Au premier regard, Mirror’s Edge nous renvoie l’image d’un univers minimaliste : une ville-hôpital blanche, gigantesque et aseptisée, avec tout de même quelques aplats de couleurs vives sur et dans les immeubles. La jeune Faith que l’on contrôle se montre tantôt aérienne, à courir de toit en toit. Tantôt plus vulnérable, cloîtrée dans un dédale de couloirs à la manière d’une souris de laboratoire.
Grâce à elle et son “sens urbain”, les éléments de l’environnement qui peuvent nous aider dans notre course apparaissent en rouge. Tout repose sur l’observation de cette couleur qui, au fil des chapitres cesse d'être une simple couleur mais devient une information autant synonyme de “chemin pour avancer” que de “sortie pour survivre”.
Le style épuré des cinématiques, avec son côté cartoon un peu cheap fonctionne bien et permet de faire avancer l’histoire proprement sans se perdre en effets visuels pompeux.
La notion de contact et de toucher a aussi une grande place dans le gameplay. Les phases d’acrobaties nécessitent de prendre appui sur un mur, de glisser, de tomber, de se balancer. Ce qui nécessite d’avoir conscience des capacités et des limites du corps de Faith. La vue à la première personne réussi ce travail à merveille. Ce système très immersif prend toute son importance lors des phases de combats ou chaque coup que Faith reçoit la fait se plier, crier, saigner. De bons réflexes sont donc nécessaires car les combats reposent beaucoup sur le désarmement de ses ennemis.
L’observation de l’environnement est la clé pour se sortir des situations compliquées dans Mirror’s Edge, cela implique aussi d’être à l’écoute de ce qui nous entoure. Pour nous joueur, c’est la respiration haletante de Faith en plein course ainsi que ses cris de douleurs lors d’une chute ou d’une blessure. C’est aussi une musique effrénée lors des runs qui donne à une simple cascade un c^poté épique, simplement génial.
Pour Faith, c’est son oreillette salvatrice par laquelle elle reçoit de nombreuses indications sur la voie à suivre. On peut avoir l’impression de ne faire “que” suivre les instructions, pourtant
L’ouïe nous sert à percevoir le danger aussi en jeu : un train qui arrive, un poursuivant derrière nous, un garde qui recharge son arme.
Au final, Mirror’s Edge laisse un goût agréable en bouche. Une sorte de mélange acidulé, de sueur et de sang. On sent d’ailleurs au moment de franchir la ligne d’arrivée que la course ne fait que commencer. Si j’avais un petit conseil à donner pour le second opus qui arrive : "Run, run you clever girl !"