You don't want this to become "No More Heroes Forever", do you ?
No More Heroes... Dix euros. Okay, je prends. J'avais lu du bien sur ce jeu. Un p'tit peu de moins bien aussi, mais surtout du bien. Et je vais continuer à en dire du bien. Et je vais bien le faire.
Bien, NMH, de son petit nom, nous donne le contrôle de Travis Touchdown, un otaque qui fait peur aux petites filles en disant "Moe~" avec la voix du Medic. Mais c'est pas tout. Il achète aussi un Beam Katana, un espèce de sabre laser, sur internet. Normal. Et quand une jolie blonde lui propose de l'engager pour buter quelqu'un, il accepte. Le type en question, c'était le onzième assassin des Etats-Unis. Maintenant, Travis occupe cette place du classement. Et avant que le douzième vienne lui chercher la merde, il préfère remonter jusqu'au numéro un, pour la gloire, l'argent, et coucher avec Sylvia Christel, la jolie blonde qui fait l'intermédiaire entre lui et l'association des assassins.
Un pitch qui pue déjà l'awesome à plein nez : d'la baston, d'la classe, du sang... Ho wait ! Ca, c'est censuré. Pas comme les divers jurons et autres blagues plus ou moins salaces. Ouais, le +16 il est pas là pour rien. C'est CHOQUANT. Par exemple les rappels du vidéoclub pour rendre les pornos ("Hello, this is Diane from Beefhead Videos..."). Ou encore le truc qui fait que ce jeu est incontournable : on sauvegarde sur les chiottes. Oui, dessus. J'vais pas vous faire un dessin, même si j'en ai foutrement envie.
De là on peut se dire : "Mais c'est quoi ces conneries ?" Ce à quoi je répondrai "Patate." Car le gameplay est bien. On bourrine avec les boutons, on achève en bougeant les bras comme un con. Et le lock nique les doigts. Surtout pendant les combats contre les boss, assassins classés. Dix personnalités uniques, avec une légère préférence pour le numéro 7, Destroy Man, qui m'a bien éclaté. (Bon, j'airais bien aimé éclater le numéro 11 aussi, dommage.) Le jeu a été pensé autour de ces dix combats, on s'éclate donc pas mal, mais ce n'est pas parfait. On ne peut bourriner le boss que quand il le veut bien, c'est à dire quand il n'attaque pas, qu'il ne charge pas une attaque, qu'il nous fout sur la gueule... C'est assez lourd parfois, je pense par exemple au numéro 4 qui m'a assez lourdé, surtout à cause de sa boîte magique. (Ho tiens, je t'enferme dans une boîte, QTE pour en sortir. Au bout de trois fois à la suite sans pouvoir en coller une au trouduc', ça casse légèrement les couilles.)
Plus on avance, plus on se dit que le jeu est mal fini, un peu torché à l'arrache. Entre le numéro 6 qui disparaît dans un rocher du décor tout en continuant à attaquer et les phases dans Santa Destroy... Santa Destroy, c'est la ville où crèche Travis, et là où il va combattre tous les assassins. De jeu à boss, on se retrouve dans une ville ouverte complètement à chier. Carrément. Bugs de collision, pas d'interaction, certains objets ne s'affichent qu'à un mètre, l'aliasing nique les yeux... Bon, on y trouve deux trois trucs à faire, on explore un peu, puis on passe vite fait à autre chose parce que c'est franchement lourdingue. Autre chose ? Quoi par exemple ? Prendre un job pour payer les frais du combat suivant. On a une dizaine de mini jeux plus ou moins amusants mais tous différents. A côté de ça, il y a les jobs d'assassinat, mieux payés mais pour certains extrèmement relous, du genre "Hé mais j'peux pas attaquer là, j'dois bloquer toutes les attaques, et y'a plus de temps !" Raeg donc.
Mais heureusement, il y a Thunder Ryu-sensei, ancien catcheur et entraîneur de génie... "Ho ça, tu veux CA. Enlever vêtements d'abord. Quoi ?" Et l'OST roXxe. Une courte suite de notes arrangée à toute les sauces sans jamais lasser.
A partir d'ici, on se rend compte que j'ai bien craché sur le jeu, même si j'me suis pas mal éclaté. Et là, j'affirme haut et fort que ce jeu est un chef d'oeuvre. Pourquoi ? Pour les deux derniers boss : le numéro un et le bonus. Juste pour ça, ce jeu est un pur concentré de génie : explosion du quatrième mur, plot twists à la pelle sortis de nulle part, détournement complet... Il faut avoir des couilles pour tenter un truc pareil et le réussir de cette façon. "Let's Punk", le slogan du studio Grashopper Manufacture, n'est pas usurpé. C'est ça, c'est punk : du jamais vu, du jamais envisagé tellement un truc pareil est inconcevable. C'est pas sérieux et c'est totalement assumé. Le mot de la fin, parce que là j'ai du mal à en trouver d'autres tant mon slip déborde d'enthousiasme : j'adore. NMH2 sera une tuerie, et il me faut d'autres jeux de Suda51.
"Trust your force, and head for the Garden of Madness !"