Le travail du studio Dinkbox m'est fondamentalement sympathique : ses productions artisanales, développées avec conviction, parfois à un rien du hit, avec un univers barré et un gameplay concentré sur son sujet, un peu raide et qui menace toujours de tirer sur la corde. Evidemment Guacamelee! sort du lot et, plus encore à mon goût, Severed, l'un des meilleurs jeux sur Vita et forcément sous-exposé en raison de son support.
Nobody Saves the World s'inscrit sans peine dans cet esprit, même s'il m'apparaît comme un titre plus mineur que ceux précédemment cités, principalement faute à un univers moins accrocheur et qui semble parfois trop générique.
Le gameplay de base est celui d'un action RPG, proche dans l'esprit d'un hack & slash, dans un univers de fantasy absurde. L'originalité vient de ce que notre anti-héros peut se métamorphoser au gré des circonstances en diverses créatures aux capacités variées. En remplissant des objectifs sous une forme donnée il est possible de débloquer de nouvelles capacités (qui peuvent être assignées à d'autres formes) et de nouvelles formes, ce qui permet d'adapter son build à la situation.
Le principe est vraiment sympathique et plaisant, la principale faiblesse étant qu'il ne tient pas la distance. Ou plus exactement qu'une grande partie de l'aventure est trop générique pour ne pas tomber dans la répétitivité, alors que le jeu est par ailleurs plutôt consistant et très proprement programmé (rares sont devenus les titres qui sortent dans un tel état de finition). Sans doute faut-il y voir également un aspect intrinsèque au hack & slash où le loot sert de carotte... sauf qu'ici du loot il n'y en a pas.
Après je ne saurais dire jusqu'à quel point le levelling est nécessaire pour voir la fin du jeu mais je suis du genre complétiste :-D
Il manque à mon avis d'une petite couche narrative supplémentaire (et de folie), de variété dans les situations de jeu (même si les quêtes aident à maintenir l'intérêt) et d'une idée de gameplay plus sexy - au genre près on retrouve finalement beaucoup de choses de Guacamelee! - pour transformer un jeu sympathique en hit incontournable. Sur le mode mineur je note aussi une maniabilité un peu rigide (les diagonales !) et une interface parfois laborieuse pour modifier son personnage.