Metro: Last Light
7.3
Metro: Last Light

Jeu de 4A Games, Plaion et Deep Silver (2013Mac)

Un FPS avec un scénario ? Voyons ça...
Après un décevant Bioshock Infinite qui m'avait laissé pantois devant son scénario complexe et immersif, mais franchement déçu par son gameplay et sa réalisation franchement moyenne; j'attendais un jeu capable de me surprendre au moins autant que Dishonored. Et je crois que je tiens le bon bout avec Metro: Last Light.

Au départ, j'avais vaguement entendu parler du roman Dmitri Glukhovski et de son concept de création. L'univers Post apocalyptique bien trash à la Russe m'attirait déjà dans le grandes lignes, et le jeu me paraissait plus que correct d'après les échos obtenus à droite et à gauche. Donc, hop, j'ai profité des soldes Steam. (Pas mal, l'excuse, non ?)
Une dizaine d'euros et un téléchargement plus, tard, en selle Marcel.
Dès le départ, j'ai été frappé par le soin apporté à l'ambiance et à la narration. Le Gameplay vous laisse une grande liberté d'action, entre bourrinage assumé et furtivité totale, ce qui est vraiment très, très appréciable après Bioshock infinite. Certains succès ne sont d'ailleurs pas sans rappeler ceux de Dishonored ou de Deus Ex: Human Revolution, et plusieurs fins sont également disponibles en fonctions de votre empathie pour les Personnages Non Joueurs, (PNJ) votre penchant pour la violence ou votre patience pour les phases de narrations optionnelles. Certaines valent d'ailleurs franchement le coup, comme la séquence au Bolchoï, autre marque d'auto-dérision des développeurs, mais j'y reviendrai plus loin.
On retrouve également une partie des doubleurs de “The Last Of Us“ et une flopée d'autres plutôt talentueux. Donc côté doublage, on a vraiment du très bon.
Côté musique et bruitages, on retrouve des thèmes d'une consonance confondante avec Gustavo Santaolalla. quand en plus on entend l'introduction et son doubleur principal, impossible de ne pas penser à “the Last Of Us“. Pourtant, le compositeur se prénomme Alexey Omelchuk. Alors humour, hommage décalé ou production fauchée, je vous laisse juger...
Le reste de la bande son est plus originale et colle très bien à l'univers glauque et dystopique du soft. Les bruitages cohérents de votre équipement renforcent bien l'immersion, et s'accordent parfaitement avec la direction artistique clairement orientée Survival Horror. Cette touche est intéressante si on considère les échecs relatifs des derniers Resident Evil ou Dead Space. Le résultat est à mon sens très réussi, malgré une scénarisation presque outrancière. Mais y a-t-il vraiment d'autres solutions efficaces ?

Alors parlons-en, justement, de l'immersion. Le jeu fourmille de trouvailles excellentes, qui mises bout à bout vous plongeront par moment dans un état de nervosité suffisant pour déclencher quelques palpitations bien appréciables. Il faudra bien évidemment vous plonger dans l'obscurité, casque sur les oreilles et enfants au dodo.
La plupart de ces trouvailles trouvent leurs racines directement dans l'univers du roman, ce qui renforce d'autant la cohérence de l'univers. On pourra citer des éléments comme la lampe, dont l'intensité varie au fur et à mesure que la batterie se vide, les cartouches de charbons actifs du masque à gaz, à changer pour éviter l'hypoxie, le briquet, les armes customisables ou la dynamo, qui vous permettra de recharger votre lampe ou vos lunettes de vision nocturne, voir d'envoyer une petite pêche à un tableau électrique. Version qualité Russe, le tableau. Il y a de quoi flipper en voyant ça, d'ailleurs.
Les cartouches de charbons actifs pour votre masque à gaz ou encore votre armement bricolé donnent une touche réaliste, cohérente et très vintage à chaque partie, et sont mes petits préférés, mais il faut avouer que l'ensemble de vos gadgets est vraiment classe et parfaitement utile. Rien n'est vraiment dispensable, ce qui est d'autant plus fort que vous avez le choix dans votre tactique de progression.
Chacune de ces trouvailles aura un impact direct sur votre façon de jouer, ce que je trouve vraiment très bien trouvé et bien transposé dans le Gameplay. Une phase de fouille en surface pourra par exemple tourner court si vous n'avez pas suffisamment de cartouches de charbons.
Et puis il y a aussi les clins d'oeil marrant des développeurs. À plusieurs endroits, on vous fera le coup de la panne d'un de vos matériels, en référence directe à la piètre qualité du matériel Russe et en vous poussant de prime abord à croire à un Bug. Le tout sur une zone bien définie à chaque fois, ce qui rend toute autre interprétation hors cadre. Vous serez donc contraints de trouver une solution alternative, rendant du coup certains autres matériels bien utiles, je vous laisse le suspens.
Mais j'ai adoré ce brin d'auto-dérision, d'autant plus intéressant que le jeu n'est pas exempt de Bugs, dont certains franchement honteux.

J'ai par exemple été contraint à plusieurs reprise de recommencer au dernier Check Point après que mon personnage soit resté bloqué avec sa saleté de dynamo dans les mains, sans pouvoir changer d'équipement ni lâcher la dynamo en question... Et quand on doit par exemple (au hasard, hein) descendre d'un ascenseur par le biais d'une action contextuelle, ça fait désordre... Pour un jeu qui est sensé en plus être sorti depuis des lustres, peut être qu'une mise à jour aurait été la bienvenue. Surtout quand en plus on vient de se coltiner une série de monstres bien balaises, avec un stock de munitions limitées et une lampe presque à plat. La classe, quoi.
Mais ce genre de mésaventures est heureusement plutôt rare.

Techniquement, enfin, je note des saccades et quelques chutes de frame rate récurrentes, qui sont parfois dommageables pour l'action en cours, et ça me dérange encore plus que quelques Bugs. Car sans prétendre que ma config soit hors d'état de cause, il y a peu de chance que je puisse l'incriminer: mon Mac date de moins de cinq mois.
Je reste donc mitigé par la performance du moteur de jeu, même si les graphismes et l'animation restent plus que correctes dans l'ensemble.
Le level design reste intéressant, et les maps utilisent un espace vaste et bien géré en surface, contrastant agréablement avec les passages sous-terrains du métro, plus restreints et anxiogènes.
L'ensemble est donc cohérent et plutôt bien mis en place, même si un côté technique vient de temps en temps gâcher le plaisir.

Concernant l'histoire et l'ambiance, je pense que c'est le gros point fort du jeu. Sans bouillonner d'originalité, l'histoire est immersive, dynamique et bien gérée. Ce qui m'amène de plus en plus fortement vers le livre de Dmitri Gloukhovski. L'univers est crédible, crade et stressant. Les gunfights ultra-rythmées peuvent vite devenir dantesques avec certains Boss, et les quelques succès disponibles via Steam vous poussent sans forcer vers une deuxième partie, une fois le jeu fini.
La durée de vie est également très correcte, avec dix-huit heures dans mon cas.

Je retiendrais donc un bon FPS très correct, avec un scénario clairement dans le haut du panier, largement au-dessus d'un Bioshock Infinite, mais tout de même franchement en dessous de Dishonored, tant du point de vue de la narration que de sa réalisation.
amjj88
7
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes MEILLEURS FPS et Faut vraiment que j'y joue...

Créée

le 4 févr. 2014

Modifiée

le 4 févr. 2014

Critique lue 468 fois

amjj88

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