Metroid sur NES est l'épisode fondateur d'une saga qui aura su évoluer et traverser le temps (malgré des absences remarquées sur certaines consoles comme la Nintendo 64 ou encore la Gameboy Color) afin de s'imposer comme une des licences phares de Nintendo après Mario et Zelda. Cet épisode originel, disponible par le biais de nombreux moyens (avec Metroid Zero Mission, sur Console Virtuelle...) est-il pour autant toujours aussi mythique et séduisant ?
Le moins que l'on puisse dire, c'est que dans cet opus NES, on est lâché dans la nature avec si peu de moyens et d'atouts en notre faveur que l'impression d'être seul dans l'espace n'en est que plus renforcée. L'atmosphère de solitude, pesante, est pourtant déjà fort bien mise en valeur par la qualité des bruitages et des musiques, tous mythiques et encore utilisés et remixés de nos jours pour les récentes itérations de la saga.
Malheureusement avec cette intransigeance commence aussi les problèmes de plaisir de jeu pour le joueur d'aujourd'hui. Attention il n'est pas forcément ici question de guerres sectaires entre noob/casual/harcoregamers ou autres étiquettes souvent peu pertinentes ; non ici il est plutôt question de relever des défauts déplaisants, qui n'en étaient pas à l'époque au vu du contexte du passé : le jeune âge du jeu vidéo.
Premier point : il n'y a pas de carte dans Metroid. Et cet élément de restriction n'est d'ailleurs pas un défaut contrairement aux points suivants, puisqu'il crée une volonté et un plaisir de la découverte fort gratifiant et jouissif.
Les choses se corsent avec le deuxième point : chaque mort nous fait réapparaître avec seulement 30 points de vie. Hardcore ? Grotesque plutôt ! Quel est l'intérêt d'avoir trouvé des capsules de vie supplémentaires si c'est pour devoir passer plusieurs minutes après chaque mort à remplir sa barre de vie. D'autant plus que le procédé est long et pénible. Cela n'apporte rien à l'expérience.
Enfin le gameplay en lui-même a pris un sérieux de coup de vieux avec l'impossibilité de tirer en diagonale. Une limitation vraiment pénible de nos jours et qui augmente "artificiellement" la difficulté.
Bref Metroid est inutilement difficile et pénible, et il est aujourd'hui très éprouvant de s'y frotter, malgré le charme encore indéniable des graphismes et l'envoûtement que distille l'ambiance oppressante du jeu.
C'est là qu'on aimerait pouvoir retourner en 1986 pour pouvoir l'apprécier... question de contexte !