Alors que j’ai été partiellement déçu du premier épisode, je me lance, sans trop d’attentes, dans le second, quelques mois après que Nioh m’est tombé des mains. J’attends peu de cette suite et je me prépare à abandonner à tout moment en me disant qu’au moins, j’aurais essayé. Eh bien, en plus d’avoir terminé ce jeu et d’avoir réalisé toutes les missions, j’ai aimé ce Nioh 2. Voyons en quoi il me semble que cette suite est meilleure.
Déjà, certains codes n’ont pas bougé. À commencer par la narration. On parcourt 20 stages, comprenant une cinématique à la fin et au début pour faire dérouler l’histoire. Cette histoire est peu palpitante, assez compliquée à suivre du fait des nombreux nouveaux personnages qui ne servent à rien. Du fait également que la narration va parfois un peu vite. Il est facile de résumer cette histoire, mais les détails sont futiles. Lesdits stages sont toujours structurés de la même manière, décomposés en 2 ou 3 parties à explorer, avec un boss à la fin et occasionnellement un mini boss. Je regrette toujours ce choix qui est à l’opposé de Dark Souls et de sa légendaire topographie. Les stages sont déconnectés les uns des autres et le level design en lui-même est rarement enthousiasmant. Ajoutez à cela certains stages annexes qui reviennent du premier jeu, avec un bestiaire toujours aussi pauvre. Le loot à l'excès est encore peu satisfaisant, le jeu privilégie la quantité plutôt que la qualité. La difficulté est mieux dosée, même si les boss représentent à chaque fois un pique de difficulté déconnecté du reste du stage. Les cinématiques restent très bien réalisées. Pour une raison inconnue, nous n’incarnons plus un héros charismatique, mais un avatar vide que nous créons nous-mêmes. Ce personnage ne dit pas un mot et ne transmet aucune émotion, il est juste transparent en somme. William renvoyait du charisme, ici, c'est une coquille vide. L’utilisation de la forge est toujours aussi opaque et incompréhensible. On ne peut pratiquement jamais améliorer nos pièces d’équipement.
Malgré toutes ces similitudes ou ces choix discutables, le jeu a appris des erreurs de l’aîné. Premièrement, cette idée absurde que les Élixirs soient des items à looter. Les développeurs ont ajouté un système d’achat automatique (qui utilise une autre monnaie, car après tout, l’argent dans ce jeu n’est pas assez inutile). Ces achats peuvent être des Élixirs ou d’autres utilisables utiles pour les combats si jamais on bloque sur un passage. C’est à se demander pourquoi ils n’ont pas simplement rendu l’item infini comme dans un Dark Souls. On peut craindre de manquer de Riz Céleste pour faire l’emplette, mais le jeu nous en donne allègrement, notamment en offrant des pièces d’équipement. Ajoutez à cela le fait qu’il est possible d’invoquer, contre des items achetables automatiquement au Bazar Kodama. Bref, nos recharges de soin et la possibilité d’invoquer ne sont pas loin d’être infinies. De plus, l’excellent gameplay se voit recevoir un nouvel ajout : le contre-explosif. Quand un ennemi attaque en émettant une lueur rouge, il est possible d’activer ce contre précis pour étourdir quelques instants le mob et baisser son endurance. Certains morceaux de niveau sont des Royaumes Obscures. L’endurance de notre personnage se remplit moins vite et les ennemis sont plus dangereux. Si un mob précis est vaincu, le Royaume disparait et ne revient plus, même si on meurt. L’ajout est encourageant, car dès qu’on arrive à purifier une zone, on cherche à aller plus loin et à progresser.
Bref, Nioh 2 a su corriger certains défauts du premier jeu, mais reste dans certains travers. L’histoire, la narration, le bestiaire, la topographie, la difficulté mal jaugée… Tous ces points qui ne fonctionnent pas et rendent le jeu parfois pénible. Le gameplay est mieux qu’avant et certains ajouts sont une bénédiction pour rendre le jeu viable. Les gens qui ont adoré le premier jeu seront ravis avec celui-ci et les personnes qui ne l’ont pas aimé réussiront peut-être à apprécier le jeu entre deux excès de rage.