Je suis prêt à pardonner beaucoup de choses à un film interactif. D'abord, parce que le genre est cher à mon cœur, mais aussi parce qu'il s'agit d'un marché de niche dont les projets dont difficiles à financer. Mais il y a des limites à ce que je suis prêt à m'infliger.
Si c'était un film, ce serait un nanar dégueulasse, à mi-chemin entre Paranormal Activity et l'un de ces direct-to-DVD de la vieille époque, avec des acteurs amateurs qui ont l'air de lire leur texte et des tics de mise en scène ridicules, répétés jusqu'à la nausée. L'histoire n'a aucun intérêt, et ça a beau durer une heure, j'ai quand même trouvé le temps long.
En tant qu'expérience ludique, c'est encore pire : les vidéos sont enchâssées dans une interface d'ordinateur qui n'apporte rien à l'expérience, et que le script peine à justifier. On se demande si c'est un artifice de réduction de budget, une mise en abyme loupée ou un moyen de réduire le poids des vidéos.
Ajoutez à ça le fait que les vidéos sont pleines de glitch forcés et de moments où l'image se fige. Comme l'optimisation est à la rue, je ne savais jamais si le jeu était en train de lutter parce que j'aurais dû l'installer sur mon SSD, ou si ça faisait partie de l'expérience.
Mais ce qui finit de plomber Night Book, c'est qu’on s’y emmerde. Je l'ai terminé dans l'espoir d'avoir un quelconque sursaut avant le générique, mais ça finit aussi platement qu'un Paranormal Activity, avec des histoires de possession et de livre maudit.
À la fin, le jeu vous annonce que vous avez vu une fin sur les 5 et que vous avez visionné 40 vidéos sur les 200. Le problème, c'est que pour en voir plus, il faut se retaper le jeu presque dans son ensemble, car la touche pour zapper une séquence déjà vue fonctionne une fois sur trois. J'ai eu l'impulsion malsaine de remettre le pied à l'étrier pour voir une seconde fin, mais j'ai vite renoncé quand on m'a obligé à remater les mêmes scènes gênantes et mal jouées.