dans le tas et je paume le résistant... J'ai détesté cette phase qui a failli me faire arrêter le jeu parce qu'en plus au début j'avais pas compris l'objectif et je me suis paumé dans la ville sans comprendre ce qu'il fallait faire, un calvaire !
Heureusement j'ai fini par passer et alors je ne l'ai pas regretté une seconde car s'en est suivi l'un de mes passages favoris, pourquoi l'un de mes passages ? Non, clairement mon passage favori de MGS 4 ! entre la discussion avec Eva, la poursuite à moto, l'hommage à The Boss (je félicite le travail abattu pendant la cinématique où on nous montre des artworks sous fond musical, juste sublime), les clins d’œil et révélations sur MGS3, avant, pendant et après son histoire qui m'ont donné une furieuse envie de me mettre aux épisodes PSP en attendant Phantom Pain pour lequel je m'achèterais une PS4 quoiqu'il arrive.
J'ai adoré tout le reste de ce chapitre se terminant par une mise en scène maîtrisée comme rarement à ce point dans la série, Bang ! Là où ça a marqué une rupture c'est que si avant je jouais en prêtant une grande attention au gameplay, à partir de là j'ai plus joué pour le scénar que pour le gameplay bien que ce dernier reste excellent mais peut-être moins mis en avant aussi avec la mise en retrait des combats de faction et le poids écrasant des cinématiques.
Les environnements parcourus sont plus variés que ce à quoi nous ont habitué les précédents épisodes qui mettant l'accent sur un ou deux environnements en particulier, cette fois on a la ville, la neige, le désert, le navire... on voit du pays et c'est très bien même si techniquement la PS3 peut faire mieux que ça, le jeu étant sorti en 2008 faut bien admettre que si on compare avec la concurrence MGS4 s'en sort avec les honneurs mais au delà de la technique pure c'est surtout de revoir certains personnages de la série avec un tel niveau de finition sur leur visage qui m'a été très appréciable.
Car oui MGS 4 donne dans le fan-service très souvent, on pourrait croire que c'est jusqu'à l'indigestion avec les flashbacks hyper nombreux et pas toujours lisibles mais rien que parcourir Shadow Moses avec The Best is Yet to Come dans les oreilles (avec le visage de la PS1 si on le veut) et contrôler Rex contre Ray, c'est imparable. Les différents boss font aussi écho aux boss du passé tout en s'en distinguant nettement via leur design et leur histoire, ma préférence allant pour Crying Wolf qui rend un bel hommage à Sniper Wolf, au début je me suis dit que ça allait foirer et qu'on se retrouverait avec une mise en scène qui n'arriverait pas à la cheville de celle du premier MGS tellement elle était réussie, et finalement je l'ai trouvé très réussie également pour ce MGS 4, mais bien sûr l'original reste l'original.
Un point faible du scénario serait la narration qui par moment se fait (très) lourde, pas sur le codec mais plus pendant les briefings surtout avant chaque acte, MGS 4 dit tellement de choses, met en scène tellement de personnages, l'histoire est tellement complexe... ça donne un bordel monstrueux, un gigantesque puzzle comme j'en ai rarement vu et c'est là que j'ai compris à quel point la saga Metal Gear Solid est unique avec un scénario qui a une vision globale aussi complexe, aussi structurée, aussi intéressante. Il y aurait presque fallu plusieurs jeux pour développer cette même histoire, on aurait pu presque faire un jeu par acte en rajoutant des séquences de jeu, le tout devient confus et c'est ce que j’entends dans le titre de ma critique par manque de maîtrise. Mais puisque tout est dans ce MGS 4 avec tout ces personnages, je vais revenir sur quelques uns.
Les retrouvailles avec Meryl sont assez amusantes mais il est clair que c'est juste pour faire plaisir, sa relation avec Snake est bien moins émouvante et intéressante que dans le premier MGS, au moins le dénouement de sa relation avec Johnny est prétexte à une bonne scène de fight amusante lors de la demande en mariage. Rose, fidèle à elle-même m'a semblé être une cruche parfaitement dispensable jusqu'à la fin ou elle se révèle un peu plus intéressante que ce qu'on pouvait croire au premier abord (comme pour MGS 2 mais en moins développé).
Naomi est absolument somptueuse et sa psychologie n'a rien perdu à celle du premier MGS avec les rebondissements qui l'entoure, sa mort est superbement mise en scène avec le remix du thème de Sniper Wolf et Otacon en larmes qui essaie désespérément de faire quelque-chose et enfin son foxalive qui apporte sa pierre à l'édifice de fin. Raiden a bien changé physiquement mais ses combats sont assez sympas à voir, sa relation avec Rose redevient émouvante entre son flash-back lorsqu'il se fait broyer par le Outer Haven et son ending où il rencontre son fils.
Pour Mei Ling, Roy Campbell... j'ai le sentiment qu'ils se sont quasiment forcés à les intégrer tellement ils servent pas à grand chose, mais ça fait quand même plaisir de les revoir en HD. Otacon est fidèle à lui-même, le témoin des actes de Snake, Old Snake en l’occurrence car en plus d'être désabusé cette fois il se fait vieux pour toujours plus d’empathie pour lui. C'est très exploité par le scénario et ça marche bien avec Liquid lui aussi vieux et un peu l'ombre de ce qu'il a été dans MGS 1, en témoigne le duel entre les deux papys sur le navire, duel vraiment bien chorégraphié avec un superbe panorama et de beaux hommages aux trois premiers MGS, aussi bien au niveau sonore que visuel, le fan-service frappe encore et frappe juste.
MGS 4 n'est pas seulement une fin chronologique à la saga j'ai l'impression mais un hommage à la saga et l'héritage que les actes du passés laisseront, un héritage peut être un peu trop flou, trop consistant mais dont le fan-service, le contenu et la qualité suffisent à en faire un des plus grands jeux de la PS3 avec des scènes cultes qu'on ne se lasse jamais de revoir.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs jeux de la PlayStation 3 (PS3), Les meilleurs jeux de l'univers Metal Gear, Les jeux qui font le plus pleurer, Les meilleurs jeux vidéo de 2008 et Les meilleurs jeux Konami
Créée
le 18 juil. 2014
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2 commentaires
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