Mickey Mania est un jeu de plateforme classique, basé sur le concept original qu’est celui de visiter divers dessin animés de Mickey à travers le temps. L’une des premières choses qui frappe au cours du jeu, c’est la beauté des graphismes et surtout de leur animations. Certains sprites sont dignes d’un dessin animé, un peu comme dans les jeux de David Perry tels que Aladdin et Earthworm Jim. Mais comme dans les jeux de David Perry, la beauté de l’animation se fait au détriment de la précision du gameplay. En effet, le jeu souffre de nombreux problèmes de collisions et de hitbox peu clairs, ce qui entache au plaisir. De surcroît, certains passages sont défectueux au niveau du gameplay : par exemple dans la deuxième tour vers la fin du jeu, il vaut mieux se faire toucher par les objets qui déboulent que de prendre le risque de tomber dans les flammes en les évitant. Le créateur de Mickey Mania, en rejouant à son propre jeu, a reconnu cela !
Le jeu est en grande partie basé sur le « die & retry », ce qui, pour certains, sera peut-être un défaut en soi, mais pas pour moi. Beaucoup de jeux de cette époque sont fondés en tout ou partie sur la mémorisation et cela ne me pose pas de problème en tant que tel. Mais attendez-vous par conséquent à perdre de façon presque inévitable lors des premiers essais.
Bien qu’il s’agisse d’un jeu de plateforme classique dans son système général, le jeu comporte moult bonnes idées et une certaine variété dans les séquences de gameplay, ce qui est agréable. En revanche, je trouve qu’il manque de variété dans ses environnements : le jeu est court, or les deux niveaux parmi les plus longs du jeu (« The Mad Doctor » et « The Prince & the Pauper ») ont une atmosphère de château assez semblable, même si le premier est plus orienté « épouvante ». Et cette atmosphère « épouvante » rappelle aussi un petit peu le niveau « The Lonesome Ghosts ». Il y a certes des variations significatives entre ces niveaux, mais j’aurais aimé quelque chose de plus radicalement différent, c’était sûrement possible en piochant dans les œuvres de Mickey. (Dans le projet avorté que fut Mickey Mania 2, il y avait par exemple un environnement de western.) Mais il aurait certainement fallu que le jeu soit plus long… À noter que le niveau « Mickey and the Beanstalk » tranche davantage avec le reste et est vraiment superbe. Il y a aussi un niveau bonus secret qui change un peu, mais il s’agit… d’un niveau bonus secret.
Comme le jeu est court, en toute logique, il manque quelque peu de contenu. Par exemple, il y a très peu de boss dans le jeu, on en aurait bien aimé davantage, d’autant que le « Mad doctor » et le boss final sont plutôt bien faits et que certains niveaux se finissent sans boss. Pourquoi, par exemple, le niveau « Mickey and the Beanstalk » ne se finit pas avec le géant ? C'est dommage car l’une des qualités de ce jeu, c’est précisément qu’il fourmille de références aux dessins animés sur lequel il se base. Lorsqu’on connaît les dessin animés d’origine, c’est très intéressant de repérer ses éléments dans le jeu.
Bien que court, Mickey Mania est particulièrement difficile, ce qui a été fait délibérément pour compenser la faible longueur du titre. Je n’ai aucun problème avec la difficulté en soi, mais lorsqu’elle s’accompagne de l’imprécision des collisions et des hitbox dont je parlais plus haut, ça devient problématique. Vers la toute fin du jeu, en particulier la phase verticale avec le feu qui monte à toute vitesse et où il faut sauter de plateforme en plateforme avec les ennemis à tuer ou éviter, cela devient presque inhumain (Comment ne pas se faire toucher ?) sachant qu’on a pas le droit à l’erreur et qu’un Game Over fait recommencer depuis le tout début de ce (long) monde.
J’ai mentionné plus haut la qualité générale des graphismes et des animations, mais le jeu se caractérise aussi par certains effets spéciaux particulièrement impressionnants pour de la 16 bits, comme les séquences de tours en 3D ou la course-poursuite avec l’élan. Autre bon point : les musiques. Bien qu’elles manquent un peu de variété dans leur instrumentation et qu'elles sont relativement simples, elles sont vraiment sympathiques et plutôt appropriées dans l’ensemble. J’ai apprécié par exemple la musique « End of Level Boss 2 » ou encore « Tunnels ». D’autre part les effets sonores sont également réussis, par exemple le son lorsqu’on rebondit dans sur un scarabée dans « Mickey and the Beanstalk » ou le son du tir d’arbalète dans « The Prince and the Pauper ». Il y a un bon rendu.
Certains reprochent apparemment au jeu son système de munition trop limité, où l’on arrive rapidement à cours de billes à envoyer. Personnellement, je n’ai pas trouvé que ce soit un si grand défaut que ça. Au début je me suis fait avoir là dessus, et puis j’ai appris à être économe. Mais lorsqu’on connaît bien le jeu (qui est de toute façon basé en grande partie sur le die & retry comme je l’ai dit précédemment) ce n’est pas un gros problème, ça fait partie des choses que l’on apprend à gérer dans le jeu.
En conclusion, Mickey Mania est un bon petit jeu de plateforme, pas un chef d’œuvre, car il souffre de certains défauts et qu’il est hélas trop court mais il possède un certain nombre de qualités significatives qui vous feront passer un bon moment dessus. Il ne vaut probablement pas un World of Illusion, mais ses points forts en font malgré tout un titre mémorable de l'ère 16 bits.
POINTS FORTS
- Graphismes / Animations / Effets visuels.
- Musiques / Effets sonores.
- Pas mal de bonnes idées.
- Variété du gameplay.
- Les secrets.
- Les références aux dessin animés de Mickey.
POINTS FAIBLES
- Imprécision des collisions et hitbox.
- Difficulté mal gérée à certains moments.
- Trop court.
- Manque de variété des environnements.
- Pas suffisamment de boss.