Aprés avoir terminé Mirror's Edge premier du nom, j'en étais convaincu : DICE avait là un potentiel énorme. Durant les années qui suivirent, j'ai fini le jeu, encore et encore. J'ai arpenté les toits de la ville, j'ai regardé ce ciel bleu/violet et ces avions, calmes, silencieux, qui passaient alors que je grimpais un tuyau. J'avais repassé la scène de fin, magistrale, en boucle. Le premier opus m'avait marqué comme aucun autre jeu avant lui. Certes, le scénario n'était pas très original. Mais il faut rappeler que le titre était censé servir de rampe de lancement à une trilogie, et qu'à ce titre, l'histoire, finalement, n'était pas croustillante. Certes, la durée de vie était courte. Mais Mirror's Edge avait su imposer, plus qu'un jeu, une véritable expérience : un univers dans lequel on se plonge corps et âme et qui ne nous lâche pas. Pour moi, aucun doute possible, ce jeu était mon préféré. L'attente était donc énorme, et enfin, il y a quelques jours, j'ai pu mettre la main sur ME : Catalyst. Et même si ce dernier n'est pas à la hauteur de son aîné ... Bon sang, j'ai pris un pied d'enfer !
Ayant une bécane assez âgé, je n'ai malheureusement pas pu profiter du titre au maximum de ses capacités visuelles. Malgré tout, vu le rendement en Faible/Moyen, en Ultra, le jeu doit être absolument sompteux. Les cinématiques sont grandioses. La direction artistique fait mouche : se balader sur les toits de la ville est jouissif, tout comme dans les bâtiments. Premier point positif donc : ME , visuellement parlant,claque bien comme il faut.
Ensuite, parlons musique : on prend les mêmes, et on recommence, et c'est tant mieux. Encore une fois, le premier opus était une expérience, et la bande-son faisait corps avec le gameplay et la direction artistique. Le tout était parfait. Encore une fois, ici, c'est un sans faute : musique d'action, d'ambiance, c'est tantôt relaxant, tantôt épique, mais toujours poétique. J'écoute d'ailleurs l'OST alors que j'écris ces lignes. Enfin, la musique de fin est hallucinante : ME premier du nom avait fait fort avec Still Alive de Lisa Miskovsky, son succésseur tape haut également.
Les doublages sont géniaux, en particulier Faith et Icarus.
Niveau gameplay, y'a pas à dire, DICE s'est surpassé. Faith est agréable à prendre en main, et surtout, celui-ci s'est étoffé : la panoplie en combat s'est améliorée, on a vraiment l'impression de diriger ses coups, même si l'IA a tendance à être un peu bête sur les bords. C'est pas un problème, étant donné que ME n'a JAMAIS eu vocation d'être un jeu de combat. Le premier pouvait même se finir sans combattre personne. Les mouvements sont jouissifs au plus haut point : en plus des techniques traditionnelles, deux trois bonnes idées viennent amener du pep's à l'expérience : je pense notamment aux gouttières qui vous font faire un 90° ou encore la double course murale. Le grappin est lui aussi une bonne idée, bien qu'un peu trop facilement utilisé sur certains passages. Enfin, le level design est monstrueusement bon : on en a pour tous les goûts, et même si certains chemins ne sont pas bien clairs, dans l'ensemble, c'est génial et surtout varié.
On va maintenant aborder le moins bon : le scénario. C'est du vu, revu, méga revu réchauffé pour le genre. De nombreux archétypes assez lisses sont présents, niveau personnage. Et c'est vraiment dommage. Avec un meilleur scénar', le jeu aurait été démentiel. Malgré tout, encore une fois, ce n'est pas un problème, tant l’exécution et la mise en scène de Catalyst sont époustouflantes : peu importe le manque d'originalité : je n'ai aucun problème à voir la même histoire 300 fois si elle est bien réalisée et bien exécutée . Ce qui est le cas ici. Mention spéciale au personnage de Faith qui, BD et Jeu combiné, est très intéressant, et bien loin d’être sans reproches. Icarus également est excellent, bien que convenu.
Vu comme ça, on ne pourrait pas bien voir en quoi le premier du nom est meilleur que Catalyst : pourtant, la différence est là, et elle est flagrante : là où ME était une expérience à vivre, Catalyst est excellent, mais reste un jeu. Et ça, c'est une différence de taille : les bruitages de Faith sont moins présents, on a le droit à un hub et des marqueurs, des techniques à déverrouiller au fur et à mesure de l'aventure, et une carte avec une foultitude de missions. Pour le joueur lambda, ça peut sembler être une force, pour moi, c'est tout le contraire : on perd toute l'essence et le charme du premier volet, et ce, juste parce que de nos jours, un jeu de ce type doit remplir un certain cahier des charges : missions annexes, aspects RPG, personnalisation, aspect social .... Les cinématiques magnifiques du premier opus, faites en dessin façon BD, ont laissé place à des passages certes techniquement somptueux, mais encore une fois, totalement dans les clous de n’importe quelle grosse production. A vouloir trop coller à une production classique, Mirror's Edge a légèrement perd son âme.
Le truc, c'est que cet écart entre les deux impacte le reste : l'expérience était telle dans ME qu'on se moquait des faiblesses du scénario, et que l'univers semblait encore plus beau.
Malgré tout, ME : Catalyst est une énorme claque. Parce que l'univers si génial du premier est de retour. Parce que malgré tout, on prend un pied total à sauter de toit en toit, à suivre cette histoire, et surtout, à incarner un personnage comme Faith, qui est pour moi un des meilleurs de jeuxvidéo, d'autant plus avec Catalyst qui a su lui donner un background et la mettre en avant. C'est grandiose, une fois de plus. Merci DICE.