Gris foncé
C’est GRIS, mais en gros c’est la version raffinée, où l’émotion est déportée sur la faune, la flore. C’est bien exécuté, d’une précieuse beauté, mais le rythme n’est pas plus palpitant que le jeu...
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le 21 oct. 2024
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Neva est le second jeu de Nomada Studio après Gris. Et je me dois de revenir sur ce dernier puisque j'ai un ressenti similaire envers ce dernier projet.
Gris était beau, magnifique, poétique et? En ce qui me concerne lent et froid par son côté très abstrait. Et malgré son esthétique inattaquable, l'ennui m'a rapidement accompagné une bonne partie de l'aventure pourtant très courte.
Le trailer de Neva promettait à nouveau ce sens de l'esthétisme mais avec un semblant d'action, une relation et des émotions avec notre compagnon à 4 pattes. Sur ce dernier point, j'ai encore du mal à déterminer précisément pourquoi je n'ai pas ressenti cet attachement progressif entre les 2 protagonistes. Une première piste serait l'utilisation de poncifs de manière assez artificielle selon moi.
Attention, zone de spoil: lors de l'intro, la mort d'un animal, une mère, qui plus est. Pourquoi ça ne fonctionne pas sur moi? La précipitation de la scène: on ne prend pas le temps de nous présenter les protagonistes (base de toute narration) pour s'attacher à eux. Oh le loup est en difficulté, il souffre, il est mort... Je suis plutôt gêné par cette mécanique artificielle pour nous imposer une émotion, le ressort utilisé est ici la souffrance animale et pas l'attachement qu'on pourrait avoir développé pour cet animal. C'est là que le jeu opère une distance entre lui et moi, ce côté impersonnel... et il n'arrivera jamais à me saisir comme avaient su le faire les intros respectives d'Ori And The Blind Forest ou même The Last Of Us. Je reste un instant encore sur les poncifs mais oui, cette thématique nature/écologie/cycle de la vie/parentalité est éculée: on devrait s'émerveiller parce que c'est clairement, fortement inspiré de Miyazaki (merci Princesse Monoké et Le Voyage De Chihiro)? Et bien non, pour moi, c'est une facilité voire de la fainéantise intellectuelle. Mais peu importe finalement, c'est magnifique et ça fait penser à Miyazaki, on devrait donc être content.
Parlons maintenant un peu du gameplay. Si on veut rester superficiel, on peut dire que le personnage se contrôle à la perfection, avec des mouvements bien plus nerveux qu'auparavant et d'excellents feedbacks dans les attaques puisque oui, nous avons ici un katana pour nous défendre. On restera sur quelque chose d'assez minimaliste, combo de 3 attaques et une attaque plongeante: simple, efficace, limpide. Ce qui va surtout m'intéresser ici est comment l'interaction avec notre compagnon s'exprime dans le gameplay. Alors, cela va évoluer au fur et à mesure des saisons où Neva grandit. Au début, on peut simplement l'appeler ou le caresser avec son bouton attribué, puis on pourra l'envoyer attaquer ou immobiliser un ennemi. Donc, l'interaction, en dehors de la première saison va se faire essentiellement au niveau du combat et désolé mais Neva va donc se résumer à un gadget/arme, très efficace certes mais d'un point de vue relationnel/émotionnel, c'est très léger. Pas spécialement de coopération pour les énigmes ou pour la plateforme et oui, c'est très dommage dans un jeu qui cherche clairement à nous émouvoir mais ne valorise l'animal que dans les combats. Ensuite, j'ai un souci (oui, encore) avec ce système d'arène et de vague d'ennemis, je trouve que cela dénote avec le côté organique du jeu et le rend très haché: arène/plateformes/énigme/arène/plateforme/énigme et quelques fois, long backtracking panorama. Et surtout, tu rencontres un nouvel ennemi, découverte et compréhension du pattern de l'ennemi, tu avances et paf, cet ennemi en 2 exemplaires puis paf en 3 exemplaires, puis paf, mélangés avec d'autres mobs. J'ai trouvé ça d'une redondance et d'un scolaire, au même titre que les énigmes, peu passionnantes (très proches de celles de Gris finalement)
Alors oui, si le fait que le jeu soit sublime visuellement et musicalement avec un gameplay efficace et une jolie bêbête qu'on peut caresser vous suffit, que le thème de la parentalité/écologie vous semble original et bien, vous pouvez y trouver votre compte.
En ce qui me concerne, c'est clairement insuffisant, ayant joué à des expériences marquantes telles qu'Ori, tous les Fumito Ueda, Journey, Inside...
PS: je précise que je suis totalement la cible, j'adore les cinematic plateformers, les animaux et suis sensible à l'écologie
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le 19 oct. 2024
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