La série des Metal Slug s’est fait connaître sur consoles et bornes d’arcade Neo Geo grâce à son action épique, sa réalisation travaillée et un certain humour. Un must. Elle avait déjà eu les honneurs d’une conversion sur Neo Geo Pocket, mais Metal Slug Advance fut le premier jeu original sur une console n’appartenant pas à SNK-Playmore. Le développement prit quelques temps, essuya quelques retards, mais le jeu sorti tout pimpant et prêt à en découdre.
La recette ne change pas, un bon paquet d’action, de l’humour et une 2D impeccable. Metal Slug Advance est une fois de plus un run’n gun nerveux, avec un sacré lot d’ennemis et de boss à dérouiller. On y trouve des bombes et des armes secondaires, aux munitions illimitées mais aussi quelques véhicules, comme le Slug, qui donne son nom à sa série. Chaque niveau propose une avancée certes linéaire vers l'avant, vers le danger qui prend la forme de sous-boss, de boss et bien sûr de très nombreux ennemis. Pas le temps de se reposer ou de s’y ennuyer, la seule lassitude ressentie pouvant être celle face à certains boss, parfois vicieux, mais aussi un peu longs à défaire et un dernier niveau assez inégal.
Cette version GBA fait honneur à la console, c’est fin, détaillé, et parfaitement adapté à l’écran de la petite portable. Le jeu souffre de quelques ralentissements mais ils sont assez rares, et ne viennent que peu fréquemment gêner l’attention de tous les instants que doit avoir le joueur pour espérer arriver à la fin de cette aventure. Le tout baigne dans cette ambiance Metal Slug particulière, même si, GBA oblige, le jeu perd un peu de sa grandiloquence, les boss ou le Metal Slug ayant quelque peu perdu en volume. Le jeu reste dans la continuité des canons visuels de la série.
Néanmoins, cette mouture change quelque peu sa progression. Fini l'aventure d’un seul trait jusqu’au boss, chaque niveau est découpé en plusieurs parties. Si le joueur meurt, il recommencera au début du sous-niveau. Le héros, au choix entre Walter et Tyra, deux petits nouveaux, ne meurt plus au moindre contact ou tir, puisqu’il dispose maintenant d’une barre de vie. Disponible sur une console moins confidentielle que les systèmes Neo Geo, Metal Slug Advance s’ouvre à un public plus large, et la tolérance du jeu en cas d’échec a pu faire grincer des dents les puristes attachés à « leur » jeu.
La difficulté légendaire de la série perd quelque peu en intensité, sans pour autant devenir un parcours de santé. Il faut le plus souvent plusieurs essais, une erreur est si vite arrivée, et les ennemis ou les boss ne vont pas se laisser faire facilement. Mais de manière générale, arriver à la fin du jeu est beaucoup plus facile, et demande moins de temps et de persévérance. SNK-Playmore n’a pas pour autant oublié ses fans purs et durs, puisque l’intelligence du jeu est de proposer un jeu dans le jeu qui leur est réservé, par la collection de cartes et de prisonniers, plus ou moins bien cachés dans les niveaux, tous deux au nombre de cent. Il faudra revenir explorer et tenter de nouvelles approches pour en avoir l’intégrale.
Les prisonniers sont présents dans la série depuis bien longtemps, il faut les libérer, ce qui n’est pas si facile dans le feu de l’action. Les cartes quant à elles sont aussi cachés dans les niveaux, ou se débloquent sous certaines conditions (exemple: tuer une centaine d’ennemis). Certaines sont là juste pour le plaisir de la collecte, tandis que d’autres modifient les paramètres du jeu puisqu’elles amènent des bonus non négligeables, pour par exemple doubler les munitions de telle arme. C’est plutôt intéressant, mais les cartes collectés dans les niveaux ne s’acquièrent qu’à la seule condition de ne pas mourir après leur collecte ou leur libération pour les prisonniers. Et ce n’est pas si facile de finir un niveau non seulement sans perdre de vie mais aussi en dénichant le plus de ces éléments. Un challenge qui n’est pas à négliger, destiné aux joueurs confirmés. Et si le « un coup = mort » leur manque, une carte à dénicher leur permettra de retrouver le feeling des Metal Slug précédents.
Mais si le jeu sent la poudre et la sueur, il flotte aussi sur le jeu un certain manque. Pas de mode deux joueurs pour partager le plaisir avec un ami, Metal Slug Advance c’est tout seul, comme un grand. Plus regrettable, le jeu ne comporte que cinq niveaux, plus un mystérieux donjon accessible aux meilleurs. C’est un peu court, une petite poignée de quelques uns en plus aurait donné un peu plus de consistance, même si ceux proposés sont très bons. Et quand c’est bon, on en veut toujours plus, tant pis.
Metal Slug Advance tente de concilier deux extrêmes, un public plus large, à travers une progression facilitée sans pour trop assister le joueur, et une frange de joueurs plus confidentielle, qui trouvera le challenge dans le listing des prisonniers et la collecte des cartes. L’essai est plutôt réussi, malgré une durée de vie globalement moyenne. De quoi faire découvrir une série jubilatoire, pleine d’action et d’humour avec son univers propre tandis que le vieux fan boudera peut-être un peu, mais prendra quand même son pied. Un excellent titre indispensable pour tous ceux qui veulent une bonne dose d’adrénaline sans se prendre au sérieux.