MercurySteam Entertainment n'avait pas fait la plus forte des impressions avec son Samus Returns d'il y a quelques années (cf mon avis assez négatif), mal dosé niveau difficulté, souvent illisible, et avec une bande-son complètement oubliable.
J'étais donc peu pressé de jouer à Dread, alors même qu'il s'agissait non seulement d'un nouvel opus, mais d'une suite à Fusion, mon Metroid favori !
J'ai finalement cédé un beau (non, il faisait moche) soir d'octobre après avoir déjà déboursé une petite somme pour la fête de la saison.
Si j'ai au début joué heure par heure (temps in-game), j'ai lors de ma troisième session... essentiellement terminé le jeu d'une traite.
On va commencer par les points négatifs : la bande-son ne mérite toujours pas une quelconque écoute. En soit, elle est la digne héritière de Samus Returns, on ne la remarque pas, elle n'est pas particulièrement agréable, c'est du vide complet, là où le jeu original sur NES, son remake sur GBA ou encore le mal-aimé Hunters avaient des compositions fort sympathiques. Le joueur remarquera également que la carte est assez illisible, et je ne sais pas bien d'où vient le problème. Trop d'icones ? Chaque icone est pourtant utile. Trop de couleurs ? Mouais. Ou peut-être s'agit-il tout simplement de zones trop grandes, si bien qu'une traversée nous semble une tâche monstrueuse quant en vérité, il suffit de cinq minutes pour plier l'affaire.
J'ai aussi un léger regret pour la simplicité de changement de zone de Fusion, qui ici devient un véritable casse-tête... mais c'est une structure qui joue en la faveur du jeu.
Mais alors voilà, le reste c'est validé. L'univers graphique est fort attrayant et j'ai plusieurs fois été impressionné par la mise en scène (notamment aux endroits où l'on peut changer de zone). Le gameplay, si toujours imprécis lorsque l'on s'adonne au shinespark (une habitude de la série), est bien plus dynamique et plaisant que dans Samus Returns. Que l'on prenne son temps ou que l'on soit pressé, Samus est réactive et fait des merveilles. La progression n'est plus hachée tous les trois pas, au contraire, le joueur mène la danse, sauf en ce qui concerne les boss.
Les boss étaient peut-être l'unique aspect qui m'ait plu dans Samus Returns. Les combats étaient exigeants, mais semblaient tout de même à portée du joueur si l'on mémorisait les patterns. Ici, la sauce prend toujours ; quel plaisir de mordre la poussière encore et encore tout en s'apercevant que cet essai-ci était déjà bien meilleur que l'essai précédent. Je n'ai pas passé 40 minutes sur le boss final à 3h du matin par masochisme, mais parce que c'était une expérience vraiment plaisante (sauf pour mes mains, qui vont sans doute me le faire savoir au réveil). Les confrontations avec les E.M.M.I. sont de façon similaire du die and retry, souvent légèrement frustrantes mais jamais trop. Ces séquences qui mélangent course et discrétion mettent nos nerfs à rude épreuve, là encore pour le plus bel effet.
Le scénario réserve son lot de surprises et je me suis exclamé à plusieurs reprises. Mais on ne joue pas vraiment à Metroid pour le scénario, si ?
Bref, de façon générale, ce jeu c'est du pur bonheur, la progression est peut-être légèrement brouillonne par moment mais c'est le logiciel sait parfaitement préparer le joueur à la catharsie qu'il saura lui accorder, contrairement à son précédesseur qui jamais ne procurait un tel sentiment. Passé les 30 premières minutes qui interrompent un peu trop souvent le joueur, c'est une belle expérience.
Stats finales :
J'ai arrêté juste avant le boss final (et 2 minutes d'exploration) à 6h19:50 avec 47% des objets. J'ai fait un tour des zones pour avoir ~60-80% des items dans chacune d'entre elles, et lorsque j'ai sauvegardé à nouveau au même point, j'en étais à 8h00:38 pour 79% des items. Au final, j'ai mis 8h22:16 à terminer l'aventure en mode normal avec 80% des items, mais le jeu précise malicieusement que j'ai en réalité passé 14h16:24 sur ma partie et que je suis mort 138 fois. C'est un beau nombre, 138.
J'aurai donc mis moins de temps pour le terminer que Samus Return, avec une meilleure complétion d'objets et surtout, un plaisir de jeu autrement plus présent.