Jouer à Ni No Kuni, c'est s'abandonner à la simplicité de l'enfance, à la beauté de décors enchanteurs et à l'efficacité de l'animation Ghibli. C'est régresser à l'âge de cinq ans, l'âge où l'on vous apprend que la bonté, la gentillesse et l'altruisme sont les valeurs cardinales.


Jouer à Ni No Kuni, c'est évoluer dans sa zone de confort. Aucune surprise à l'horizon. Level 5, pour sûr, n'est pas là pour révolutionner le genre du RPG. C'est plaisant, pourvu qu'on passe outre les cinq premières heures avec son système de combat au départ répétitif et peu varié. Mais à mesure que les possibilités s'étoffent, que le monde s'ouvre et s'offre à nos envies d'exploration, on est transporté par le gameplay qui permet la définition d'embryons de stratégie lors des combats, ainsi que par cette histoire de petit garçon qui veut sauver sa maman des affres de la mort, la retrouver, comme si rien ne s'était passé.


Ni No Kuni fait apprendre à son personnage principal la magie, mais en profite pour lui inculquer par la même occasion des leçons de vie, d'entraide, d'amitié, de bienveillance. Le jeu se diversifie avec Myrta la guérisseuse/charmeuse de familiers et Faco le voleur blasé et attendri. Il offre aussi des tas de mini quêtes, à base de chasse aux monstres et d'élevage de familiers, dans la plus pure tradition de la Pokémonite et du Tamagochi-like. C'est aussi rendre service aux gens et insuffler dans leur coeur un sentiment, une émotion que Shadar le Légat leur a dérobée.


Ni No Kuni est un véhicule de rêves, comme chevaucher à dos de dragon après l'avoir soigné en ayant trouvé son âme soeur tourmentée. C'est aussi voyager dans le temps et entre deux mondes, pour réparer dans l'un les choses qui vont de travers dans l'autre. Le jeu est un immense conte enfantin mené avec classicisme et efficacité, peuplé autant de figures débonnaires que de cauchemars qui étreignent le coeur de leurs victimes, qui font (un petit peu) peur.


Ni No Kuni est un grand bol d'innocence, de fraîcheur, de simplicité et de tendresse, une odyssée tranquille et douce, bercée par les accords du vieux complice de toujours Joe Hisaishi. Comme par magie, l'alchimie entre Level 5 et Ghibli accouche d'une invitation d'une soixantaine d'heures à la rêverie, nimbée des charmes de l'enfance enfuie.


Behind_the_Mask, qui a gagné son badge d'entraide.

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le 18 août 2015

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