Nidhogg, c'est un peu le Prince of Persia 2.0
Si ce n'est qu'il a gagné en fluidité vis à vis de son ancêtre.
En violence aussi, le nouveau petit prince que l'on incarne est guère rassasié par un simple coup d'estoc, pour bien étancher sa soif d'hémoglobine il choisira plutôt de jouer à "Pic Pirate!" avec la gorge de son nemesis, sauts périlleux et autres triples flips aboutissants à une bonne grosse babouche dans la face, en passant par l'empalement en lançant sobrement son glaive, et sans oublier la fabuleuse conclusion façon "FINISH HIM!" en arrachant le coeur de celui qui aura eu la mauvaise idée de rester lézarder trop longtemps par terre.
Nidhogg, c'est aussi un gameplay finement ciselé, d'une prise en main foudroyante, d'une nervosité telle qu'il est déconseillé à quiconque ayant l'épilepsie facile de se prêter à l'exercice.
Par moment, j'ai notamment cru jouer à un savant mélange de baston et de "pierre-feuille-ciseaux", où je pouvais narguer pendant des secondes entières(qui dans ce jeu peuvent être assimilées à des minutes au vu de la vélocité des évènements) mon ennemi, alternant vigoureusement une position de mon fleuret haute, puis basse, puis à mi hauteur. Qui de lui ou de moi fera le mauvais pas en premier ?
Être l'heureux détenteur d'une certaine facilité pour le bluff vous sera salutaire ici, la victoire appartenant à celui qui saura le mieux faire danser autrui sur le mauvais pied.
Et il va sans dire que pour le moins retors des deux, l'entorse est des plus brutale !
Un jeu de plateforme/combat tout à fait plaisant qui présente donc des mécanismes intéressants, qui gagnent en subtilité au fil de nos confrontations aux diverses situations.
On lui reprochera tout de même un prix élevé pour un contenu aussi mince, pour un style graphique qui crève un peu les yeux avec son pixel-art légèrement douteux et aux couleurs horriblement criardes. Certains essayeront peut-être de vous vendre qu'il s'agit d'un choix artistique, pour ma part j'en doute fort, je miserais plutôt sur un manque notoire d'inspiration, de moyens, voire de réel talent en matière d'illustration, et ce quand bien même l'auteur revendique un amour nostalgique pour la console Atari.
Mais n'oublions pas que l'on sait à quoi s'attendre dans le domaine des jeux indés, les graphismes étant bien souvent allégrement relayés au dernier plan, à la faveur d'un concept ludique plus élaboré, et ce n'est clairement pas pour me déplaire, c'est exactement ce que je cherche.
Après, s'il est possible de concilier les deux, c'est à ce moment précis qu'on obtient alors de véritables pépites.
Nidhogg est un concept qui mériterait donc d'être fortifié, et en l'état, vaut déjà le coup d'être essayé.