Mon histoire avec la saga MGS a commencé il n’y a pas si longtemps. J’ai commencé la série il y a un an en jouant les jeux dans l’ordre de leur sortie. J’ai commencé par MGS 1 pour terminer il y a quelques jours par MGS V The Phantom Pain. Et je dois dire que c’est une saga exceptionnelle qui à marqué au fer rouge mon âme de joueur. Véritable fresque historique s’étalant sur des décennies et des générations, ancrée dans l’histoire avec sa part de fantastique.



KOJIMA MON AMOUR



On ne peut évidemment pas parler de cette saga sans évoquer le nom de Hideo Kojima, le chef d’orchestre. Tantôt adulé et parfois détesté, il n’en reste pas moins l’une des figure du jeu vidéo les plus connu.
Son histoire s’est terminée avec Konami au terme du développement du dernier opus de MGS. C’est son dernier MGS, celui qui conclut tout l’arc scénaristique de la saga et de Big Boss. Un adieu au fan, à sa série… Un adieu difficile et turbulent après un développement chaotique et des moins compliqués. Un budget explosé, Kojima exigeant au possible et mégalo pour sa dernière œuvre, des retards…
Un ensemble de fait qui a contribué à la hype autour du jeu mais qui en ai également après l’avoir fait la raison de son semi échec.

Nous reviendrons sur ces points durant ma critique plus en détail. Je ne vais pas reprendre tous les éléments du jeu, la critique serait vraiment trop longue et comprendrait beaucoup trop de redite.


Et c’est parti… Ah oui juste pour vous prévenir, je vais tout spoiler et donner quelques interprétations. Allez jouer au jeu avant de lire ma critique. C’est un jeu comme on n’en voit jamais.



BIG BOSS IS BACK



MGS TPP prend place 9 ans après les événements de Ground Zero. On se retrouve dans un hôpital qui se fait attaquer par on ne sait qui mais qui cherche juste notre mort. Big Boss n’est plus que l’ombre de lui-même. Amaigri, un bras en mois et des impacts encore visibles sur le visage. On s’échappe après la rencontre de deux protagonistes incroyables : l’homme de feu et un enfant aux pouvoirs de télékinésie.
Une introduction qu’on peut clairement définir comme parfaite.


Une réalisation, une bande son et une immersion rarement atteinte. On sent dès ce prologue une maitrise de la part de Kojima incroyable. On se réveil, on reprend vie, on découvre les séquelles de l’accident, on se fait attaquer, on fuit. En moins d’une heure, on passe par une palette d’émotion assez gargantuesque. On se bosse évidemment déjà des tonnes de questions et on découvre cette introduction avec un plaisir difficilement contrôlable. Enfin des moyens techniques à la hauteur de l’approche très cinématique de Kojima.


Un bémol d’entrée de jeu en raison du développement chaotique du jeu. Pour des soucis de finances, Konami a sorti MGS V Ground Zero en avance de plusieurs mois pour renflouer les caisses pour terminer le développement de TPP. Or c’est clairement Ground Zero le vrai prologue du jeu et la mission de l’hôpital la fin de ce dernier voir même le début du chapitre 1. Dommage, l’impact de cette mission exceptionnelle aurait été encore plus puissante directement après Ground Zero.
L’introduction pose des bases on ne peut plus solides, un sérieux et une violence intense et des questions quant au scénario déjà excitante. Est-ce psycho mantis ?



WAR HAS CHANGED



Avec l’un des backgrounds les plus complets et cohérents, on se retrouve avec Ocelot et rapidement Miller à construire une nouvelle Mother Base -> Outer Heaven. Militaire sans frontière, on accepte des missions de différentes ONG ou divers groupes. Le chapitre 1 prend place en Afghanistan, un chapitre 1 que j’ai personnellement adoré. C’est une forme de tutoriel sur presque 10 heures pour cerner et saisir toute la subtilité du gameplay, soit dit en passant parfait. C’est subtil, complet, agréable à jouer et intuitif après quelques missions.


Ce gameplay proche de la perfection est l’un des points forts du jeu, car il offre au joueur des possibilités infinies en terme de gameplay. Le tout couplé avec la météo, le cycle jour nuit et le fait que les bots s’adaptent à votre façon de jouer, on se retrouve à devoir user de toutes nos compétences, notre arsenal et déjouer les plans ennemis.
L’autre zone jouable du jeu est l’Afrique. Autant l’Afghanistan avec ses tempêtes de sable est assez bluffant. Mais pour l’Afrique et ses tempêtes de pluie c’est un peu moins spectaculaire. Pour les deux zones, elles sont de tailles respectables pour de la PS4 mais bien trop vide. Aucun civils ou village en dehors des missions. Un peu fade mais avec un certain charme particulièrement l’Afghanistan et son sable et ses couleurs chaudes. La faune et flore présente est assez intéressante mais un peu en retrait comparé à certains autres titres open world.



SCENARIO : ENTRE AMOUR ET DECEPTION



Pour le scénario, je vais prendre les éléments/personnages un par un afin de ne pas m’égarer ou de rater des parties. Pour Ground Zero et le prologue, c’est déjà évoqué.


Le scénario du jeu est semblable à un oscillateur. Entre de l’exceptionnel, du jamais vu et vécu dans un jeu vidéo, du très classique (limite remplissage) et du décevant.


Tout le long du jeu, chaque mission qui touche au scénario principal, avec cinématique sont d’une puissante et ont un impact inimaginable. Chaque intervention des personnages, aussi bien de Big Boss qu’Ocelot ou encore Miller sont fortes. Pas fortes en mode « ah oui c’est sympa, ils sont badass », mais d’une force tranquille. Chaque phrase, chaque mot, chaque intonation sont d’une perfection qui plonge littéralement le joueur sur la Mother Base. Chaque cinématique qui se lancent sont pour le joueur un moment de bonheur, visuellement par les plans séquences, par le son et par le scénario qui est complexe mais se suit avec un plaisir non dissimulable.


Entre les missions vraiment scénarisées, on trouve des missions lambda qui consistent à aller sauver un otage, récupérer des ressources pour la base ou déminer des zones pour une ONG. Ces missions inutile scénaristiquement sont plaisante en raison du gameplay du jeu. Et autant le dire de suite, entre chaque séquence intense du scénario avec cinématique et révélations s’écoule parfois plusieurs heures voire une dizaine.


Le scénario ne cesse de monter en puissance sur plus de 50 heures, on a l’eau à la bouche. Et le twist final m’a tout gaché.
Je comprends ce que voulait faire Kojima, faire de chacun des joueurs une part de Big Boss. Que sa légende aille au dela de sa personne. Et c’est même une excellente idée, le 4ème mur est détruit.
Mais c’est moi qui fut détruit. Non pas parce que l’idée est mauvaise mais la gestion de la fin mauvaise. Kojima voulait que lors de la révélation finale je me dise : Putain, je suis Big Boss. Mais pour moi avec le scénario et les explications, je ne suis pas Big Boss, c’est un médic lambda qui est Big Boss. Celui qui se trouve devant le vrai lors de l’explosion de Paz dans Ground Zero.


Je voulais être Big Boss, vraiment. Mais malgré que le médic est plus ou moins ma tête. Ce n’est pas moi mais une tierce personne. Et de la vient ma plus grande déception. Tout ce que j’ai construit pendant 60 heures. La puissance de Big Boss, son combat, ses Diamond Dogs, ses grands discours ne sont l’œuvre que d’un Big Boss qui n’est ni l’original ni moi, mais celui qui a survécu au crash et dont on s’en fout.
Ce que je veux dire c’est que Big Boss qui sauve des enfants soldats, se bat contre son fils Eli, détruit le démon Skull Face. Il reconstruit Mother Base avec un Miller détruit, Ocelot à ses côtés. Il retrouve Huey, rencontre Quiet (magnifique histoire, d’ailleur Sniperwolf c’est sa fille avec Big Boss) et son histoire. Il se bat contre ses démons avec un corps complètement détruit. Une rage profonde le hante, il recommence à nouveau comme avant Peace Walker. Il a perdu son amour The Boss des années auparavant. J’ai tué mes hommes dans ma base !
Mais putain j’étais à 100% avec Big Boss, il me touchait vraiment. L’homme, la légende, le héro. C’est ce qu’il est en dans le jeu. Et tout ça pour apprendre que le vrai Big Boss a fait son affaire dans son coin sans en connaître les tenants et aboutissants. Et nous sommes un usurpateur, un plan, un leurre. Et étant mal amené, en aucun cas Big Boss et moi même si c’est la volonté de TPP.


C’est ça la douleur fantôme. C’est d’avoir cru pendant 60 heures à un homme, à une légende alors que rien n’est vrai. Il manque des boss, des détails et des explications mais c’était évincé par



I won’t scatter your sorrow to the heartless sea. I won’t see you end as ashes. You re all diamonds



Ces trois phrases m’ont touché comme jamais ou rarement dans un jeu. On voit Big Boss. Mais quand on s’est que c’est un médic qui le dit, ça désamorce vraiment tout. Et c’est impardonnable.
Dans MGS V TPP, on devait jouer Big Boss. Ou si ce n’est pas le vrai ça devait être nous a 100%. Trouver une astuce pour nous impliquer dès Ground Zero dans le jeu (comme créer quelques soldats de Big Boss dont un qui est nous), qu’il meurt pendant l’attaque de la Mother Base mais qu’on apprenne en fin de compte que c’est nous Big Boss. Là j’aurai certainement pleuré pour la première fois devant un jeu vidéo. Mais la chute fut brutale…


MGS V TPP n’est pas un mauvais jeu. Bien au contraire, après plus de 60 heures passées dessus, j’ai vécu des moments d’une intensité inégalable. Ce jeu est peut-être mon jeu préféré. Mais c’est gaché par la fin.
Le jeu qu’aurait du etre TPP avec son chapitre 51 et un chapitre 3 (car oui un jeu en deux chapitre c’est bizarre il devait surement en avoir un 3ème) aurait pu être le meilleur jeu de tous les temps. Un final sur Big Boss vs Solid Snake (même avec le twist que nous avons eu) et notre mort. Je divague mais on peut spéculer sur ce que pouvait être le jeu.
Il y avait des possibilités infinies pour cloturer la saga, pour que Kojima nous dises adieu à nous fan de MGS et lui-même à Big Boss.


A l’image du diamant des cendres des soldats morts que porte Snake sur son épaule, c’est exactement ce que je ressens avec ce jeu. MGS TPP est un diamant car le jeu est exceptionnel. Mais comme Snake préférerait avoir ses hommes à ses côtés que plutôt leurs cendres sur l’épaule. Je préférai avoir le MGS V TPP qu’il devait être que celui que j’ai sur mon étagère.


Merci Kojima pour ce jeu et cette saga. Et dommage de n’avoir pu donner matière à ton œuvre. C’est avec un goût amer que se termine cette saga. Avec trop de questions et de détails laissez sur le banc.


Pour résumé le jeu en une phrase : Je ne vais pas disperser votre tristesse dans une mer sans cœur.
Et bien si, c’est mon cas...


Quiet, je t'aime.
(désolé pour les fautes j'ai tout tapé en one shot)

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le 10 mai 2016

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Provehito

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