Tout ce qui relève de la SF dans ML(A) il n'y a rien à redire si ce n'est que c'est palpitant de A à Z, l'intrigue autour de takeru, des beta, des mondes alternatifs, des TSF, des enjeux militaires, etc m'a vraiment pris aux trippes. La narration est le plus gros point fort d'MLA car elle est extrêmement immersive en plus d'être nuancée, il n'y a jamais de solution fixe et absolue aux problèmes tout comme il n'y a jamais de bonne manière de penser. Cependant, tous les personnages aussi différents soient-ils tant esthétiquement que dans leur réflexion convergent tous vers le même objectif, à savoir vouloir exterminer les BETA.
Je tiens également à signaler que tous les nouveaux personnages introduits dans MLA sont excellents et peut être même meilleur au final que le cast de base qu'on se coltine depuis extra (je pense notamment au Major Walken, au lieutenant Hayase, au Shogun Kobuin ainsi qu'au capitaine Isumi, bien que la plupart d'entre eux n'apparaissent que brièvement au final). Des personnages comme Tsukuyomi ont également une excellente évolution dans MLA (ce qui est fort car elle était détestable dans Unlimited).
De cette manière je dirais que mes arcs préférés sont très clairement l'attaque de Sadogashima ainsi que l'arc protection du Shogun pour leur côté militaire extrêmement immersif (j'en avais rien à foutre des mecha avant, ces 2 arcs m'ont fait un peu plus kiffer la chose). En bref sur le plan narratif ainsi que sur la dimension SF ML peut clairement s'asseoir à la table des plus grands selon moi.
En revanche, quelque chose plombe un peu le tout pour moi, cette chose étant la dimension romance/eroge dont l'auteur n'a malheureusement pas souhaité se débarasser dans MLA et qui n'apporte pas grand chose si ce n'est de la gêne (je fais notamment référence à un certain passage du chapitre 9 qui est tout simplement malsain et insoutenable sur la forme en non censuré bien que le fond soit très intéréssant).
Outre la gêne et le côté fan service grossier fait pour plaire au lectorat masculin (japonais), cette dimension entache pour moi malheureusement la composante narrative du récit et l'intrigue même, dont pourtant l'auteur s'était donné extrêmement de mal à nuancer et à complexifier. Je m'explique, ce que j'ai trouvé extrêmement habile dans ML(A) de base c'est que via l'excellent personnage de Kouzuki, l'auteur n'a cessé d'objectiver le monde alternatif, ses tenants et ses aboutissants ainsi que le délire inter dimensionnel de manière à rendre son existence même extrêmement crédible réaliste et pédagogique tout du long de l'aventure pour le lecteur en vu de le rendre le moins bullshit possible, ce qu'il a très bien réussi à faire et que peu d'auteurs arrivent à faire pour ce genre de délires.
Cependant, la fin d'MLA vient plomber et démystifier tout ce story telling scientifique et immersif en présentant l'amour, un simple sentiment à la con si je puis dire comme cause objective de tout ce qui arrive à Takeru, comme quelque chose d'assez puissant pour modifier la causalité même en bouleversant les lois naturelles et l'équilibre dimensionnel ce qui est à mon sens extrêmement maladroit et simpliste. Alors oui d'une certaine manière cette importance qu'a l'amour dans le récit peut paraître logique au vu de toute la genèse même de la trilogie mais pour le coup on aurait très bien pu s'en passer car elle entache tout le travail excellent lié à la SF. En ce sens je dirais que la fin d'MLA est une fin typiquement faite pour plaire à un lectorat féminin car on retrouve tous les clichés typiques de la conclusion du récit amoureux tragique bateau qui joue volontairement sur le même registre émotionnel que des récits amoureux shakespeariens à la con. Alors oui certains peuvent argumenter que cette dimension est peut être l'une des meilleures qualités de la trilogie mais pour ma part j'en ai strictement rien eu à foutre de savoir avec qui Takeru allait finir au final, ni de ce qu'il pouvait lui arriver sur le plan affectif, je voulais juste qu'il rentre chez lui.
Au mieux j'ai trouvé tout ce côté haremesque redondant et stéréotypé au point d'entacher l'écriture même de certains persos (Meiya, notamment à la fin d'MLA) alors qu'il y avait matière à en faire des persos quasi parfait (c'est peut être pour ça au final que tous mes perso féminins préférés de l'oeuvre sont ceux qui ne soient pas spécialement liés à Takeru sur le plan amoureux/intime).
Cependant, j'ai quand même extrêmement apprécié ma lecture de toute la trilogie et je ne regrette pas un seul instant de l'avoir lu.
Pour finir, je dirai que si vous cherchez un excellent récit de science fiction sauce japonaise je ne peux que vous conseiller la lecture de la trilogie mais en revanche si vous êtes un peu réfractaire comme moi au developpement amoureux simpliste et stéréotypé ainsi qu'au côté harem/eroge volontairement assumé (et d'une importance capitale au final), sachez que cela pourrait vous gêner pour apprécier pleinement cette trilogie, sans doute à sa juste valeur...