La Lune est partie. Dans ces terres antiques, où les jeunes guerriers contemplent le firmament et y voient l'inspiration de héros légendaires, la Lune est partie. L'astre serein aux mille facettes n'éclaire plus les villages, les druides comme les sorcières se voient désarmés face aux nuées d'étoiles en mal de leur reine. Commence alors une quête pour ramener le doux disque d'argent dans la nuit accueillante.
Vous n'avez que quelques jours pour sauver la Lune. Une partie est courte, deux heures peut-être. Choisissez bien vos compagnons, car le voyage sera malgré tout éprouvant. Et par-dessus tout, faites attention aux activités auxquelles vous vous adonnez, aux réponses que vous fournissez aux voyageurs désemparés, à l'aide que vous donnez ou que vous refusez. Prenez garde aux vieilles pierres et aux étranges végétaux, et sachez que chaque endroit ne sera visité qu'une seule et unique fois...
Ça vous rappelle quelque chose ? Normal. Voici deux ans pile sortait The Yawhg, formidable jeu d'aventure de Damian Sommer, qui proposait peu ou prou le même déroulement. Tout y est : le compte à rebours, la fin tragique, le choix d'activités comme principal moteur de l'évolution du personnage, le tout illustré simplement mais avec goût.
Cependant, Moon Hunters va plus loin en ajoutant un aspect rogue-like simple mais bien fichu, carré, fluide, rapide. De plus, coup de génie, le concept des constellations et des générations stimule, motive à recommencer encore et encore. L'échec ou le triomphe importent, et le souvenir de vos exploits se voit inscrit dans l'esprit des générations futures, il les inspirera ! Partie après partie, les nouveaux succès se bâtissent sur les anciennes victoires.
Juste écrin de l'expérience vidéoludique, la direction artistique est splendide, rigoureusement maîtrisée et d'une efficacité rare. De la fantasy mésopotamienne, ça se voit trop peu, et les développeurs de Kitfox Games ont tiré le meilleur de l'univers proposé. Humains comme créatures sont reconnaissables au premier coup d’œil, souvent masqués, toujours vêtus d'atours pseudo-assyriens aux couleurs éclatantes, aux motifs géométriques.
Moon Hunters bénéficie, enfin, d'une bande-son touchante, pleine de nostalgie autant que d'héroïsme.
À faire et à refaire, en solitaire ou avec des amis. Chaque partie est unique et regorge de surprises.