"Metroid 4". Oh oui. Après de longues années d'attente, Nintendo réussi le pari de faire revivre une de ses plus grandes licences en osant un pitch détonnant : une Samus Aran meurtrie, transformée en être hybride, s'engouffrant dans un laboratoire spatial afin d'éliminer un terrible nouveau parasite, qui a assimilé sa propre apparence.
Metroid Fusion, c'est une ambiance qui, plus encore que celle de ses prédécesseurs, évoque la saga "Alien", avec son héroïne marquée par les épreuves et les combats et son laboratoire envahi par un être extraterrestre intelligent et corrupteur.
Le scénario se révèle nettement plus travaillé que dans les précédents Metroid, tout en plaçant l'action dans un cadre nouveau.
On s'écarte ici de l'exploration solitaire d'une planète et de ses environnements aux relents mystiques, pour traverser moult installations technologiques tout en étant constamment guidé par un ordinateur. Ce cadre étouffant a de quoi déstabiliser les fans de longue date : en effet, le jeu s'avère plutôt dirigiste (malgré son grand nombre de passages secrets), oblige le joueur à suivre des ordres stricts, et se plier à voir des portes qui s'ouvrent et qui se ferment selon le bon vouloir d'"en haut".
Pour autant, je ne critiquerai pas ces choix, qui rendent ce volet suffisamment distinct de ses prédécesseurs en évitant la redite (et de se confronter de front au grand Super Metroid). Sentiment d'oppression, de frustration et de stress (de part notamment la présence inquiétante de votre clone, le SA-X, que vous croiserez à plusieurs reprises, à la manière d'un Némesis dans Resident Evil 3). Ce sentiment d'être un pion peut tout de même agacer, mais fini par s'inscrire dans le scénario dont le dénouement (très "Alienesque" là encore) est une parfaite réussite.
Les amateurs de belle 2D se régaleront devant une réalisation haut de gamme (ça fourmille de détails, l'animation est relativement fluide, les sprites sont parfois énormes) et une esthétique de grande classe (le design du laboratoire régulièrement "bouffé" par le parasite, la nouvelle Samus et son armure "organique", le look ravageur des boss...).
Évidemment, Fusion conserve la jouabilité particulière de la saga Metroid, avec l'acquisition progressive d'upgrades, ses tirs frénétiques, ses phases de plate-forme et l'usage important de la morphball.
Il est intéressant de voir comment tout a été travaillé pour former un ensemble crédible, à l'image de la régénération d’énergie qui se fait cette fois à l'aide aux parasites liés à la nouvelle consistance de Samus, ou bien de l'absence de trouver, comme par enchantement, des missiles sur les cadavres des monstres ...
On ne pourra regrettera qu'une durée de vie assez courte, certains environnements esthétiquement en deçà (NOC, notamment) et une certaine facilité, même si quelques boss se montrent ardus.
Étouffant, captivant, ce quatrième opus de la saga Metroid est une production de grande qualité, digne d'une des plus mythiques sagas du jeu vidéo.
Une des meilleures expériences à vivre de la console, formant avec Zero Mission et son retour aux sources un duo de choc. Mission réussie pour Samus sur Game Boy Advance. Difficile de ne pas regretter l'absence d'un épisode de cette trempe sur DS, et encore d'avantage l'absence total de projet en cours sur 3DS.