Muramasa est ce que j’appellerais un chef-d’œuvre vidéoludique. Il y a certains jeux pour lesquels, en y jouant, on se dit « ouah, ce jeu me parle ». Eh bien c’est le cas de Muramasa pour moi.
Concrètement le jeu se résume en deux mots : contemplation et action. D’où mon titre très bien trouvé.
Contemplation parce que l’habillage du jeu est l’un des meilleurs que je n’ai jamais vu, peut-être le meilleur. Les graphismes sont simplement un régal pour les yeux et les musiques sont fabuleuses et s’accordent toujours parfaitement aux paysages que l’on parcourt. L’impression de jouer une estampe japonaise est réelle et sublime. Pour ce qui est de la musique, Vanillaware a eu la judicieuse idée d’incorporer de la musique dynamique, c’est-à dire qu’une même musique a une version normale et une version pour les combats, et les deux s’intervertissent sans interruption en fonction de l’action. C’est un concept excellent, particulièrement dans un jeu comme Muramasa qui repose beaucoup sur l’immersion, le fait de faire varier le thème d’une zone plutôt que d’avoir une musique à part pour les combats change réellement la donne. Cela permet également de rendre les combats de boss plus impactant puisqu’eux ont chacun leur musique, toute excellentes.
Action parce qu’on passe le plus clair de notre temps à se battre. Le gameplay est très simple : presque tout se fait avec le bouton A. Les combats sont dynamiques, avec un style très aérien ; le jeu est facile à prendre en main et les combos s’enchaînent sans problème. En bref, le gameplay est jouissif et nerveux, ce qui se mélange très bien avec tout l’aspect contemplation, et on alterne donc entre la délectation de la beauté du jeu et le bourrinage bien plaisant.
On pourrait penser, à juste titre, qu’un jeu qui se résume à ça deviendrait très rapidement ennuyeux. Mais le jeu est court : j’ai mis 25 heures pour voir toutes les fins, et on peut peut-être rajouter une dizaine d’heure pour faire tout le contenu annexe, ce qui donne au final une durée de vie respectable pour un jeu de ce genre mais pas excessive pour tous ceux désirant le finir à 100%.
J’aime beaucoup la manière dont est narrée l’histoire. Le scénario est suffisamment intéressant pour que l’on ait envie d’en savoir plus, mais il est présent en toile de fond. Il prend une place minimale dans le temps de jeu et passe par les dialogues obligatoires avant et après chaque combat de boss. Le scénario n’entrave donc pas la progression du joueur et est même bienvenue puisqu’elle nous permet de souffler un coup avant et après un long combat de boss. Que le scénario prenne aussi peu de place tout en restant assez intéressant et touchant est une petite prouesse appréciable. Je dois tout de même dire qu’il est un peu difficile de retenir tous ces noms japonais, et parfois on se perd un peu. De même, le jeu est tellement ancré dans la culture japonaise que des tas de références nous passent sous le nez si on ne se renseigne pas, malheureusement.
Je vais parler des quelques défauts qu’on peut trouver au jeu :
- La cuisine est inutile. Je parle de l’option présente dans le menu qui permet de cuisiner avec les ingrédients qu’on récupère. Je n’en ai jamais eu l’utilité car pour obtenir de l’énergie pour la forge, les restaurants qu’on trouve dans les villages sont largement suffisant, et on a des tas d’objets pour récupérer de la vie. Au pire, on peut même se laisser mourir pour récupérer de la vie étant donné que la mort n’entraîne aucune conséquence ;
- les décors peuvent parfois rendre les combats plus difficiles et brouillons, surtout les décors verticaux. Dans de rares cas, les décors peuvent même cacher l’action ;
- il n’y a pas de système de voyage rapide avant d’avoir fini le jeu, si ce n’est quelques transporteurs qui vont rarement là où ça nous arrange. Mais bon, ce n’est pas si long que ça de se déplacer à pied ;
- les décors se répètent un peu trop. Ils ont beau être sublimes, c’est dommage ;
- le jeu est un poil trop facile. Même en difficile, la meilleure option est souvent de bourriner, même contre les boss. Seuls certains défis annexes demandent parfois d’aborder le combat sous un angle différent et de réfléchir à ses actions. Cela dit, il existe un mode supplémentaire après avoir fini le jeu qui nous limite à 1 point de vie, ce qui, j’imagine, change considérablement le gameplay. Je laisse ça aux acharnés ;
- les combats sont souvent brouillons et il peut être frustrant de ne pas savoir ce qui nous touche ;
- pour les défis annexes, rien n’indique s’ils ont été complétés ou non. Ça n’aurait pourtant pas été compliqué à faire ;
- le plus gros défaut, c’est que le jeu est effectivement très répétitif. Mais pour un jeu aussi court (environ 12 heures pour finir les deux scénarios une première fois), je vois ça comme du pinaillage.
En conclusion, Muramasa est une expérience vidéo-ludique, un petit bijou de la Wii développé par un studio encore bien trop méconnu aujourd’hui. Les quelques défauts ne sont rien face aux qualités indéniables du jeu et à la magie qu’il dégage.
Sans conteste l’un de mes jeux préférés.
Validé par le chef !