Je fais partie de la vaste minorité qui est passé à côté de la « révolution Neverwinter Nights »[1] à sa sortie. Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir persévéré, le thème principal agissant tel un appât m'amenant régulièrement à l'écran de création de personnage. Il doit probablement s'agir du jeu sur lequel j'ai créé le plus d'avatars, sans jamais les jouer.
Il faut dire que Neverwinter Nights a immédiatement fait suite à Baldur's Gate 2. De beaux décors peints parsemés de petits éléments animés et de plans (de « caméra ») toujours bien pensé, je suis passé à de la 3D ultra laide et à une gestion de caméra pourrie. D'une belle interface, limitée mais efficace, je suis passé à une interface personnalisable et bordélique, si mal fichue que même certains projets amateurs auraient mieux fait.
Le scénario de l'aventure solo n'a rien arrangé « Bonjour, on t'a formé, maintenant faut que t'aille dans chaque quartier de la ville récupérer une des quatre créatures qui se sont barrées. ». La gestion de l'équipe non plus, puisqu'un seul personnage supplémentaire pouvait être recruté, et sans aucun espoir de le contrôler manuellement.
Les combats étaient également très mal équilibrés : la petite criminalité se faisait littéralement dépiauter par mon compagnon demi-orque, alors que les boss nous mettaient à tous les deux une sacrée branlée.
De fil en aiguille, je suis arrivé au chapitre deux, et je n'ai plus jamais rechargé ma partie. Je ne doute pas que les nombreux serveurs de jeux soient encore aujourd'hui des lieux propices à un roleplay riche et profond, mais le moteur de jeu de Neverwinter Nights a toujours été un grand obstacle à mon test de la partie multijoueur. Qui plus est : je ne roleplay pas avec des inconnus.
Je salue tout de même l'effort que Bioware fut lorsqu'ils mirent à disposition un binaire permettant de jouer au jeu nativement sous Linux. Sans demander de supplément.
[1] http://youtu.be/aD8BnROvBRc
Version distribuée à l'origine sur le premier CD de BG2. La musique est celle du thème principal d'Icewind Dale.