Si on devait résumer Minishoot’ Adventures en une seule phrase, on pourrait simplement parler du genre de jeu auquel il appartient. Et si on devait définir ce genre, on dirait qu’il s’agit d’un « Classic Zelda-like Shmup Bullet Hell Metroidvania ». Je vous rassure, je n’ai pas utilisé ChatGPT pour lui demander de me générer un post LinkedIn en utilisant un maximum de mot-clés pour attirer l’œil des GamerZ, c’est bien cela que les deux développeurs Toulousains de SoulGame Studio ont bien tenté de faire. D’ailleurs, un tel gloubi-boulga de genres mélangés ferait peur à n’importe qui, et à raison. Mais après avoir absorbé mon âme pendant deux jours non-stop, il faut le reconnaître : ils ont réalisé ici un coup de maître.
Car Minishoot’ Adventures est une véritable lettre d’amour aux jeux vidéo. Tout d’abord, l’influence majeure de ce titre est bien évidemment les Legend of Zelda de la meilleure époque : A Link to The Past, Minish Cap ou encore Link’s Awakening. Le jeu est vu du dessus, et nous pilotons un petit vaisseau qui glisse sur la map, avec un laser tout mignon qui fait piou piou. D’ailleurs, au-delà de cette DA très simple mais bougrement efficace, c’est la première chose qui frappe en prenant le jeu en main : le « personnage principal » (ce fameux petit vaisseau) est à la fois très fluide et ultra précis à manier. Il se déplace exactement où on veut, de manière parfaitement naturelle, et il suffit de quelques secondes pour apprécier à quel point l’accent a été mis sur la maniabilité.
La seconde chose qui frappe est cette envie immédiate de vouloir tout explorer. Le jeu nous met très rapidement face à un objectif clair (aller à un endroit précis), mais nous montre aussi précisément les obstacles que nous allons rencontrer (les ennemis) tout en pensant quand même à nous présenter des récompenses si nous prenons le temps d’explorer un peu l’environnement. En quelques minutes, le contrat avec le jeu est posé, et il sait récompenser le joueur pour les efforts qu’il fournit. Dès les premiers ennemis tués, une barre d’expérience se remplit, accompagnée de détails visuels (des petits cristaux à ramasser) et sonores (un petit ding ding lorsqu’un cristal tombe dans la jauge d’XP). De véritables pépites de sucre qui tombent sur la langue et qui illuminent les pupilles de n’importe quel joueur qui se respecte.
Ce sens du détail dans la communication entre le jeu et le joueur transparaît tout le long de l’aventure. Que ce soit lorsqu’on découvre des zones secrètes, qu’on récupère des jetons qui servent de monnaie d’échange pour acheter des améliorations de notre vaisseau, qu’on libère un vaisseau ami prisonnier, ou encore des petits bruits qu'émet notre petit héros lorsqu’il rencontre un PNJ ou reçoit un coup. Le jeu fait plaisir à voir, à entendre, et à jouer.
Et c’est là la chose qui m’a frappé tout le long des 13 heures qu’il m’aura fallu pour finir le jeu : les développeurs ont mis à cœur à rendre leur jeu amusant de bout en bout, en dosant la difficulté pile au bon niveau. Certes, dans la description j’ai utilisé le terme « Bullet Hell ». Et si vous êtes comme moi, ce terme devrait vous donner des petits boutons sur les joues. Pourtant, dans Minishoot’ Adventure, la difficulté est réglée comme du papier à musique, et même si le jeu reste challengeant, il est loin d’être insurmontable dans sa difficulté normale.
Une autre chose agréable est la justesse avec laquelle le joueur est pris en main. L’une des améliorations que l’on peut débloquer va mettre des marqueurs sur la carte pour spécifier qu’il reste des choses à découvrir ou débloquer. Cela donne tout de suite envie de couvrir 100% de la map et d’aller à la recherche de tous ces mini objectifs : pouvoirs spéciaux, bonus d’endurance, ou encore morceaux de cœurs qui sont disséminés un peu partout. On aurait pu vouloir un peu plus de mystère ou des énigmes à résoudre, mais ce qu’il transparaît au final, c’est que les développeurs ont voulu faire de leur jeu un produit entier, propre techniquement, et qui se tient sur ses deux jambes. Et comme je le disais en introduction, c’est un coup de maître.
Le jeu offre de l’aventure, de l’exploration, des combats engageants et qui donnent parfois du fil à retordre. Les niveaux et biomes que l’on traverse sont distincts, variés, et possèdent leur charme propre et leur ambiance musicale. On est amené à rencontrer des ennemis normaux, élite, des mini-boss et des boss principaux qui amènent à débloquer le boss de fin. Il y a une « true ending », et même un peu plus si vous en redemandez encore. C’est propre, c’est bien emballé, c’est suffisamment difficile, ça met des paillettes dans les yeux et les oreilles. Mais surtout : c’est sacrément fun.
Sorti un peu de nulle part, sans réelle communication à part celle de quelques streamers bien choisis qui ont bénéficié de la désormais traditionnelle « opé spé », Minishoot’ Adventure est une véritable pépite, un jeu bien mené comme on en voit rarement, et qui mérite tout le succès qu’il rencontre.