Opus final de la saga Metal Gear de Kojima, The Phantom Pain impressionne à bien des égards. Le Fox Engine offre des performances exceptionnelles pour l'époque sur toutes les plateformes (PS3, PS4, PC, Xbox). Après un épisode prologue Ground Zeroes (une sorte de démo à MGSV) qui nous laissait imaginer des possibilités d'infiltration infinies, qu'en est-il du produit final ?
Ne passons pas par quatre chemins, MGSV : The Phantom Pain est et restera probablement l'une des plus grandes références du jeu d'infiltration, un genre qui s'est fait discret ces 8 dernières années, et à raison, comment passer après un jeu tel que MGSV ? Visuellement superbe, le jeu bénéficie d'un passage réaliste du temps et dans un monde semi-ouvert vous pourrez réalisez différentes missions et opérations en utilisant la carte et sa structure à votre avantage.
Ce qui est jouissif avec ce Metal Gear c'est la liberté d'approche qu'il vous offre :
Vous souhaitez infiltrer un camp ennemi à l'arrière d'un camion ? Vous pouvez. Bombarder la map en hélicoptère ? Bien sûr. Se camoufler et ne jamais se faire repérer ? A vous de jouer. Epargner chacun de vos ennemis à l'aide d'arme non léthal ou au contraire être un démon du champ de bataille et transformer la mission d'infiltration en un FPS bourrin, tout est possible. Les objectifs de chaque missions sont variés (pour les Side Ops par contre ce sera un peu plus répétitif mais elles sont optionnelles) et c'est un plaisir d'y rejouer que ce soit pour remplir des objectifs secondaires ou trouver de nouvelles façons amusantes de remplir l'objectif. La variété d'outils offerte au joueur est incroyable, des armes toutes différentes, de la classique boîte en carton en passant par de nouveau joujous comme le Leurre pour distraire l'ennemi, le jeu est malléable et encourage la créativité et l'essai d'approches différentes. Par exemple pour détruire un tank pourquoi ne pas l'approcher discrètement pour l'extraire vers votre base à l'aide d'un ballon ? Aussi le jeu d'adapte à vous : Vous êtes devenu un maitre des Headshots ? Alors attendez-vous à voir plus de soldats avec des casques, vous ne vous faites pas repérer car vous emprunter le côté des routes, les ennemis y placeront des mines. Un sens du détail et des mécaniques de jeu riches, on reconnait bien là la marque de la série Metal Gear.
Vous aurez aussi pour vous accompagner dans vos missions le choix d'un buddy, chaque buddy a un rôle spécifique :
D-Horse vous offre une mobilité inégalable ; D-Dog peut "sentir" les ennemis, les mines, les animaux et les plantes sur la carte, il peut aussi attaquer un ennemi ciblé ou l'extraire ; Quiet, sniper, peut vous offrir un tir de couverture mais aussi partir en éclaireur dans un camp pour repérer ennemis et ressources ; Et enfin vous avez le Walker Gear, un Mecha qui peut être équipé de différente armes.
Le jeu est aussi accompagné d'une belle bande son avec notamment la superbe chanson Sins of the Father.
Certains accuseront le jeu d'être incomplet, pas fini, je ne suis pas vraiment de cet avis. Selon moi le jeu se conclut parfaitement après le combat contre le Metal Gear Sahelanthropus, comptez avec les Side Ops à ce stade plus de 80h de jeu ce n'est pas rien. Mais Kojima Productions en voulaient plus et ça se ressent, toujours plus de contenus, plus de missions, cela demande forcément plus de temps et de budget, et c'est peut être ce qui a causé les tensions entre Kojima et Konami, le jeu était trop ambitieux. Comme pour tous les opus Metal Gear le scénario de série B ne plaira pas forcément à tout le monde, d'autant plus que celui de cet opus est décousu et presque optionnel il vous faudra écouter des cassettes audios afin d'en apprendre plus sur ce qu'il se passe dans l'univers du jeu, quelles sont les relations entre les personnages etc... La fin et son plot twist offrent aussi plus de questions que de réponse et c'est regrettable car ce jeu devait faire le lien entre Peace Walker et le tout premier Metal Gear sur MSX. Pour autant les personnages sont iconiques, qu'il s'agissent de Venom Snake, d'Ocelot ou de cette vermine de Huey vous ne risquez pas de les oublier.
Aussi le personnage de Quiet une sniper pourtant très attachante et importante au scénario est sexualisée de manière assez forcée, elle sera à poil pendant 90% de votre aventure, prend des poses aguicheuses, gênant si quelqu'un entre dans la pièce pendant que vous jouez, et vous ne pourrez l'habiller que bien trop tard quand le jeu touchera quasiment à sa fin... Les Skulls Sniper de la mission Code Talker sont aussi cul nu et on se demande pourquoi, est-ce Konami ou Kojima qui a poussé cette décision afin de vendre des figurines et autres produits dérivés ? On ne saura jamais vraiment mais ce traitement des femmes est toujours aussi grave.
The Phantom Pain est un excellent jeu une fois pris en main, peut-être le meilleur de sa catégorie, il saura plaire aux non-initiés comme aux fans de la saga MGS.
Le jeu est fun et jouissif, c'est selon moi le plus important pour un jeu et il réussi avec brio.