Mystic Quest est bien plus qu’un simple jeu pour moi, c’est le point de départ de ma passion pour les RPG et peut-être même pour le jeu vidéo en général.
À une époque où tout me semblait nouveau, ce titre m’a ouvert les portes d’un genre fascinant, où l’exploration, la stratégie et l’imaginaire prenaient le pas sur l’action brute. Bien qu’il soit souvent critiqué pour sa simplicité, il reste, à mes yeux, une œuvre à part, une porte d’entrée idéale pour découvrir la richesse du RPG.
Les Japonais l’avaient pensé comme un RPG simplifié pour le public occidental, une manière de séduire des joueurs peut-être moins familiers avec les mécaniques complexes du genre. Et si cette approche condescendante peut prêter à sourire, le jeu remplit parfaitement son objectif!
Il offre une introduction douce et engageante à ce qui fait la magie des RPG. Pas de systèmes alambiqués ou de courbe d’apprentissage intimidante ici, mais une aventure simple, claire et immersive.
À l’époque, ce jeu était une énigme pour mon père, habitué à des jeux d’action plus directs.
Lui ne comprenait pas comment un jeu sans action immédiate pouvait captiver. Pong, Pac-man, Mario, mettons nous à ça place, c'était bien trop nouveau!
Mais moi, c’était tout l’inverse. Je découvrais un monde où le temps s’arrêtait pour me laisser réfléchir, où chaque rencontre devenait une opportunité d’apprendre et de progresser.
Cette sensation d’avoir le contrôle, de pouvoir explorer, expérimenter, et résoudre les défis à mon propre rythme, m’a profondément marqué.
Puis il y avait aussi cette place à l'imaginaire. Pas besoin de graphismes ou d'animations compliqués, on se fait plus ou moins ça dans notre tête pendant les affrontements, ou tous devient bien plus pragmatique.
Le gameplay de Mystic Quest est volontairement épuré. Les combats au tour par tour, bien que simplifiés, offrent une belle introduction aux mécaniques de base du genre :
choisir ses actions, gérer ses ressources, et comprendre les forces et faiblesses des ennemis. C’est une structure qui, même si elle peut sembler limitée aujourd’hui, avait cette capacité rare de rendre le joueur curieux et impliqué, surtout pour un novice.
L’exploration est un autre aspect marquant. Chaque zone est clairement délimitée, avec des chemins simples et des énigmes légères qui encouragent à avancer sans jamais se sentir perdu. Les donjons, bien qu’assez linéaires, sont ponctués de petites mécaniques comme des interrupteurs ou des blocs à déplacer, qui ajoutent une touche de dynamisme et renforcent l’impression de progression.
Chaque nouvelles armes est aussi un levier pour avancer comme dans un metroidvania dans les niveaux et ça nous rend ça bien plus accessible, qu'une navigation dans des menus qui pourraient casser le rythme.
Visuellement, Mystic Quest reste charmant malgré son âge. Les décors, bien que simples, sont colorés et accueillants, et les sprites des personnages et des ennemis dégagent une certaine personnalité.
La bande-son, composée par Ryuji Sasai et Yasuhiro Kawakami, mérite une mention spéciale : des mélodies mémorables et entraînantes qui accompagnent parfaitement l’aventure et restent gravées dans la mémoire bien après avoir posé la manette. Clairement les meilleurs thèmes de combats de RPG sont déjà dans ce titre et je sais que je les auraient en tête toute ma vie.
Pour autant, le jeu n’est pas exempt de défauts. Sa simplicité, qui est une force pour les débutants, peut aussi devenir une faiblesse pour les joueurs plus expérimentés. Le manque de profondeur dans les systèmes et la linéarité de l’aventure limitent sa rejouabilité et sa capacité à captiver sur le long terme.
Mais pour un premier RPG, ces critiques semblent presque secondaires face à l’impact qu’il peut avoir. Cependant celles et ceux qui savent qu'il y a une technique misérable pour skiper le boss de fin ne pourront pas me contre dire.
Mystic Quest est un jeu qui a su remplir son rôle à merveille, celui d’initier une génération de joueurs à la magie des RPG. S’il peut sembler trop basique aux yeux de certains, il reste une œuvre qui brille par son accessibilité et son charme. Pour moi, il sera toujours ce premier pas dans un genre que j’adore aujourd’hui, et rien que pour cela, il mérite toute ma reconnaissance.