Nier, un jeu qu'on m'a souvent recommandé en boucle, mais qui ne m'avait pas attiré plus que cela au premier abord.
Car c'est un jeu de Cavia... Alors Cavia c'est ceux qui m'ont infligé Drakengard, que j'ai trouvé vraiment mauvais malgré un scénario bien écrit et plutôt malsain. Donc l'envie n'était forcément pas présente pour tâter leur nouveau soft.
Mais maintenant que j'ai vu les 4 fins du jeu et que j'ai appris que la boite avait purement et simplement fermé, j'ai un peu mal au cœur de ne pas l'avoir pris à sa sortie tant ce dernier est original et novateur.
Outre son univers/background étrange, sombre, riche et sa merveilleuse bande son, ce qui a retenu mon attention c'est son scénario mâture et son écriture, excellente en tous points.
Les dialogues sont un régal, et les fins sont véritablement surprenantes, au point de chercher ensuite sur le net toutes les analyses diverses et les traductions des paroles de développeurs pour éclaircir les nombreuses zones d'ombres bien trop présentes (on s'en rend vraiment compte après la lecture des multiples éléments annexes - le lien permanent avec Drakengard notamment).
C'est aussi un jeu qui pousse l’interprétation et l'imaginaire du joueur avec une justesse rare. Certaines scènes sont poignantes, au point de m'en avoir fait décrocher quelques larmes
Le gameplay est lui aussi génial, singulier, mêlant du Beat'em all/RPG avec des pouvoirs variés tapant souvent dans le Shoot'em up/Manic Shooter. Certaines phases rappellent également des jeux comme Castlevania, Diablo, ou même Resident Evil (un clin d’œil gigantesque est présent).
Mais malheureusement ces dernières sont tellement sous exploitées...
C'est là que le problème de Nier se pose : tout transpire le manque de moyen, de temps avec des idées avortées. Un développement chaotique peut être.
Déjà la map est ridiculement petite et manque de vie, remplie à ras bord de quêtes sans intérêt de type MMO (va chercher 10 peaux de chèvres et 10 machins pour réparer la carte du marchand de la ville d'à coté) avec des allers-retours incessants.
Les à cotés ne servent à rien (jardinage, pêche...) sauf pour remplir ces quêtes écœurantes.
La coopération avec les deux autres personnages combattants à vos cotés est également là pour faire joli.
La construction du jeu est aussi extremement bancale et pousse irrémédiablement le joueur dans une durée de vie artificielle.
Je m'explique : il y a 3 runs de la 2ème partie du jeu ("5 ans après") à faire pour voir toutes les fins (A, B, C, D).
Le premier donne immédiatement envie de recommencer le 2ème pour en savoir plus, car non seulement certaines infos sont données sur l'un des personnages principaux, mais en plus il y a des cutscenes bonus et les boss... Parlent ! Et là ça fait toute la différence pour mieux comprendre pourquoi ils sont là et donc, mieux capter l'essence du scénario tout en lui apportant une toute autre dimension. Du pur génie.
Et qui dit 2ème run, dit conservation de son niveau et de son équipement. C'est n'est pas un mal au contraire, mais dans ce cas il aurait fallu adapter les ennemis ou leur niveau en conséquence car on devient surpuissant ce qui enlève absolument TOUT le challenge.
Je vous laisse imaginer pour le 3ème run, quand plus rien nous touche ou presque.
D'ailleurs durant celui-ci (qui aurait du être le 2ème ; il permet de voir les fins C & D, un triple choix aurait suffit), on nous demande de récupérer toutes les armes du jeu. On passe sur l'absurdité de ce paramètre ; que faut-il faire pour remplir ce contrat ? Acheter toutes celles qui nous manque en magasin, donc dépenser de l'argent... Et qui dit, argent, dit quêtes ! Et voilà, il faut se taper je ne sais combien de quêtes hyper chiantes à faire, des allers-retours écœurants qui donnent envie d’éteindre le jeu (j'ai d'ailleurs du refaire les différents donjons - pourtant sympas à la base - 10 fois chacun je pense, syndrome Capcom en pire) etc etc...
Quel dommage d'avoir plombé le jeu avec un "game design" aussi mauvais. Si les donjons étaient différents avec des boss différents à chaque run, je veux bien à la limite, car dans ce 3ème run à part les fins à voir, il n'y a rien d'autre à découvrir.
Mais non. Nier est un jeu dans lequel il faut s'investir, afin de mettre les énormes de tares de coté pour conserver l'envie de voir tous les aboutissants d'un scénario travaillé et de découvrir ensuite toutes les composantes de l'un des univers les plus riche que j'ai pu voir dans un jeu vidéo (voir mon lien tout en bas).
Enfin là je casse le jeu mais globalement il m'a vraiment marqué, touché ; j'y repensais des jours après l'avoir fait, c'est dire.
Et cette bande son magnifique bon Dieu.
Et par ailleurs, quelle tristesse que le jeu ai fait un four car les devs parlaient de faire un spin off pour éclaircir certains points du scénar, excellent encore une fois.
Nier aurait tout simplement mérité plus de soins, de budget oui je ne sais quoi, car l'excellence est là sur quasiment tous les points, mais gâchée par tout un tas de détails très frustrants.
Mais ce soft reste une expérience à faire quand même !
PS : Les fans d'Akira auront chaud au cœur lors de certains passages ;)
PS² : Un site très complet qui vous en apprendra plus sur l'univers extremement riche de Nier et qui vous permettra de mieux comprendre pas mal de points, hélas absents du jeu : http://drakengard2.free.fr/news.php
(à lire une fois le jeu fini évidemment)