C’est inévitable, on ne peut pas jouer à Nine Sols sans penser à Hollow Knight. Et si le titre du studio taiwanais Red Candle Games (Detention, Devotion) n’est pas vraiment Silk Song (existe-t-il seulement?), il n’a clairement pas à rougir de la comparaison tant il propose une aventure qui se hisse dans le haut du panier du metroidvania.
Non content de s’inspirer du maître australien, il se dote d’un gameplay pas piqué des hannetons, mais plutôt du loup de Sekiro. Les joutes se concentrent sur la parade et proposent des duels d’anthologie, certains boss rentrant illico dans le panthéon du genre. Attention tout de même, la difficulté est au rendez-vous, et si l’exigence du combat n’est jamais injuste, elle vous fera mordre la poussière des dizaines de fois sur certains murs. Mais pas de frustration, et la multiplicité des contrôles à disposition demande de se forger une mémoire musculaire pour progresser. Et pour ceux qui n’ont pas le temps ou l’envie de se bouffer des morts en boucle pour avancer peuvent se laisser tenter par le mode histoire qui réduira grandement la peine.
Outre son ludisme chiadé, Nine Sols aguiche également par son esthétique taopunk (terme savamment employé par les développeurs) de toute beauté, qui mêle animation millimétrée et palettes de couleurs sublimes. Rajoutez une bande-son qui ravira les fans du travail de Kenji Kawai sur Ghost in the Shell, et un level design le plus souvent confiné à des salles en escargot avec raccourcis à débloquer qui ne dépayseront pas les arpenteurs des productions FromSoftware, et vous obtenez une perle immanquable.
Quelques menus défauts viennent tout de même empêcher le soft de tutoyer ses modèles au firmament. Une exploration pas vraiment poussée par exemple, alors que 90% des trésors peuvent être ramassés lors de notre premier passage, condamnant certaines zones à ne jamais être revues par la suite. Ou cette carte qui ne s’affiche pas en jeu, et qui dans les menus ne permet pas d’avoir une vision globale du monde, juste des blocs. Ou encore un bestiaire assez redondant. On pourrait également reprocher à Nine Sols d’être très bavard par moment, mais l’univers dépeint est in fine assez intéressant, bien que pas réellement inédit, pour justifier l’envie d’une narration plus poussée.
Fans de metroidvania, foncez. Fans d’affrontements tendus et millimétrés, foncez. Fans d’esthétiques chatoyantes, foncez. Et pour ceux qui n’ont pas de fanatisme en eux, jetez y tout de même un œil, on ne voit pas de telles réussites tous les quatre matins.