Le premier Metro était une sacrée surprise à l'époque. C'était très beau, très atmosphérique et l'immersion en infiltration était totale. Il s'était rapidement imposé comme le digne héritier de la saga STALKER en laissant un très bon souvenir dans la tête des joueurs. Mais vous savez ce qu'on dit, les suites sont généralement qualitativement en deçà de l'œuvre d'origine, et même si ça se confirme dans la plupart des cas, j'ai préféré vérifier par moi-même.
On repart donc à l'aventure aux commandes du soldat Artyom, éternel stéréotype du personnage muet-novice-mais-super-vénère du FPS. Last Light fait directement suite au premier volet, en considérant le choix des missiles comme le choix par défaut du joueur sur les deux possibles. Cette option consistant à lancer une salve de missiles dont le but était d'anéantir la race alienne tout entière qui menaçait l'Homme… enfin… tout entière, ça, c'est ce qu'on croyait…
Les premières minutes nous replongent dans des environnements très familiers. On reconnait instantanément les lieux poussiéreux et délabrés du métro, où y vivent terrées pour leur survie des centaines de personnes.
Et puis on enfile son masque à gaz pour remonter à la surface. Et là, nos yeux s'écarquillent. Les extérieurs sont magnifiques de désolation. La vie semble avoir quitté les lieux depuis bien longtemps. La fumée et les vapeurs radioactives qui planent sur le sol viennent ajouter un degré de réalisme impressionnant.
Même si on peut lui reprocher des animations et des visages datés, tout comme dans le premier opus, le 4A Engine reste techniquement très convaincant.
On retrouve également toujours ces interactions anodines avec l’équipement, le genre de petits détails très appréciables : le changement manuel des filtres du masque à gaz, le journal de bord éclairé au briquet militaire, la dynamo à relancer régulièrement pour recharger sa lampe frontale, ou la possibilité de frotter la visière de son masque à gaz lorsque la pluie, la boue ou le sang viennent à obstruer la vue du joueur. J'adore ce genre de détails.
L'infiltration est toujours au rendez-vous, c'est d'ailleurs ce que je préfère dans les FPS. Mais malheureusement, elle semble bien trop peu élaborée pour être pleinement appréciable. Elle est gâchée par une difficulté trop permissive et une IA bête à manger du foin. Si votre montre indique que vous n'êtes pas visible, vous ne serez pas visible. Que vous soyez à deux mètres face à un ennemi dans un coin bien éclairé, si le jeu a décidé qu'on ne vous voit pas, on ne vous verra pas. C'est assez dommage…
La musique est trop silencieuse à mon goût. J'ai eu beau augmenter encore et encore le volume, elle reste bien trop discrète. Les transitions entre les niveaux ne sont pas non plus des plus travaillés, même si ce détail s'oublie rapidement grâce à des temps de chargements plutôt rapides.
Metro Last Light ne déroge donc pas à la règle des suites. Il respecte l'ADN de son prédécesseur à la lettre, tout en y ajoutant quelques nouveautés bienvenues, sans jamais s'élever au même niveau. Mais ces lacunes d'une IA ratée et d'un scénario qui s'essouffle après quelques rebondissements prévisibles sont minimisées au profit d'une ambiance marquante qui parvient à captiver le joueur avec talent du début à la fin.
Terminé le 20 juillet 2016.
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