Cette critique s'efforce d'être spoiler free.
Voilà un jeu qui nous ramène loin, déjà 28 ans ! Et pourtant le souvenir de la découverte de ce jeu est resté gravé dans ma mémoire de manière indélébile.
Nous voici sur Saturn, lors du grand virage de la 3D et ses nombreuses surprises en bien, comme en mal, et la Sonic Team tente ici un concept complètement inclassable et qui, sur bien des aspects, est inoubliable.
Le jeu a été commercialisé dans une version bundle comprenant une manette doté d'un stick analogique (une manette qui fait office de proto manette Dreamcast). Inutile de vous préciser que cette manette, même si perfectible, est assez importante pour l'expérience de jeu.
Classifier ce jeu relève de l'exploit : Arcade ? simulateur de vol ? plate-forme sans plate-forming à proprement parler . Aucune idée...
Vous dirigez Nights, ce personnage très charismatique à mes yeux qui rappelle dans son character design ce bon vieux Sonic (quoi de plus normal vu le studio me direz-vous) mais dans une version... androgyne, féerique, presque éthérée. Alors on aime ou pas bien entendu, ce héros a quelque chose de très féminin et angélique qui ne correspond pas tout à fait aux standards des mascottes de consoles à cette époque.
Parce que oui, Nights est en plus une mascotte pour la Saturn étant donné que Sonic a fait l'impasse d'une grosse production sur ce support pour nous revenir sur Dreamcast (les jeux Sonic sur le support sont clairement anecdotiques). C'est donc bel et bien ce personnage atypique qui assure ici l'intérim, et je dois dire qu'il correspond assez bien à l'ambiance Saturn finalement.
Après une cinématique assez enfantine vous avez le choix entre deux personnages jouables, un petit garçon et une petite fille, tous les deux souffrants d'un déficit colossal de charisme et dont le pitch est inintéressant à souhait. Fort heureusement, à part vous donner la séquence d'intro et des niveaux différents, ces personnages ne sont pratiquement pas jouables et font office de prétexte pour le fond de l'affaire : explorer les cauchemars de ces deux enfants en compagnie de Nights.
Et on arrive à l'intérêt principal du jeu, le gameplay des niveaux. Véritable bijou de level design, les niveaux se jouent en 2D mais sont bien en 3D. Vous devez voltiger dans toutes les directions possibles dans une boucle de quelques minutes à la recherche de perles bleues. Un nombre suffisant de perles collectées dans le temps imparti vous permettent de valider le niveau et d'accéder au boss.
Bien entendu les niveaux regorgent de collectibles, qui donnent des points. Avoir beaucoup de points et un bon temps vous permet de finir un niveau en classe A...... vous voyez où je veux en venir ? finir le jeu est enfantin; faire un 100% est une autre paire de manche.
Le plaisir de jeu est clairement le dedans, optimiser son vol, le nombre de passages et faire preuve de dextérité rend le jeu très jouissif. C'est fluide, ça fourmille de détail et la performance est très récompensée.
Le gameplay est une franche réussite, qu'en est-il du reste ?
Graphiquement c'est très joli pour l'époque, le framerate est suffisant et il se dégage une ambiance unique via la direction artistique; on sent à chaque instant que l'on voyage dans des songes et l'onirisme de l'endroit n'est pas à prouver.
Musicalement c'est très simple, je peux écouter la bande-son en entier en 2022 et prendre un grand plaisir. c'est le genre d'OST qui ne se démode pas contrairement à des tas d'autres jeux de cette époque.
Alors évidemment, il n'y a pas que des qualités. Le jeu peut être fini en 1 h, c'est un fait. A-il vraiment besoin d'être plus long ? c'est à débattre. À mes yeux il se suffit à lui-même; on y joue le temps d'un songe. On peut aussi insister sur le caractère très insipide des 2 enfants qui pourra en rebuter plus d'un.
Le jeu est dispo sur Steam dans une version liftée. Je le recommande fortement aux amateurs d'expériences uniques qui tiennent à garder une notion de performance et qui souhaite en même temps que voyager, performer.
ChamNat