No Man's Sky (NMS) est l'un des jeux que j'ai le plus attendu ces dernières années. Les raisons étant nombreuses comme la possibilité de voyager de planète en planète ainsi que l'immensité du titre qui essaye de définir l'infini. Le jeu a fait couler pas mal d'encre depuis sa sortie et surtout de manière négative. Mon approche sera différente car j'ai pris le jeu comme tel et j'ai accepté l'expérience.
Un univers : un jeu
Le gros point fort du jeu mais aussi son incroyable force réside dans sa création procédurale de monde et la taille de l'expérience. 18 millions de milliards de planètes avec comme objectif unique, rejoindre le centre de l'univers.
Après un petit tutoriel, sur une planète de base, pour apprendre les différents rouages du jeu, on se retrouve livré à nous même. Et il faut avouer que j'étais complètement perdu et déboussolé par la taille... Tout est grand. Chaque planète, système solaire, trou noir, anomalie et Atlas... C'est extrêmement perturbant car on ne maîtrise pas cet univers, on ne peut pas le dompter et en connaître tous les recoins. On doit faire des compromis pour avancer, ce qui est frustrant quand on est le genre de joueur à avancer dans un jeu seulement lorsqu'on a fini 100% des choses à faire avant.
Ce qui fut un véritable coup de cœur, c'est de se savoir dans une "simulation" de "notre" univers. Son gigantisme est effrayant tout comme la nature des planètes qui peuvent être hostile et difficilement vivable (surtout au début du jeu avant nos diverses améliorations). Les différentes sources d’inspirations sont évidente à l’instar de 2001 l’Odysée de l’Espace avec le monolithe par exemple.
L'aventure avec un grand A
Par rapport aux critiques faites au jeu et à Sean Murray, je peux les comprendre et les accepter. Mais de mon point de vue, on se doit aussi d'accepter une œuvre comme elle est, l'essayer et si jamais on ne l'apprécie guère, de la mettre de côté sans forcément monter sur ses grands chevaux et "détruire" 4 ans de travail. 4 ans de travail pour un studio ridicule face à la taille de son projet.
No Man's Sky est une œuvre complètement atypique. Dans l'ère des jeux de survie/simulation/open world (comme Subnautica etc), le bébé de Sean Murray pousse l'expérience au maximum.
Dans NMS, un seul objectif : rejoindre le centre de l'univers avec sur notre chemin l'Atlas (entité supérieure qui semble tout connaître de l'univers et le contrôler) et les anomalies spatiales (qui nous pousse à découvrir des raccourcis pour rejoindre le centre). Et c'est tout.
Alors oui on peut se sentir abandonné et ne pas savoir comment mener à bien notre quête dont l'objectif final se trouve à plusieurs dizaines d'heures de jeu. Beaucoup de joueurs se sont lassés de passer de planète en planète sans vraiment savoir quoi chercher, pourquoi apprendre des langues ou encore améliorer son équipement.
D'après mon expérience personnelle, le jeu m'a bluffé par son culot. Un jeu en 2016 qui ne prend pas du tout le joueur par la main et le laisse seul avec son imagination dans un univers gargantuesque. J'ai procédé par étapes et micro objectif avant de savoir où je vais, pourquoi et ce que je recherche. Et c'est en jouant de la sorte que j'ai pris le plus de plaisir. A savoir par exemple améliorer le projecteur de ma navette fraichement acquise en sachant qu'ensuite j'allais améliorer mon jetpack en testa pour parcourir de plus grand distance sur les différentes planètes que je visitais. Cela peut sembler banal, mais ce fut très plaisant et rafraichissant de jouer de la sorte.
Un petit point critique sur le monde vidéoludique actuel et surtout un avis personnel. Le jeu arrive à montrer quelque chose d'assez intriguant et que je trouve triste. Un joueur en 2016 sans objectif de mission, sans soutien du jeu, de didacticiel, de but à court terme ou à moyen terme se perd et laisse tomber. De ce fait, le jeu a vu sa popularité et surtout son affluence moyenne diminuer rapidement. Donc assez peu de joueurs ont dû voyager énormément, atteindre le centre de l’univers ou même terminer la quête d’Atlas. Ce qui est dommage en soit car le jeu se veut innovant et proposer quelques choses de plus « profond ». A l’image de la vie, on se fixe nous-même des buts à moyen et court terme afin de parvenir à notre objectif de vie, notre rêve tout en se laissant parfois flâner. Flâner comme il est aussi possible de faire dans le jeu. De découvrir une planète, découvrir son écosystème et ses colons (parfois accueillants ou parfois plus violents. Le tout accompagné par une bande son discrète mais à 100% en accord avec le thème spatial de NMS.
Petit aparté sur NMS : Music for an Infinite Univers
La bande son du jeu est signée par 65daysofstatic (65DOS), un groupe qui m’était complètement inconnu avant ce jeu. Les thèmes récurrents présents dans le jeu mont happé dans l’aventure de la même manière que Hans Zimmer avec sa BO d’Interstellar. Malgré un côté plus rock et électro que ce dernier, on retrouve des thèmes qui colle à l’univers, l’espace et le voyage interstellaire. Ce fut un coup de cœur pour la BO de NMS mais aussi une grande découverte pour un groupe instrumental que je trouve assez exceptionnel. Le morceau Asimov (jolie référence) est d’une puissance assez dingue et prend aux tripes.
En conclusion
Malgré une technique très limitée sur PS4, un aliasing important, des textures baveuses et quelques crashs, NMS nous offre un univers avec une DA incroyable qui nous plonge dans les tréfonds de l’univers. Un homme seul face à l’immensité qui doit rejoindre à sa façon, par ses propres moyens le centre de l’univers. On se créé une histoire, un parcours, qui est pour moi une formidable histoire d’amour. Un petit rêve que de pouvoir voyager ainsi même si c’est virtuel.
Le jeu a déçu, énervé et frustré (moi aussi). Des éléments sont sous exploités comme apprendre les langues, le commerce ou encore les batailles spatiales trop simplistes. Mais c’est un vrai coup de force pour Hello Games qui signe un space opera atypique et unique.